Suite à la chute de Tornado Cash, Uniswap blackliste 253 adresses
La décentralisation a mal – En parallèle de l’essor de la finance décentralisée (DeFi), de nombreux gouvernements se sont penchés sur le sujet sous le prisme réglementaire. Évidemment, ces interventions ont mené à une surprotection de la part des protocoles. Ainsi, certains protocoles tels qu’Uniswap vont jusqu’à censurer des centaines d’adresses.
Uniswap s’allie à TRM Labs
Uniswap est l’une des principales plateformes d’échange décentralisé du réseau Ethereum. Celle-ci a été lancée en novembre 2018, bien avant l’essor de la DeFi.
Celle-ci peut être décomposée en 3 parties :
- Les smart contracts de l’application ;
- L’interface utilisateur, aussi appelée front-end ;
- La société Uniswap Labs, qui assure le développement du protocole.
En pratique, la société Uniswap Labs est basée aux États-Unis. Par conséquent, celle-ci n’a d’autre choix que d’y suivre les lois, sous peine de poursuites judiciaires.
C’est pour cela qu’en avril dernier Uniswap a entrepris un partenariat avec l’entreprise TRM Labs, spécialisée dans l’analyse de blockchain.
De son côté, TRM Labs dispose d’un programme permettant d’affecter un niveau de risque à une adresse donnée.
Ainsi, Uniswap a implémenté ce service sur le front-end de son application. Si le niveau de risque d’une adresse est trop grand, celle-ci ne pourra pas interagir avec l’interface utilisateur. Avec cette mesure politique, Uniswap espère « empêcher les personnes ayant un comportement illégal » d’utiliser l’application.
253 adresses bloquées sur Uniswap
Vendredi 19 août, l’ingénieur Jordan Frankfurt a publié une série de données relatives au processus de censure de certaines adresses.
Quelques heures plus tard, Banteg, l’un des développeurs du protocole yEarn publiait une analyse de ces données dans un thread Twitter.
Grâce à son analyse, celui-ci a découvert que TRM Labs classait les adresses selon 7 catégories, allant du scam au groupe de hacker connu. Nous y retrouvons également les fameux mixers comme Tornado Cash.
De surcroît, l’entreprise estime également s’il s’agit d’un problème au niveau de l’adresse elle-même où au niveau d’une de ses interactions. De son côté, Jordan Frankfurt a précisé sur GitHub qu’Uniswap ne bloquait plus les adresses d’utilisateurs qui étaient indirectement liées à des adresses sanctionnées.
Point surprenant, une trentaine d’adresses sont liées à des ENS. Banteg considère qu’il s’agit « probablement d’utilisateurs légitimes qui sont victimes des dommages collatéraux de TRM ».
Sanction DeFi : comment brosser les régulateurs dans le sens du poil
Quoi qu’il en soit, cette histoire de censure sur Uniswap n’est qu’une vaste blague. En effet, ces sanctions sont uniquement là pour brosser le régulateur dans le sens du poil.
Comme nous l’avons vu précédemment, Uniswap Labs met en place ces sanctions pour ne pas être responsable de ce qui se passe sur l’interface utilisateur du protocole.
Néanmoins, l’ensemble de ces sanctions sont inexistantes lorsqu’on interagit directement avec le smart contract.
Par conséquent, n’importe quelle adresse sanctionnée serait toujours en mesure d’utiliser Uniswap, si elle le fait directement par le smart contract.
Une des solutions qu’Uniswap pourrait adopter pour retirer ces sanctions serait de décentraliser l’hébergement de l’interface. Par conséquent, l’entreprise n’aurait plus la main dessus et l’état ne pourrait pas réclamer de sanctions.
Le protocole Tornado Cash est, lui aussi, au milieu de la tourmente. Après avoir été ciblées par le Trésor américain, les sanctions se multiplient à l’égard du protocole.
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