Calife à la place du calife. Comme Iznogoud, le vizir du calife de Bagdad, Haroun El Poussah, qui rêvait constamment de prendre sa place en devenant calife à la place du calife, Craig Wright affirme régulièrement à qui veut bien l’entendre qu’il est Satoshi Nakamoto, le père fondateur de Bitcoin.
Cependant, malgré les années qu’il a passé à proclamer haut et fort cette prétendue identité, de nombreux sceptiques remettent en question les affirmations de celui qui est désormais surnommé « Faketoshi ».
C’est le cas de Christen Ager Hanssen, tout juste libéré de ses fonctions de PDG de nChain, société fondée par Craig Wright. Ce dernier aurait eu l’audace de déclarer que Craig Wright n’est pas Satoshi Nakamoto.
Craig Wright, le Satoshi Imaginaire
Dans cette pièce de théâtre au goût crypto, nous devons d’abord examiner les différents rôles. Nous avons tout d’abord « l’absent » en la personne de Satoshi Nakamoto, le créateur anonyme de Bitcoin, dont le pseudonyme incarne tous les principes philosophiques qui sous-tendent la philosophie crypto.
Ensuite, nous avons « le héros », Christen Agen-Hanssen, qui rejette fermement l’hypothèse selon laquelle Craig Wright, le troisième protagoniste de cette intrigue, pourrait être le créateur de la reine des cryptomonnaies.
Enfin, il y a Craig Wright, l’élément perturbateur de cette histoire. Pour rappel, Craig Wright est un entrepreneur et informaticien australien qui prétend être le créateur de Bitcoin. Il en est persuadé a un tel point que dans sa biographie, sur le site internet de nChain, ce dernier est décrit comme :
« (…) le créateur de Bitcoin et auteur du livre blanc Bitcoin sous le pseudonyme de Satoshi Nakamoto. Le Dr Wright est l’un des premiers esprits à l’origine de ce que nous appelons aujourd’hui la technologie blockchain et a créé nChain pour libérer la technologie et son objectif, désormais préservé sous la forme de l’implémentation de référence Bitcoin SV Node et Bitcoin SV .»
Source : nChain
Cependant, la communauté crypto, qui n’a pas encore totalement succombé au bear market, remet en question ces affirmations. Le manque de preuves convaincantes, les contradictions et les controverses, ainsi que les revendications exagérées, sont autant d’éléments qui font l’objet de railleries à l’encontre de Faketoshi.
Craig Wright, le Tartuffe ou l’Imposteur de Satoshi Nakamoto
C’est donc dans ce contexte que Christen Ager-Hanssen, ancien PDG de nChain, la société où travaille Craig Wright, a démissionné. La raison de cette démission ? Un désaccord avec le conseil d’administration, et pas n’importe lequel, car Ager Hanssen affirme que Craig Wright n’est pas Satoshi Nakamoto. Il serait donc bien « Faketoshi », le faux Satoshi.
Dans sa frénésie, Ager-Hanssen a même déclaré sur ses réseaux sociaux avoir découvert un « complot visant à frauder les actionnaires de nChain orchestré par un actionnaire important ».
Rapport à l’appui, toutes les pièces apportées au dossier contre le « Faketoshi » semblent montrer une fois de plus que ce dernier n’existe pas?
« 12. La date de “Dernière modification ” a donc été délibérément antidatée.
13. Cela montre également que le Dr Wright a clairement menti lorsqu’il a déclaré que le disque dur était préservé depuis 2007, car il contient des sites web datant de 2023 !Contenus d’incrimination de l’historique de navigation
15. Le contenu du fichier de l’historique de navigation montre que M. Wright a effectué des recherches sur des sujets liés à des fichiers antidatés et à la manipulation de métadonnées.
16. Voici quelques exemplesLogiciel LateX
Extrait du rapport de Christen Ager-Hanssen contre Crig Writgh – Source : X
17. M. Wright a accédé à une question en ligne sur le logiciel utilisé par Satoshi Nakamoto pour préparer le livre blanc : « Y a-t-il quelque chose dans l’article Bitcoin original de Satoshi Nakamoto qui a été compilé en LaTeX ? » ( logiciel de langage codé ndlr)
18. La question évidente est la suivante : si le Dr Wright était Satoshi Nakamoto, demanderait-il quel logiciel il a utilisé pour rédiger le livre blanc ? »
Les fourberies de Faketoshi
Face à ces accusations, il semble que le comité de direction de nChain n’ait eu d’autre choix que de licencier le PDG, affirmant que le lanceur d’alerte s’est comporté de manière inappropriée. Le comité restreint de six personnes a décidé le licenciement « avec effet immédiat » d’Ager-Hanssen, soulignant de leur côté des négligences dans la gestion de la société.
« Avant que la Commission ne donne suite aux conclusions de l’enquête, le 27 septembre, M. Ager Hanssen s’est comporté d’une manière grave et inappropriée, ce qui a conduit à la décision de licencier M. Ager-Hanssen avec effet immédiat. Cela a été communiqué à M. Ager-Hanssen le même jour. »
Une brève référence à l’affaire « Faketoshi» peut être lue entre les lignes ici, bien que cela ne convainque pas totalement :
« Par ailleurs, le Conseil a reçu un document de M. Ager-Hanssen soulignant ses prétendues préoccupations. Le Conseil prend ses responsabilités réglementaires extrêmement au sérieux et, même s’il ne souscrit à aucune des affirmations de M. Ager-Hanssen, il a néanmoins décidé d’autoriser un examen externe indépendant du contenu du document, qui est actuellement en cours.»
Communiqué de nChain – Source : nChain
Le licencié fait également part de la situation inquiétante dans laquelle il se trouverait, mettant en lumière des méthodes d’intimidation de la part de certaines parties prenantes.
« Je suis horrifié de voir Calvin Ayre – un des 6 membres de la commission ndlr – nous menacer tous en effrayant les gens pour qu’ils ne fassent pas leur devoir évident. Je suis horrifié, choqué et j’ai manifestement peur pour ma vie. Il est très difficile de s’exprimer publiquement, mais c’est la meilleure chose à faire. Je crois toujours en la technologie, mais elle n’existe pas à cause de Craig. »
Tweet de Christen Ager-Hanssen
« Le monde entier est un théâtre, Et tous, hommes et femmes, n’en sont que les acteurs. Et notre vie durant, nous jouons plusieurs rôles.» disait Jacques dans Comme il vous plaira. Une observation qui prend ici tout son sens, Craig Wright semblant ne pas vouloir abandonner le rôle qu’il s’est lui-même attribué. Un rôle que la cour de justice britannique ne lui a d’ailleurs pas accordé, laissant à Satoshi Nakamoto ce qui appartient à Satoshi Nakamoto.
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