Mastercard développe une MNBC « tokenisée » taillée pour le Web3 en Australie

Mastercard et MNBC. Le développement des monnaies numériques de banques centrales (MNBC, ou CBDC en anglais) ne rencontre pas la même dynamique dans tous les pays. Quoi qu’il en soit, leur émergence semble belle en bien enclenchée. Une stratégie largement dominée par la Chine et son yuan numérique en train de s’imposer partout… dans une version qui ne sera certainement pas la plus respectueuse de la vie privée de ses utilisateurs. Dans le même temps, d’autres pays cherchent des partenaires d’envergure afin d’accompagner ce changement de paradigme monétaire. Un rôle joué par Mastercard dans le tout récent cas de l’Australie.

Mastercard : un projet pilote de MNBC en Australie

L’apparition des monnaies numériques de banques centrales (MNBC) s’accompagne de nombreuses interrogations légitimes sur leur mise en place effective. Un travail de longue haleine dont les retards présumés pourraient presque être bon signe, car cela signifie que ses responsables n’opèrent pas dans la précipitation. D’autant plus si l’on considère le récent recadrage du patron de la BRI au sujet de la nécessité d’une cadre juridique plus clair pour en accompagner le déploiement.

Une course au sein de laquelle le géant du paiement Mastercard semble visiblement bien décidé à occuper une place importante. Il suffit de voir ses multiples implications dans divers projets locaux de grande envergure. Par exemple, sa présence dans le consortium d’entreprises en charge de développer un réal numérique dont le Brésil a récemment souhaité accélérer la mise en service.

Toutefois, c’est actuellement en Australie que la société Mastercard vient de rencontrer un nouveau succès dans le domaine. En effet, elle signe sur ce territoire une participation active dans un projet pilote de MNBC porté par la Reserve Bank of Australia (RBA) et le Digital Finance Cooperative Research Centre (DFCRC). Une dynamique présentée comme inscrite dans le fameux, mais un peu trop fourre-tout, Web 3.

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Une MNBC « tokenisée » pour les réseaux publics et privés

Mais, les ambitions de Mastercard débordent largement du seul cadre de la finance traditionnelle. En effet, ce géant du paiement dématérialisé cherche depuis quelque temps déjà à s’inscrire comme le chainon manquant vers l’écosystème des cryptomonnaies. Et de toute évidence, cette dynamique s’applique également au développement des projets de monnaies numériques de banques centrales auxquels il participe.

« Mastercard a annoncé aujourd’hui avoir démontré avec succès les capacités d’une nouvelle solution qui permet aux MNBC d’être tokenisées (ou « encapsulées ») sur différentes blockchains, offrant ainsi aux consommateurs une nouvelle option pour participer au commerce sur plusieurs blockchains avec une sécurité et une facilité accrues. »

Une fonctionnalité clairement dans l’ère du temps dont la phase pilote réussie a permis de tester différentes options. Car selon les déclarations de Mastercard, cette MNBC tokenisée peut, par exemple, être utilisée pour acheter un NFT directement sur sa blockchain. Une procédure qui nécessite simplement de verrouiller les fonds afin de « frapper une quantité équivalente de pièces enveloppées (wrapped, pour les puristes) basées sur Ethereum ».

Une manière, selon Mastercard, de répondre aux exigences des consommateurs de plus en plus désireux de « participer au commerce sur plusieurs blockchains, y compris les blockchains publiques ». Et, dans le même temps, la possibilité de créer « de nouvelles opportunités de collaboration entre les réseaux publics et privés pour générer un véritable impact dans le secteur de la monnaie numérique ». Tout un programme !

Mastercard participe donc à la plongée générale de l’économie traditionnelle dans le secteur de la blockchain et sa fonctionnalité de tokenisation. Une option également adoptée par la banque JP Morgan et son réseau Tokenized Collateral Network (TCN) tout juste sorti de sa période de test. Qui aurait pu prédire que le wrap de Bitcoin initié en 2020 dans la DeFi d’Ethereum s’imposerait aujourd’hui comme le modèle de développement destiné à soutenir la finance traditionnelle…

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