
Bitcoin et économie : Standard Chartered préfère BTC à Tesla dans le club des géants de la tech
Et si Bitcoin n’était plus seulement un actif spéculatif, mais un vrai membre de la cour des grands ? C’est ce que suggère Standard Chartered, qui a récemment testé un nouveau scénario : remplacer Tesla par Bitcoin dans l’indice non-officiel des « Magnificent 7 », cette sélection des poids lourds de la tech américaine. Résultat : le portefeuille virtuel est plus performant, et moins volatil. Un signal fort pour l’adoption institutionnelle du roi des cryptos. Explications.
- Standard Chartered a testé l’inclusion de Bitcoin à la place de Tesla dans l’indice des « Magnificent 7 », révélant une performance accrue et une volatilité réduite.
- Cette simulation marque un tournant symbolique, suggérant une nouvelle phase de maturité pour Bitcoin en tant qu’actif technologique légitime.

Bitcoin dans le club fermé des “Magnificent 7” ?
Apple, Microsoft, Amazon, Alphabet (Google), Meta, Nvidia… et Tesla. Voilà la composition actuelle des “Magnificent 7”, un terme emprunté au cinéma pour désigner les sept géants technologiques qui dominent les marchés financiers depuis plusieurs années. Ces entreprises représentent à elles seules une part colossale de la capitalisation boursière mondiale, et leurs performances influencent lourdement les indices comme le Nasdaq.
Mais dans ce groupe ultra sélect, Tesla commence à faire figure d’exception. Moins rentable que ses homologues, plus volatile, et de plus en plus concurrencée, l’entreprise d’Elon Musk affiche aujourd’hui une capitalisation de 800 milliards de dollars — un chiffre impressionnant, mais largement dépassé par Bitcoin, qui pèse plus de 1 700 milliards. D’où l’idée de Standard Chartered : et si on remplaçait Tesla par BTC ?
Un test concluant : plus de rendements, moins de risques
Dans son rapport reporté par nos confrères de The Block, la banque britannique a recréé un indice hypothétique, baptisé “Mag 7B”, en remplaçant Tesla par Bitcoin dans le panier.
Résultat : depuis décembre 2017, cet indice aurait surperformé la version originale d’environ 5 %, avec des rendements annuels supérieurs dans 5 des 7 dernières années. Plus étonnant encore : cette version “crypto-friendly” s’est révélée moins volatile, avec une baisse moyenne de 2 % de la volatilité annuelle.
Geoffrey Kendrick, responsable de la recherche sur les actifs numériques chez Standard Chartered, précise que le test a volontairement commencé au sommet du bull run de 2017, pour éviter de favoriser Bitcoin. Malgré ce point de départ défavorable, le résultat reste en faveur de l’inclusion du BTC comme le montre les graphiques ci-dessous.

On observe que Mag7B surperforme Mag7 dans 5 des 7 années étudiées, avec des pics marqués en 2019 et 2020, tout en affichant une meilleure résilience en 2022.

Résultat net : Mag7B affiche une volatilité inférieure chaque année de l’analyse, y compris lors des pics de turbulence en 2020 et 2022. Un argument de poids pour les investisseurs en quête d’un meilleur ratio rendement/risque.
Vers une réévaluation du statut de Bitcoin
Ce changement de perspective n’est pas anodin. Pour Standard Chartered, Bitcoin n’est plus simplement une couverture contre les dérives de la finance traditionnelle (“TradFi”), mais aussi un actif qui se comporte de plus en plus comme un stock technologique. À court terme, il est “presque toujours” plus corrélé au Nasdaq qu’à l’or. Une donnée qui pourrait peser dans les arbitrages des investisseurs institutionnels.
Avec l’arrivée des ETF Bitcoin spot en 2024, acheter du BTC est devenu aussi simple que d’acheter une action Nvidia ou Amazon. Et selon Kendrick, cette liquidité accrue pourrait renforcer l’attrait du Bitcoin comme actif multifonction dans les portefeuilles : à la fois outil de diversification, réserve de valeur, et maintenant, proxy technologique.
Un tournant symbolique pour Bitcoin ?
Le message sous-jacent est clair : Bitcoin entre dans une nouvelle phase de maturité. En prenant la place de Tesla dans une simulation d’indice tech, il gagne une légitimité symbolique auprès des grands gestionnaires d’actifs. Et si l’idée reste théorique pour l’instant, elle s’inscrit dans une dynamique de fond : celle d’un Bitcoin de plus en plus perçu comme un actif sérieux, intégré aux logiques de gestion moderne.
La question n’est plus seulement “faut-il investir dans les cryptos ?”, mais “peut-on encore ignorer Bitcoin dans un portefeuille bien diversifié ?” Standard Chartered semble déjà avoir tranché.
