Contrats à terme sur Bitcoin : le cri d’alerte de Wall Street.

L’arrivée prochaine des contrats à terme sur Bitcoin ne fait pas que des heureux. Dans une lettre ouverte au CFTC – le régulateur en charge des contrats à terme – la Futures Industry Association (FIA) fait part de ses inquiétudes quant à l’ouverture prochaine de nouveaux marchés pour les cryptomonnaies. La FIA est une association de professionnels de l’industrie des produits dérivés. Ses membres sont des entités qui acceptent les ordres et les paiements de contrats à terme sur des commodités afin de les exécuter sur un marché à terme.

Winter Futures are coming

Nous sommes à quelques jours du lancement officiels des contrats à terme sur Bitcoin. Le CBOE lancera les siens le 10 décembre, suivis de près par le CME, le 18 décembre. Ceux du Nasdaq viendront, eux, au courant de la première moitié de 2018. Pour finir, inspiré par ses confrères de l’autre coté du globe, le Tokyo Financial Exchange lancera ses propres produits dérivés sur Bitcoin dès que cela lui sera permis. Si ces nouvelles ont nécessairement impacté sur le prix, elles n’ont pas amené que des avis positifs.

Il y a quelque temps déjà, le président d’Interactive Brokers (IB), l’une des principales firmes de brokers et leader des brokers sur le forex, s’était adressé au CME au sein d’une lettre ouverte dans le Wall Street Journal. Selon cette lettre ouverte, accepter les contrats à terme sur Bitcoin est une manœuvre « suicidaire » et la volatilité du Bitcoin pourrait « détruire toute l’économie ». Il a demandé d’établir une distinction claire entre Bitcoin et la « vraie économie/les vrais marchés ».

La lettre ouverte au CFTC : les exchanges ne doivent pas « auto-certifier » Bitcoin

Aujourd’hui, une lettre ouverte a été adressée par Walt Lukken, PDG de la FIA, à la CFTC. Cette lettre du lobby – incluant des banques telles que JPMorgan ou Goldman Sachs insiste sur la mise en place «à la va-vite» des contrats a terme Bitcoin, et reproches aux organismes de « ne pas avoir permis d’assurer au public sa participation et la transparence.»

Est également reproché aux organismes leur processus d’auto-certification. En effet, les contrats ont surtout été revus en interne, puis proposé au CFTC quelques semaines avant leur lancement. Cela laisse au régulateur et au public trop peu de temps pour mener leurs propres expérimentations sur ces contrats.

« Malheureusement, le lancement de ces produits novateurs via un processus d’auto-certification en 1 jour n’a pas permis une transparence et une participation adéquates du public. En vertu de la loi, les bourses d’échange peuvent auto-certifier un produit à la fermeture des marchés un jour, puis inscrire le dit produit sur la liste des produits à trader le lendemain. Ce processus ne nécessite pas l’approbation ou la participation de la CFTC et ne laisse que peu ou pas de temps pour l’examen public. Bien qu’il convienne aux produits normalisés, ce processus ne permet pas de déterminer le profil risque ou la nature unique du produit. Nous croyons que ce processus accéléré d’auto certification pour [les cryptomonnaies] ne correspond pas aux risques potentiels qui sous-tendent leurs trades et que ces dernières devraient être réexaminés. » Extrait de la lettre ouverte de Walt Lukken au CFTC

Lukken s’est également interrogé sur les mesures prises par les groupes financiers en cas d’arnaque, de fraude ou de krach soudain. Pour lui et son organisation, un produit présentant une volatilité record aurait du nécessiter un temps d’analyse beaucoup plus long avant d’être proposé sur les grands marchés financiers.

Sources : CryptoCoinNews

Julien C.

Tombé dans le domaine des cryptomonnaies durant l’été 2017, je m’intéresse particulièrement aux projets novateurs et aux relations dans la communauté. Chasseur de scam à mes heures perdues, vous pouvez me retrouver tous les matins dans notre newsletter !