Sanctions contre la Russie, les exchanges crypto font de la résistance

Lors d’un récent entretien sur MSNBC, Hillary Clinton s’est exprimée sur son désir de régulation des cryptomonnaies. L’une des principales raisons qu’elle a évoquée serait d’empêcher la Russie de contourner les sanctions économiques que lui infligent les pays occidentaux.

Des clients russes de Binance et Kraken diabolisés

Durant les jours qui ont suivi l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le vice-premier ministre ukrainien Mykhailo Fedorov avait demandé aux plateformes d’échange centralisées de geler les comptes d’utilisateurs russes. Afin de les aider dans leur combat pour se défendre contre l’envahisseur. Cependant la demande du vice-premier ministre est restée lettre morte et certains exchanges comme Binance ou Kraken ont tout simplement refusé de donner suite à cette requête.

Un évènement que n’a pas manqué de commenter Hillary Clinton lors d’un entretien télévisé sur la chaîne MSNBC, qui s’est dite « déçue » que certains exchanges de cryptomonnaie fournissent encore des services à de tels utilisateurs :

« J’ai été déçue de voir que certains des soi-disant exchanges cryptographiques, pas tous, mais certains d’entre eux refusent de mettre fin aux transactions avec la Russie pour une philosophie de libertarianisme ou autre. »

Hillary Clinton au micro de la MSNBC

En effet les plateformes que nous avons citées précédemment : Binance et Kraken ont justifié leur décision de continuer de fournir leurs services à des traders basés en Russie en faisant valoir que la plupart de leurs utilisateurs sont contre la guerre et qu’il serait contraire au concept de l’industrie de la cryptographie de geler leurs comptes.

Les clients russes présents sur la plateforme Binance sont pointés du doigt

Convaincre par la contrainte

La réponse des bourses de cryptomonnaies ne semble pas avoir satisfait l’ancienne première dame des États-Unis, ces derniers devant, selon elle, également participer à l’asphyxie de l’économie russe.

« Cette pression aura absolument un impact sur Poutine. Je pense que le département du Trésor, je pense que les Européens devraient examiner comment ils peuvent empêcher les marchés cryptographiques de donner une porte de sortie à la Russie. »

Hillary Clinton au micro de la MSNBC

Ce sur quoi semble déjà travailler la banque centrale européenne, qui avait la semaine dernière incité les dirigeants européens à voter la loi MiCA, arguant que le contexte de guerre entre l’Ukraine et la Russie nécessite une régulation des cryptomonnaies. Christine Lagarde s’était également exprimée au sujet de la régulation des cryptomonnaies dans les termes suivants :

« Il y a toujours des moyens criminels de contourner l’interdiction, c’est pourquoi il est si important que le MiCA soit adopté le plus rapidement possible, afin que nous ayons un cadre réglementaire. »

Christine Lagarde à propos de la loi MiCA

Malheureusement, pour la présidente de la banque centrale européenne, la loi qui devait être votée lundi a été repoussée sans qu’aucune autre date n’ait été avancée.

Hillary Clinton s’est déjà exprimée de manière positive vis à vis de la régulation du Bitcoin et des cryptomonnaies de manière plus générale. Car elle considère que la souveraineté des citoyens sur leurs actifs et une plus large adoption des crypto-actifs pourraient être un danger pour l’équilibre des nations. La question de la régulation est un sujet brûlant, qui divise autant qu’elle attise les passions des pros ou des anti cryptos. Quoi qu’il en soit, nous pouvons vous assurer que cette thématique risque d’être sur la table encore un bon bout de temps.

Grégory De Wageneer

Mon parcours est assez classique. J'ai décidé de miner, puis d'acheter des bitcoins dans une optique de spéculation après une expérience entrepreneuriale. Mais plus mes recherches sur Bitcoin s'intensifiaient et plus mon intérêt pour lui grandissait. J'ai fini par comprendre, que la blockchain est à la monnaie et la finance ce qu'Internet est devenu aux moyens de communication : une évidence.