Quand la blockchain fait consensus : Proof of Work et Proof of Stake, en quelques mots !
Si vous avez cliqué sur cet article, c’est que vous souhaitez en savoir plus sur les méthodes de validation qui apparaissent comme des ovnis comparé aux 2 mastodontes de la cryptosphère et des protocoles blockchain : le Proof of Work et le Proof of Stake. Cette mini série sera constituée de quelques articles courts publiés chaque semaine. Dans ce premier opus, voyons ce qu’est une méthode de consensus et à quoi elle sert réellement, notamment dans le contexte des blockchains et des cryptomonnaies.
Un consensus, pour quoi faire ?
Les méthodes de consensus peuvent être riches et variées. Du proof of work au proof of elapsed time en passant par le proof of burn ou le proof of transfer, on peut vite s’y perdre !
Rassurez vous : nous allons y aller étape par étape, et pour cela rappelons rapidement à quoi sert une méthode de validation dans une blockchain.
L’algorithme de consensus permet dans le contexte d’une blockchain de mettre en concurrence les nœuds informatiques du réseau pour pouvoir valider les transactions de cette blockchain, tout en s’assurant que toutes les règles du protocole sont respectées. Ce mode de gouvernance permet notamment d’assurer des transactions en toute confiance sans passer par un intermédiaire direct.
Les champions de la cryptosphère : Proof-of-Work et Proof-of-Stake
Les 2 algorithmes les plus connus sont le Proof of Work (PoW) et le Proof of Stake (PoS).
Dans le Proof of Work (PoW), la preuve de travail consiste à demander aux mineurs d’une blockchain de résoudre un problème mathématique complexe nécessitant une puissance de calcul informatique importante. Plus la puissance de calcul contrôlé par un mineur est élevé, plus il a de chances de réussir à résoudre le problème mathématique en question en premier, et empocher une récompense pour ce travail. Du fait d’une concurrence féroce, des coopératives de minage se sont formées avec le temps pour prendre part à la bataille que représente cette validation sur Bitcoin.
Le Proof of Stake (PoS) est différent, puisqu’au lieu de se disputer des cryptomonnaies en participant à une course à l’armement minier vers des machines de plus en plus puissantes et efficaces, il suffit de mettre sous séquestre des jetons que l’on détient pour pouvoir participer à la validation des transactions d’une blockchain en PoS. Cette mise sous séquestre sert de preuve d’enjeu : pour prouver que vous méritez de toucher une récompense et que vous validerez honnêtement les transactions du réseau, vous mettez votre propre argent en jeu. De nombreux crypto-actifs reposent sur ce procédé de validation – citons par exemple EOS, mais il a aussi depuis donné naissance à d’aussi nombreuses variantes (comme la blockchain française Tezos).
Investir plus pour gagner plus ?
Loin de moi la volonté de vous rappeler ce que vous connaissez peut-être déjà en lisant les lignes ci-dessus, mais permettez-moi de résumer en quelques mots ce que ces deux techniques de consensus ont en commun : les participants investissent quelque chose.
En effet, pour du PoW, les mineurs achètent du matériel de minage coûtant un certain prix et payent des charges (comme la consommation électrique par exemple) pour avoir plus de chance d’obtenir de la récompense. S’ils portent atteinte au réseau en essayant de tricher, alors leurs propositions seront refusées par les autres et leur investissement sera perdu.
De la même manière, et même si les détails fluctuent selon les implémentations et les cryptomonnaies concernées, dans le cadre d’un PoS, les participants sont incités à se comporter vertueusement. Dans le cas contraire, des systèmes de pénalité, de régulation par le vote et l’élection des validateurs, ou d’autres variables ajustées sont – en théorie – prévues pour les petits malins qui tenteraient de tricher. Notons tout de même qu’entre la théorie et la pratique, la réalité blockchainisée peut s’avérer néanmoins moins clinquante.
Enfin, rappelons que d’autres cryptomonnaies se sont inspirées du système de PoS, notamment pour faire fonctionner des masternodes, validant leurs transactions sur le même modèle et offrant des revenus passifs contre la mise en gage d’un collatéral en cryptomonnaies.
Maintenant que les bases sont correctement posées, je vous donne rendez-vous pour commencer les choses sérieuses dans notre prochain article : nous discuterons encore consensus, mais cette fois d’une autre de ses variantes un peu plus exotiques 😉
Cette mini série d’articles vous est proposée par l’équipe de Morgan Richaud, responsable rédaction chez de KryptoSphere. Kryptosphere est la première association étudiante en France spécialisée dans la Blockchain et les cryptomonnaies. Son but est de vulgariser et démocratiser cet univers auprès du grand public.