« Trop traçable », le Hamas abandonne Bitcoin, inadapté aux opérations illégales

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Bitcoin n’est pas anonyme – Les législateurs et régulateurs anti-cryptos aiment beaucoup sortir le prétexte d’un Bitcoin (BTC) finançant le terrorisme, pour dissuader à son utilisation et justifier un carcan réglementaire. Mais ce poncif vient de prendre un grand coup. La branche armée du Hamas vient en effet de revenir sur sa demande de dons en cryptomonnaies faite en 2019 : « trop traçable ».

La branche armée du Hamas abandonne les dons en bitcoins

Contrairement à des cryptomonnaies clairement tournées vers l’anonymat comme Monero (XMR) – où il est obligatoire – ou bien DASH et Zcash (ZEC) – où l’anonymat est optionnel -, le roi des cryptos a un réseau de transactions pseudonymes. À moins de passer par des services de mélange de transactions (mixer), les échanges sur la blockchain de Bitcoin peuvent facilement être remontés.

C’est manifestement ce qui est trop souvent arrivé à des donateurs du Mouvement de Résistance Islamique en Palestine, plus connu sous le nom de Hamas. La branche armée de ce mouvement – les Brigades Al-Qassam (AQB) – est classée comme terroriste par Israël et les États-Unis notamment. Les donations à l’aile militaire du Hamas tombent donc sous le coup de l’accusation de financement du terrorisme.

Et comme le rapporte une récente publication de Chainalysis, les Brigades Al-Qassam préfèrent que les donateurs ne prennent plus le risque d’être débusqués en utilisant Bitcoin.

« [Nous, AQB,] annonçons l’arrêt de la réception de dons financiers par le biais de la monnaie numérique Bitcoin. Cela afin de garantir la sécurité des donateurs, compte tenu de l’intensification des poursuites [judiciaires] à l’encontre de ceux qui tentent de soutenir la résistance par le biais de cette monnaie. »

Déclaration des Brigades Al-Qassam du Hamas. – Source : blog.chainalysis.com
Le Bitcoin n'est pas la monnaie idéale pour garantir l'anonymat. Les transactions peuvent être facilement traquées, contrairement aux idées reçues.
Le Hamas ne veut plus de dons en Bitcoin (BTC)

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Les cryptomonnaies ne favorisent pas les activités illégales

Contrairement à ce que les détracteurs de Bitcoin et des cryptos se plaisent à dire, ces réseaux blockchains à registre distribué public (visible de tous) ne sont pas du tout idéaux pour mener à bien des activités considérées illégales. Les transactions problématiques peuvent finir par être tracées si une volonté de surveillance suffisante voit le jour, ce qui est bien sûr le cas ici.

Il ne faut pas confondre ici l’anonymat avec la résistance à la censure des transactions de Bitcoin, qui permet aux donateurs d’envoyer ces dons malgré les interdictions et blocus sur les comptes de la branche armée du Hamas. Ils peuvent le faire depuis un pays où c’est un acte illégal, mais s’ils sont identifiés, il est évident que ces donateurs en subissent les conséquences selon les lois et décisions de leur pays.

« Grâce à la transparence des [transactions sur les] blockchains, les forces de l’ordre peuvent retracer les fonds utilisés pour des activités illicites, et éventuellement les relier à des personnes et des entités réelles. Et l’immuabilité des blockchains signifie que ces enquêtes peuvent avoir lieu à tout moment, même si le crime a eu lieu il y a longtemps, car les preuves des transactions seront disponibles pour toujours. »

Commentaire de Chainalysis sur la décision de retrait des dons BTC par les Brigades Al-Qassam

Les autorités en Israël avaient, en effet, fortement renforcé la surveillance des transactions en cryptomonnaies adressées aux forces du Hamas ces dernières années. La balance risques/bénéfices n’étant plus la même qu’en 2019, les Brigades Al-Qassam vont donc devoir se passer de Bitcoin et des autres crypto-actifs non anonymes.

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Rémy R.

Issu d’une formation universitaire en Sciences, je m’intéresse aux blockchains et à Bitcoin depuis 2013 et en ai même miné à l’époque. La bulle qui s'en est suivie m'en a détourné, mais je m'y suis replongé depuis 2017 et les étudie depuis avec passion.

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