Guerre Ukraine-Russie : L’Estonie incrimine la crypto

Guerre contre les cryptos – Avec l’invasion de l’Ukraine, la Russie a réussi à donner en partie aux cryptomonnaies, le statut d’ennemi commun des américains et de leurs alliés. Les discours des personnalités politiques sur les cryptomonnaies depuis l’annonce des sanctions contre la Russie, ne présagent rien de bon pour l’industrie.

Les cryptos enrôlées de force en Estonie pour sanctionner la Russie

Le Premier ministre estonien, Kaja Kallas, a évoqué le 8 mars 2022, au secrétaire d’État américain Antony Blinken en visite, la nécessité de mettre en place des restrictions sur les cryptomonnaies pour éviter que la Russie ne s’en serve comme une échappatoire aux sanctions.

La veille, le Réseau de lutte contre la criminalité financière – le Financial Crimes Enforcement Network (FinCEN) – avait invité les institutions financières à être vigilantes pour repérer les tentatives éventuelles des Russes qui viseraient à contourner les sanctions.

Le Premier ministre estonien a également exprimé auprès d’Antony Blinken, son souhait de voir toutes les banques russes et biélorusses exclues du réseau SWIFT, pour « isoler complètement la Russie du monde libre ».

Une coalition occidentale contre la cryptomonnaie

Les cryptomonnaies sont (encore plus) sous les feux croisés des hommes et des femmes politiques depuis l’annonce des sanctions contre la Russie. Le ministre des Finances français, Bruno le Maire, avait annoncé la prise de mesures, « notamment sur les cryptomonnaies et les crypto-actifs, qui ne doivent pas être utilisés pour contourner les sanctions financières décidées par les 27 pays de l’UE ».

Même son de cloche du côté du ministre des Finances allemand, Christian Lindner, qui évoquait également la nécessité de « prendre des mesures pour empêcher les personnes et les institutions répertoriées de se reporter sur des crypto-actifs non réglementés ».

Hillary Clinton s’en est également prise aux cryptomonnaies, en déclarant qu’elle a été « déçue » de voir des bourses comme Binance et Kraken, continuer à offrir leurs services à leurs clients en Russie. Binance et Kraken avaient justifié leur décision de ne pas geler les comptes de leurs utilisateurs en Russie, en indiquant que la plupart d’entre eux seraient contre la guerre.  Ce gel des comptes est en outre contraire à la philosophie de l’industrie crypto et de la décentralisation.

Les discours des dirigeants américains et européens sont en réalité, pour le moment en décalage par rapport à la réalité du terrain. La banque centrale russe ne veut en effet pas entendre parler de bitcoin et des cryptos, malgré les sanctions actuelles qui touchent le système monétaire et financier du pays.