ETF Bitcoin à Hong-Kong : les investisseurs chinois sont-ils sur le point d’arriver ?
Rumeurs et bruits de couloirs. Les ETF Bitcoin au comptant sont maintenant accessibles à Hong-Kong depuis le 30 avril et les résidants de la région administrative spéciale peuvent désormais investir dans ces produits financiers indexés sur la première crypto du marché. Après des premiers résultats que certains ont jugé décevants, la grande question que tout le monde se pose désormais est la participation, ou non, de la Chine continentale au marché de ces ETF. Officiellement, les autorités l’affirment, il n’est pas question que les chinois puissent investir dans ces cryptoactifs à risque mais en coulisses, c’est une autre petite musique qui commence doucement à monter.
Selon des sources proches des milieux économiques de Hong-Kong, il se pourrait que certaines options soient sur la table pour permettre à des investisseurs de contourner l’interdiction pour finalement pouvoir accéder à ces fameux ETF. Entre bruits de couloirs et Realpolitik à la mode chinoise, il semble que tout n’est pas encore joué dans cette affaire ! Explications.
Les investisseurs de la Chine continentale sont privés des ETF Bitcoin au comptant de Hong-Kong…
Le lancement très attendu de ces ETF sur la place de marché de Hong-Kong a forcément un peu déçu tous ceux qui s’attendaient à un effet comparable à l’arrivée de ces produits financiers à Wall Street et du haut de leur 230 millions de dollars collectés, ils font effectivement pale figure face aux 17 milliards de dollars du seul IBIT de BlackRock ! Mais au delà des effets sur le cours de Bitcoin, l’enjeu dans cette région spéciale de la Chine est de savoir qui pourra à l’avenir investir dans ces fonds négociés en bourse. Les un peu moins de 8 millions d’habitants de Hong-Kong ne pourront à eux seuls faire pencher le marché dans un sens ou dans l’autre, par contre, les 1,4 milliards d’habitants de la Chine continentale, oui !
Et comme on sait que le pouvoir central de Pékin a mis en place des zones économiques franches pour laisser le business prospérer comme à Macao ou justement à Hong-Kong, il se murmure au sud-est de la Chine que les choses pourraient tourner en faveur de ces ETF. Des hommes d’affaires internationaux rodés aux négociations et au double langage chinois ont déjà commencé à exprimer leurs doutes quand à la position formelle du gouvernement. Ainsi, Richard Byworth, associé et directeur de SyzCapital, a posté un message sur les réseaux sociaux qui sous-entendait que certains investisseurs chinois pourraient mettre de l’argent dans ces ETF cotés à Hong-Kong.
…mais les choses pourraient changer rapidement selon des rumeurs persistantes
Pour y parvenir, il leur suffirait, par exemple, d’utiliser les services de Stock Connect qui propose à des investisseurs qualifiés d’investir sur une autre place de marché via leur bourse habituelle. Le Shenzhen-Hong Kong Stock Connect, est ainsi une connexion tout à fait légale qui relie la Bourse de Shenzhen, en Chine continentale à la Bourse de Hong Kong. Les investisseurs sur l’un ou l’autre marché peuvent donc utiliser des courtiers et des chambres de compensation locales pour négocier des actions ou d’autres types d’actifs sur l’autre marché.
Dans le même genre d’idée, il existe aussi le Shanghai-Hong Kong Stock Connect qui fonctionne de la même façon mais cette fois entre Shanghai et Hong-Kong. Enfin, un autre programme appelé Qualified Domestic Institutional Investor permet aux investisseurs institutionnels chinois qualifiés tels que les banques, les fonds et les compagnies d’assurance d’investir sur les marchés étrangers, y compris à Hong Kong. Il existe donc déjà plusieurs moyens de contourner les sanctions chinoises même si pour le moment ils ne sont pas exploités tant la position officielle du pouvoir central parait contraignante et inquiétante.
Mais un autre spécialiste du marché nommé Brian HoonJong Paik, co-fondateur et directeur de l’exploitation de SmashFi, a avancé une autre explication mais cette fois d’ordre plutôt macroéconomique voire conjoncturelle. Il nous explique qu’actuellement près de 70% de la richesse chinoise est placée dans l’immobilier et que ce secteur ne va pas fort avec plus de 100 millions de logements vides. Pour calmer les milieux économiques et éviter des troubles sociaux, il faudrait donc urgemment trouver une solution de repli pour placer de l’argent. Et devinez à quoi il pense ?