Une cryptomonnaie (parfois orthographié « crypto-monnaie ») est un moyen d’échange numérique et décentralisé qui ne repose pas sur le système bancaire traditionnel. Elle fonctionne grâce à un réseau P2P (pair-à-pair) et à un registre de transactions appelé blockchain. Cette technologie permet d’effectuer des transactions sécurisées et transparentes sans avoir besoin d’une tierce partie de confiance, comme une banque.
Fonctionnement :
- Réseau P2P: Les transactions sont directement effectuées entre les utilisateurs, sans passer par un intermédiaire.
- Blockchain: La blockchain est un registre public et infalsifiable qui enregistre toutes les transactions effectuées sur le réseau.
- Cryptographie: La cryptographie est utilisée pour sécuriser les transactions et garantir l’intégrité de la blockchain.
Avantages :
- Décentralisation: Les crypto-monnaies ne sont pas soumises au contrôle d’une autorité centrale, ce qui offre une plus grande liberté et sécurité aux utilisateurs.
- Transparence: Toutes les transactions sont enregistrées sur la blockchain et sont accessibles à tous.
- Sécurité: La cryptographie garantit la sécurité des transactions et protège les utilisateurs contre la fraude.
- Rapidité: Les transactions sont généralement plus rapides que les transactions bancaires traditionnelles.
- Coûts: Les frais de transaction sont généralement moins élevés que les frais bancaires.
Bitcoin a été la première crypto-monnaie à être créée, en 2009, par Satoshi Nakamoto. C’est la crypto-monnaie la plus connue et la plus utilisée aujourd’hui. Bitcoin a révolutionné le domaine des crypto-monnaies et a popularisé leur usage. Il existe aujourd’hui des milliers de crypto-monnaies différentes, chacune avec ses propres caractéristiques et fonctionnalités. Parmi les plus connues, on peut citer Ethereum, Litecoin, Ripple ou le facétieux Dogecoin.
Si vous souhaitez plongez loin de l’actualité de la cryptomonnaie, plus en profondeur, vous pouvez également consultez l’un de ces guides dédié à la cryptomonnaie :
- Définition de Bitcoin
- Dossier sur les cartes crypto
- Dossier sur les exchanges de cryptomonnaies
- Dossier sur les wallets crypto
- Dossier sur l’achat de cryptomonnaies
- Dossier sur l’achat Bitcoin
- Notre lexique des cryptomonnaies
- Nos guides sur le trading de cryptomonnaies
Sommaire du dossier « Qu’est-ce que la cryptomonnaie ? »
- Cryptomonnaie : une courte définition
- Qu’est-ce qu’une cryptomonnaie ? Histoire et genèse de l’idée de cryptomonnaie
- Applications de la cryptomonnaie, avantages et inconvénients
- Comment acheter de la cryptomonnaie ?
- Utilisation de la cryptomonnaie
- Fiscalité, cadre légal et régulation des cryptoactifs
- Cryptomonnaie et escroquerie : les cryptomonnaies sont-elles sûres ou risquées ?
- Quelle approche pour investir dans les cryptomonnaies et réduire les risques ?
- La cryptomonnaie dans le futur : une rapide prospective
Histoire et genèse de l’idée de cryptomonnaie
Les cryptomonnaies que nous nous échangeons de nos jours, et en particulier Bitcoin, sont le fruit de décennies de recherches, de travail et d’expérimentation. A la base de toutes ces réflexions, on retrouve une idée : la liberté. Avec les balbutiements d’internet dans les années 80, d’éminents ingénieurs informaticiens réalisent la puissance de ce nouveau moyen de communication. Ils anticipent rapidement que celui-ci peut être surveillé de près. Ils estiment donc qu’il faut bâtir des solutions protégeant les échanges entre deux individus, pour protéger leurs libertés.
C’est ainsi que plusieurs informaticiens et cryptographes avec des idéaux libertariens se réunissent, d’abord de façon informelle, puis de manière plus organisée, toujours sur le réseau internet. Ce groupe d’éminents chercheurs est appelé « cypherpunks » et voit le jour sur la côte Ouest des Etats-Unis, près de San Francisco.
Ils échangent notamment via une « mailing list » qui peut faire office d’ancêtre des forums internet que nous connaissons. Cet espace de discussion a permis des échanges anonymes qui ont participé à la diffusion d’idées et de concepts, ainsi qu’au partage de travaux cryptographiques fondamentaux. Ces travaux ont façonné le milieu de la cryptographie et pavé la route pour ses héritiers.
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DigiCash et B-Money, des cryptomonnaies avant la cryptomonnaie.
Parmi les pionniers on retrouve DigiCash mis au point par David Chaum (1989) et le b-money de Wei Dai (1998), qui se voulait être un « système de paiement électronique distribué et anonyme » ; ce b-money reposait lui-même sur le HashCash mis au point un an plus tôt par Adam Back (aujourd’hui PDG de Blockstream). Nous tenons là l’ancêtre de la preuve de travail qu’utilise Bitcoin depuis son lancement en 2009.
Plusieurs cryptomonnaies ont donc existé avant Bitcoin. Malheureusement elles possédaient des carences ou des limites qui ne leur ont jamais permis d’atteindre une masse critique suffisante pour s’imposer au reste du monde.
L’entreprise derrière DigiCash par exemple, a mis la clé sous la porte en 1998, à cause d’un manque d’utilisateurs, quelques années seulement avant l’hyper démocratisation d’internet, qui allait bientôt s’inviter dans tous les foyers occidentaux. Bitcoin est la première expérience de cryptomonnaies à avoir réussi à atteindre un tel effet de réseau (qui est sa force première).
Une cryptomonnaie pas comme les autres : Le cas historique de Bitcoin
Bitcoin est aujourd’hui la cryptomonnaie la plus capitalisée du marché et est reconnue comme la première crypto, l’actif le plus résilient du secteur. Apparue en 2009 sous l’impulsion de Satoshi Nakamoto, cette crypto-devise est en réalité le fruit de plusieurs décennies de travaux et de recherches cryptographiques.
La technologie de sécurisation de données par le biais d’une blockchain n’est pas née avec Bitcoin et les crypto-actifs modernes. Les premières études à ce sujet datent des années 1990 (Stuart Haber et W. Scott Stornetta).
De nombreux projets de monnaies cryptographiques ont vu le jour depuis cette période, sous la houlette des cypherpunks. Aucun d’entre eux n’a réussi à bâtir un système assez sécurisé pour pouvoir remplacer les banques et les traditionnels intermédiaires de confiance. Jusqu’à Satashi Nakamoto et son protocole Bitcoin.
La révolution open-source apportée par Nakamoto repose en grande partie sur la résolution du problème de double dépense. Lors d’un échange en ligne, sans intermédiaire de confiance entre les deux parties qui réalisent une transaction, il faut s’assurer que :
- l’acheteur possède les fonds
- l’acheteur est bel est bien débité une fois le contrat signé
- le vendeur est crédité une fois le contrat signé
Le tout sans banque ou institution centrale pour assurer le transfert et la protection des actifs. Les propriétés de la blockchain combinées au protocole de Nakamoto ont permis l’apparition de Bitcoin, un réseau monétaire cryptographique décentralisé, fiable et résilient.
Fonctionnement de Bitcoin
En vertu de leur usage financier, les cryptomonnaies doivent être sécurisées. Satoshi Nakamoto a construit à l’intérieur de Bitcoin une incitation économique à sécuriser le réseau. De sorte qu’il soit plus intéressant de tirer profit du réseau en y contribuant plutôt qu’en l’attaquant. Des mineurs ont donc intérêt à participer au réseau et œuvrer à la sécurisation du réseau, tout « minant » de nouveaux bitcoins (dont l’émission est programmée informatiquement, jusqu’au dernier jeton). Il y aura 21 millions de bitcoins, pas un de plus, pas un de moins.
Les mineurs sont rémunérés pour leur “Preuve de Travail” (Proof of Work) fournie au réseau. Toutes les 10 minutes un bloc de transactions est émis. Le premier mineur ayant déchiffré l’encryptage soumet son bloc au réseau, qui doit alors faire consensus pour être ajouté à la chaîne de blocs déjà « minés ».
Chaque nouveau bloc à émettre requiert un consensus de toutes les parties prenantes du réseau. Chaque émission de nouveaux bitcoins est sécurisée via le consensus de Proof of Work. Le PoW est le mécanisme de consensus très énergivore (ce qui le rend fiable) qui permet à tout le réseau de s’accorder sur le nouveau bloc de transactions qui sera inscrit au registre officiel et dont chaque maillon du réseau possèdera une copie.
Zoom sur le minage de cryptomonnaie
Les mineurs ont pour mission de déchiffrer la solution a une énigme cryptographique, via un algorithme de hachage. Les fonctions de hachage sont utilisées pour authentifier l’identité d’un utilisateur, signer des documents et éviter des falsifications (d’informations dans un registre de données ou autre), que ce soit dans le milieu crypto ou en dehors. Bitcoin utilise la fonction SHA-256 (Secure Hashing Algorithm 256). Cette fonction est également employée par des centaines d’autres technologies et services nécessitant un certain niveau de sécurité et de confidentialité.
Cette opération nécessite une énorme puissance de calcul pour être réalisée. Le premier mineur qui résout l’énigme soumet un nouveau bloc de transaction au réseau. Celui-ci doit se mettre d’accord dans son entièreté (consensus) afin d’ajouter ce bloc à la chaîne.
Une fois le bloc inscrit sur la chaîne, son émetteur est rémunéré en bitcoins. La rémunération des mineurs est divisée par deux après que 210 000 blocs aient été inscrits. C’est ce qu’on appelle le « halving ». A raison d’un bloc toutes les 10 minutes, cela représente une baisse des récompenses tous les 4 ans à peu près.
Les mineurs ont donc une incitation économique à venir « découvrir » le prochain bloc de transactions. Pour ce faire ils apportent leurs machines et leur puissance de calcul et sécurisent le réseau par la même occasion. En effet, le mineur constitue un maillon du réseau qui héberge une copie de tout le registre de transactions effectuées sur le réseau Bitcoin. Il participe donc à son immutabilité et empêche sa falsification et se réécriture au profit d’un acteur malhonnête. Cela contribue à « distribuer » le réseau, ce qui accroît sa résilience.
Cryptomonnaie | Date de Création | Type d’algo de consensus | Particularité | Code |
Bitcoin | 2009 | Proof of Work | résilience | BTC |
Ethereum | 2015 | Proof of Stake (depuis septembre 2022) | smart contract | ETH |
Litecoin | 2011 | Proof of Work | frais de transaction | LTC |
Dogecoin | 2013 | Proof of Work | a commencé par une blague | DOGE |
Monero | 2014 | Proof of Work | monnaie privée | XMR |
USDT | 2014 | pas de consensus | stablecoin | USDT |
USDC | 2018 | pas de consensus | stablecoin | USDC |
BNB | 2017 | Proof of Staked Authority | jeton natif de la Binance Smart Chain | BNB |
TerraUSD | 2019 | pas de consensus | stablecoin algorithmique | UST |
applications , avantages et inconvénients de la Cryptomonnaie
Les pères fondateurs du mouvement crypto étaient fondamentalement attachés à la vie privée en ligne. En avance sur leur temps, ils estimaient que l’évolution des technologies liées à la communication pouvaient à terme devenir des instruments de surveillance et de contrôle de la population. De quoi donner des boutons aux cypherpunks, c’est pourquoi ils se sont efforcés de proposer une solution et de la rendre disponible à toutes et tous, via du code informatique open-source.
Il est difficile de définir un cas d’usage unique aux cryptomonnaies. Il existe autant de protocoles que de cas d’usage (voire plus de crypto-actifs que d’usages concrets).
Les principaux avantages des cryptomonnaies sont :
- rapidité des transactions
- accès à des services financiers basiques depuis un smartphone
- échanges entre particuliers sans besoin de tiers de confiance
La perfection n’étant pas de ce monde, les actifs cryptos comportent aussi des inconvénients ou des vulnérabilités que les cryptographes tentent de résorber. Parmi ces fragilités on compte :
- la décentralisation annoncée n’est pas toujours au rendez-vous en pratique
- failles de sécurité entrainant des hacks a répétition
- volatilité de ces actifs sur le marché
L’achat de cryptomonnaie
L’achat de cryptomonnaie permet une diversification de son portefeuille. Un investisseur raisonnable peut répartir son capital dans plusieurs classes d’actifs : les actions, l’immobilier et désormais les cryptomonnaies (liste non exhaustive).
Chaque classe d’actifs comporte ses risques et ses rendements. Les cryptos font partie des actifs risqués. Très volatiles, leur rendement théorique est à la hauteur du risque pris en y investissant. Après plus de 10 ans d’existence, l’accès aux cryptomonnaies s’est largement démocratisé.
Pour acheter des cryptomonnaies, les exchanges centralisés tels que Binance ou eToro sont à ce jour la solution la plus simple pour acheter ses premiers actifs cryptos. Pour se faire il faut créer un compte, généralement relié à votre passeport ou votre carte d’identité.
Une fois ce wallet (portefeuille) créé, vous pourrez y transférer de l’argent fiat (euros, dollars, livres sterling, yuan ou autre) afin de pouvoir acheter les cryptos disponibles à l’achat sur votre plateforme. Il ne vous reste plus qu’à placer des ordres aux niveaux de prix qui vous intéressent et à vous le début de l’épargne en crypto.
Comment stocker la cryptomonnaie ?
Parmi les valeurs prépondérantes qui ont façonné le mouvement crypto, on retrouve la souveraineté et la liberté. C’est important de le garder en mémoire. Les exchanges centralisés (CEX) sont le moyen le plus « simple » pour s’exposer aux cryptomonnaies. Y acheter ses cryptos est une chose, mais les laisser sur cette plateforme en est une autre. Là encore, c’est de nature à provoquer des plaques d’eczéma chez un crypto-anarchiste.
« Not your keys, not your coins »
Un célèbre adage propre au secteur affirme que si vous ne détenez pas vos clés privées, en réalité, vous ne possédez pas les cryptos affichées sur votre compte.
En effet, les CEX fonctionnent comme les banques traditionnelles, dans lesquelles vous ne possédez par réellement l’argent qui y est entreposé. A la banque comme sur un CEX, le solde affiché est en réalité une reconnaissance de dettes de la banque à votre égard. Une dette que la banque se doit d’honorer lorsque vous souhaitez retirer l’argent (bel et bien réel) que vous lui avez confié.
En cas de mise en défaut de la banque, il peut s’avérer compliqué de récupérer vos avoirs (malgré les fonds de garantie et assurances jusqu’à 100 000€ en Europe) et mettre la main sur votre épargne. Au Liban, qui traverse une grave crise économique, on a vu un homme saisir les armes et prendre en otage des employés de sa banque car celle-ci refusait de lui donner l’argent disponible sur son compte. Il souhaitait simplement retirer son argent durement gagné, pour payer les frais médicaux de son père.
« Bitcoin fixes this »
S’il est bien manipulé (c’est à dire retiré des CEX), « Bitcoin répare ça ». Il est donc vital pour tout investisseur crypto de posséder un portefeuille physique (hardware wallet) type Ledger. Ce n’est qu’une fois vos bitcoins, ethers et autres envoyés à l’adresse de votre portefeuille que vous possédez réellement vos cryptomonnaies. Pas avant.
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Le trading cryptomonnaie
Comme bon nombre de produits financiers, il est possible de faire du trading de cryptomonnaies. Toutes les plus grosses crypto-bourses du secteur proposent leur propre solution du trading, directement intégrée à leur plateforme.
Il est donc possible d’optimiser ses points d’achats et de vente de crypto-actifs, via une multitude d’ordres que vous pouvez soumettre au marché. Il est également possible de dilapider son capital encore plus vite. Le trading n’est pas une activité à prendre à la légère, elle requiert des connaissances et de la discipline. Ordres au marché, stop-loss, trailing stop : autant de termes qu’un trader doit comprendre et savoir manipuler de façon optimale pour :
- protéger son capital
- augmenter son capital
La protection du capital est essentielle, c’est elle qui vous permettra d’être encore en mesure d’investir le jour suivant et de profiter des opportunités du marché.
Attention toutefois, pouvoir utiliser des outils de trading après quelques clics ne fait pas de vous un trader. Le trading de crypto-actifs est une activité professionnelle à part entière qui ne s’apprend pas avec quelques tutoriels YouTube, si pertinents soient-ils et le mieux reste, comme toujours, de se renseigner avec minutie sur les risques encourus et leur nature.
Le trading n’est pas de l’investissement et vice-versa. L’investisseur se place sur le temps long (tendance à réduire le risque), tandis que le trader opère sur un horizon plus court-termiste et possède une maîtrise du risque claire et nette. Ce sont deux exercices bien distincts qui ne demandent pas les mêmes connaissances ni la même rigueur.
Utilisation de la cryptomonnaie
De façon générale, tout investissement nécessite une réflexion et une mesure du risque précise. Il faut également comprendre le sens de ce dernier. Un investissement réalisé sans conviction sera très pénible à tenir psychologiquement si le marché prend la direction opposée. La conviction qui a poussé à investir doit être solide.
Depuis l’apparition de Bitcoin en 2009, le nombre de cryptomonnaies a littéralement explosé. On compte désormais plusieurs milliers de projets différents, comportant une ou plusieurs cryptos. Il est donc facile de s’y perdre lorsqu’on débute. D’autant plus que les vendeurs de tapis et autres marchands de rêves sont légions.
L’exposition aux cryptomonnaies étant déjà volatile en elle-même, il va de soit d’essayer de réduire son risque, encore plus pour un débutant. C’est pourquoi il vaut mieux se tourner vers des protocoles qui fonctionnent, qui possèdent une réelle utilité et qui ont fait leurs preuves.
Chaque néo-investisseur devrait probablement commencer son aventure crypto en achetant du Bitcoin et de l’Ethereum (après recherches personnelles) avant de penser à d’autres projets. Ce sont les valeurs les « plus sûres » du marché.
Fiscalité, cadre légal et régulation de la crypto et des crypto-actifs
La découverte des cryptomonnaies implique également d’avoir des notions légales en tête. Si la première décennie d’existence des cryptos a été exemptée de fortes régulations, la seconde risque d’être particulièrement chargée à ce niveau-là.
De par l’aspect volatile pour les investisseurs et disruptif (pour les services prestataires de services financiers traditionnels) de cette technologie, les législateurs ne peuvent plus nier le secteur crypto.
Souvent présenté comme un far west (parfois à tort, parfois à raison) sans foi ni loi, il paraît logique que la régulation arrive. Elle est même souhaitable jusqu’à un certain point, si elle se limite à la protection des utilisateurs et n’ouvre pas la porte à leur surveillance accrue.
Dès 2018, la Banque de France et l’ACPR (Autorité de contrôle prudentiel et de résolution) posaient les jalons de la régulation française. Un chantier qui a depuis largement évolué au niveau français comme européen.
A mesure que les cryptos s’imposent à l’international et menacent des monopoles traditionnels (bancaire en particulier), la régulation avance également. Au point que les dernières propositions européennes en la matière nous donnent le droit de nous interroger sur l’objectif réel des régulateurs. Protéger des citoyens ou surveiller des consommateurs ?
Cryptomonnaie et escroquerie : les cryptos sont-elles sûres ou risquées ?
Comme l’avait repéré Satoshi Nakamoto en son temps, il est très facile de falsifier et dupliquer des informations en ligne. Sans un système monétaire robuste et ultra résilient grâce à son modèle cryptographique qui s’apparente à de l’orfèvrerie, Bitcoin n’aurait jamais pu atteindre un tel effet de réseau.
La taille du réseau Bitcoin, les liquidités qu’il attire aiguisent également l’appétit d’acteurs malhonnêtes. Malheureusement, les escroqueries sont légions autour de Bitcoin et désormais des altcoins. Les escrocs en tout genre innovent et rivalisent d’ingéniosité pour subtiliser les jetons d’autrui.
S’exposer aux cryptomonnaies nécessitent de nombreux efforts (autres que financiers) afin de comprendre ce qu’on y fait mais surtout, de protéger ce qu’on y obtient !
Entre robots qui vous proposent de doubler vos BTC une fois envoyés sur leur adresse, les liens de phishing, les usurpateurs d’identité : les pirates ne manquent pas de ressources. Il y a fort à parier qu’ils continueront de sévir à mesure que l’adoption avance et que des gens crédules et naïfs entrent dans l’écosystème. Attention toutefois, même des figures présentes depuis des années peuvent tomber dans des pièges sophistiqués et compromettre leurs clés privées.
Par dessus tout, la meilleure protection reste l’éducation et la réflexion avant chaque prise de décision, voire avant chaque clic. Il faut toujours privilégier les sources officielles (blogs, comptes Twitter etc), sans pour autant oublier que des comptes officiels et certifiés peuvent être directement détournés par des hackers pour tromper leurs abonnés.
L’autorité des marchés financiers (AMF) a publié sur son site une liste noire des acteurs crypto français « faisant l’objet d’une mise en garde […] et/ou usurpant un acteur régulé« .
Cryptomonnaie : volatilité des cours et instabilité des prix
Les cryptomonnaies peuvent être vues comme des actions sous stéroïdes, en vertu de leur très grosse volatilité globale de leur cours. C’est ce qui attire les investisseurs, chevronnés ou non : le risque.
Ou plutôt la rémunération potentielle (jusqu’à ce que vous ayez revendu vos jetons en profits, votre gain est seulement théorique) du risque car, un investissement rémunère à hauteur du risque pris.
Le cas d’école pour illustrer cela est le crash de l’écosystème Luna au printemps 2022. Propulsé par Do Kwon, le jeton LUNA et son stablecoin algorithmique UST sont tombés en disgrâce après avoir été sous le feu des projecteurs pendant plusieurs mois.
Effectivement, il était possible d’obtenir un rendement annuel de près de 20% sur ce stablecoin (qui en théorie, n’a pas de volatilité). Soit plus du double de ce que proposait les meilleures plateformes à l’époque. La Luna Foundation Guard a également commencé à acheter des Bitcoins pour soutenir les rendements annoncés ainsi que la stabilité du stablecoin.
Ce rendement à 20% annuels a fonctionné, mais un temps seulement. Le modèle n’était pas viable et ceci paraît évident maintenant que le crash a eu lieu. Mais nombreux sont ceux qui y ont laissé des plumes. Lorsque le marché (baissier depuis novembre 2021) a continué sa chute en dessous des 30 000$ pour 1 BTC, alors le collatéral ne suffisait plus à soutenir l’écosystème, le château de cartes s’est effondré.
Cet investissement étant si populaire au sein de l’écosystème à l’époque, il propagea le risque au sein du marché tout entier et a ouvert la voie à une cascade de liquidation, rajoutant encore un peu plus de carburant à la chute du marché déjà en cours depuis plusieurs mois.
En conclusion, l‘investissement en cryptomonnaie peut être rémunérateur, mais il reste également très risqué. D’autant plus que l’argent magique n’existant pas, c’est ce qu’on appelle un jeu à « somme non nulle ».Ce que l’un gagne est forcément perdu l’autre. C’est ainsi que fonctionne le marché.
quelle approche pour investir en réduisant les risques ?
En conséquence, lorsqu’on investit une partie de son capital on aspire à le faire fructifier, en prenant parfois des risques, trop de risques. Trop de risques par rapport à son profil et son expérience des marchés, par rapport à notre résilience lorsque le marché ne va pas dans le sens de notre investissement.
Mais avant de penser à accroître son capital grâce à l’investissement, il faut avant tout se concentrer à protéger son capital ! Grâce à cette rigueur, vous serez encore capable de profiter des opportunités futures, car vous aurez encore des liquidités pour investir.
Il va sans dire que les cryptomonnaies représentent un investissement risqué et volatile. Un débutant doit donc chercher à mitiger ce risque le plus possible et peut s’orienter vers « les paris les plus sûrs » du marché. Ou du moins les « paris les moins incertains » parmi une floppée d’investissements incertains.
- Se concentrer sur les grosses capitalisations et sur les projets qui développent (réellement des solutions)
- Toujours effectuer des achats/ventes avec conviction, ne jamais s’engager en cas d’incertitude
- Créer un compte sur un exchange reconnu (par l’écosystème ou la juridiction locale)
- Explorer les différents secteur intra-crypto (DeFi, NFT, metaverse, DAO etc)
- La diversification a du bon mais elle peut aussi diluer votre capital entre des projets « perdants », tandis que la concentration de votre capital sur un ou plusieurs « gagnants »
- Ne jamais « se marier » avec une crypto, rien n’est éternel, il faut pouvoir agir froidement et de façon rationnelle, les émotions jouent un rôle énorme dans le marché crypto
- Evitez au maximum de laisser vos jetons cryptos en dépôt sur une plateforme centralisée. Même si les gros acteurs du secteurs paraissent infaillibles il ne faut jamais dire jamais. De plus, en les laissant sur les exchanges, elles ne vous appartiennent pas réellement jusqu’à ce que vous les retiriez pour les déposer sur votre portefeuille crypto (portefeuille physique de préférence)
« Not your keys, not your coins »
Anonyme
La cryptomonnaie dans le futur : une rapide prospective
Si vous êtes en train de lire ces lignes, c’est que vous êtes déjà prêts à consacrer du temps à votre (futur ?) investissement. Après 13 ans d’existence de Bitcoin, on trouve désormais toute la panoplie d’outils pour se former gratuitement sur internet et le Journal du Coin en est un fier exemple.
Toutefois, entrer sur le marché des cryptomonnaies représente également un investissement de temps. Que ce soit pour lire et se former, éviter les arnaques et faire le tri entre les bons et les mauvais acteurs. Il n’y a pas de « repas gratuit », tout se mérite. Mais les ressources sont là et quoiqu’on en dise, la communauté crypto dans sa globalité est très fraternelle et fonctionne énormément grâce aux valeurs de partage et d’échange.
Tout n’est pas rose pour autant et vous ne deviendrez pas millionnaire en quelques jours, quoiqu’en disent certains youtubeurs et influenceurs peu scrupuleux.
D’un point de vue légal, la régulation va se faire de plus en plus pressante même s’il est difficile d’envisager un cadre restrictif universel. Il y aura des exceptions ça et là, peut-être même une ou des crypto-nations à terme ?
Quoiqu’il en soit, ce secteur en est encore à ses balbutiements et après une enfance aussi mouvementée qu’excitante, l’adolescence s’annonce turbulente pour les cryptos comme en atteste une actualité des cryptomonnaies toujours plus turbulente.
Mais les cas d’usage des cryptomonnaies, rendus possibles grâce à des technologies de rupture, laissent apercevoir un futur dans lequel les cryptos seront présentes.