L’Iran sur les traces du Petro Vénézuélien

Sanctions, durcissement et relations bilatérales entre les États-Unis et l’Iran n’ont cessé de s’aggraver durant ces deux dernières années. Les sanctions économiques qui pèsent désormais sur le pays d’Hassan Rouhani pourraient en plus d’avoir des répercussions néfastes sur l’économie de ce pays – deuxième producteur de pétrole de l’OPEP – ralentir la croissance mondiale.

Néanmoins, cet échec diplomatique laisse émerger alors une faible lueur d’espoir pour tout financement alternatif. Après la Corée du Nord en Septembre dernier, la Fédération de Russie en Janvier, le Venezuela en Mars c’est au tour de l’Iran d’envisager de se tourner vers les monnaies crypturales.

En effet, dans le but de se protéger de toute volatilité du cours de la devise locale – le Rial Iranien – ayant néanmoins subi une forte dépréciation face au dollars ces douze derniers mois, une partie de la population locale se précipite sur la fameuse monnaie décentralisée.

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« Étant donné que les bureaux de change sont fermés, que les sanctions approchent et que le dollar s’apprécie fortement par rapport à notre devise, une bonne idée semble être l’utilisation du Bitcoin. Je sais qu’il y a quelques personnes ici qui vendent et achètent du Bitcoin via LocalBitcoins. Il semble pour l’instant que ce dernier soit le seul moyen de pouvoir effectuer des virements à l’étranger ; j’en conclus donc que d’autres personnes vont le faire aussi. Cela sera néanmoins difficile car l’inflation du rial iranien est très prononcée et beaucoup de gens ne seront pas être en mesure de se le permettre. » Propos d’un iranien vivant aux Etats-Unis et essayant d’obtenir de l’argent de ses parents via Bitcoin.

Rappelons néanmoins que le pays a interdit de trader cette monnaie en début de mois ; Mohammad Reza Pourebrahimi, Président de la Commission Economique Iranienne souligne que plus de 2,5 milliards de dollars ont été transféré hors du pays via ce procédé.

Pour remédier à ces problèmes, Jayad Azari-Jahromi Ministre du Département des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) annonce qu’un modèle expérimental de projet local de crypto était prêt. De nombreux rapports et analystes quant à eux avancent la possibilité d’un développement de cryptomonnaie publique.

La Banque de développement de l’Iran, a interdit à toutes les banques et institutions de faciliter les transactions de cryptomonnaie. Si l’Iran développe véritablement une monnaie crypto locale, le pays suivra alors les traces de son prédécesseur Vénézuélien. Beaucoup voient le Pétro comme un moyen de contourner les restrictions économiques affectant le pays en difficulté majeure même si celui-ci s’est vu interdit aux Etats-Unis. Si l’Iran décide de suivre le même chemin, il y a de grandes chances pour que cette nouvelle monnaie se voit elle aussi bannie de différents pays.

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Le président de la Commission Economique du Parlement Iranien affirme quant à lui qu’une majeure partie des activités cryptographiques du pays sont des investissements spéculatifs. Redoutant la menace des cryptomonnaies qui pèse sur l’Iran, il ajoute qu’il est donc nécessaire pour le gouvernement de développer une monnaie virtuelle nationale.

Sources : Bitcoinist ; AltcoinToday ; LeMonde || images from Shutterstock.com

Jean-Armand Figeac

Jean-Armand est basé à Zürich et travaille depuis 2018 comme Consultant Blockchain pour l’entreprise phare du marché suisse des télécommunications . Son parcours dans la Fintech a débuté en 2016 comme analyste risque de crédit au sein d’une start-up Zurichoise. Il a oeuvré de nombreuses années pour diverses entreprises internationales de renom, des PME et TPME sur trois continents durant ces dix dernières années. Diplômé d’un Master en Banque et Finance de l'Université de Lucerne, Jean-Armand passe la majeure partie de son temps libre à perfectionner ses connaissances dans les langues étrangères telles que le russe, le swahili, l’arabe et l’allemand.