Bitcoin : ce géant du pétrole US fait les yeux doux aux mineurs
- La société texane LandBridge, spécialisée dans le gaz et le pétrole, a réalisé une introduction en bourse pour lever environ 1,6 milliard de dollars.
- LandBridge, propriétaire de 90 000 hectares entre le Texas et le Nouveau-Mexique, a l’intention d’accueillir des mineurs de bitcoins sur ses terrains riches en ressources naturelles.
- L’afflux de mineurs de cryptomonnaies au Texas a suscité des préoccupations locales concernant le gaspillage des ressources naturelles et la consommation énergétique.
Gaz, pétrole et bitcoins ! La société LandBridge, basée à Houston au Texas, a une actualité plutôt riche cette semaine avec notamment son introduction en bourse (IPO) qui devrait lui permettre de collecter environ 1,6 milliard de dollars. Mais si l’entreprise se retrouve aujourd’hui dans les pages crypto des médias, c’est parce qu’en plus de ses domaines privilégiés que sont le gaz et le pétrole, LandBridge se verrait bien accueillir sur ces multiples terrains des datacenters mais surtout des mineurs de bitcoins.
La société s’est fait une spécialité d’acheter des milliers d’hectares au Texas et au Nouveau-Mexique avant de les louer à des partenaires qui vont extraire sur place du gaz et du pétrole. Mais forte de ses ressources naturelles importantes, la région accueille de plus en plus de mineurs et LandBridge a bien compris l’intérêt de ce business. Direction le sud des Etats-Unis pour faire le point sur cette information.
LandBridge possède 90 000 hectares pour exploiter du pétrole et du gaz…
A cheval entre le Texas et le Nouveau-Mexique, on trouve un bassin géologique sédimentaire baptisé le Bassin du Delaware qui est réputé pour abriter de vastes champs pétroliers et c’est dans cette zone que la société LandBridge a acquis d’immenses terrains. A la tête de près de 90 000 hectares (220 000 acres), la société génère des revenus en les louant à des spécialistes de l’extraction de gaz et de pétrole mais elle pourrait ajouter une corde à son arc en proposant maintenant ses services à un autre type d’extraction : celle de la cryptomonnaie et plus précisément de bitcoins.
« Nous avons identifié et étudions actuellement des opportunités de recevoir des paiements pour l’utilisation de surface provenant de l’extraction de cryptomonnaies et de centres de données (…). »
Société LandBridge – Source : Cointelegraph
Le principe serait de proposer un panier de prestations complet qui comprendrait un accès à l’eau pour rafraichir les installations, aux routes pour organiser l’installation et l’entretien, à la fibre optique pour être bien évidemment connecté au réseau et enfin à l’électricité, très bon marché dans cette partie des Etats-Unis où les énergies renouvelables sont très présentes.
la société américaine voudrait bien attirer des centres de données et des mineurs de bitcoins
L’entreprise pourrait effectivement gagner beaucoup d’argent en facturant ses services aux géants du minage toujours à la recherche de nouvelles infrastructures pour augmenter leur puissance de calcul. D’ailleurs, LandBridge reconnait qu’elle a déjà commencé à héberger une structure comme ça et qu’elle a déjà gagné plus de 50 millions de dollars en 2023, l’idée est donc d’augmenter la part de ce secteur dans ses activités.
Mais tout n’est pas rose au pays des cow-boys et de l’électricité pas chère car l’afflux de mineurs dans l’Etat a suscité une levée de boucliers de la part d’associations de riverains qui dénoncent un gaspillage des ressources naturelles. Et les autorités locales ont répondu favorablement à ces citoyens mécontents en s’en prenant légalement aux mineurs et aux centres de données, tout deux très gourmands en énergie au quotidien. Un représentant du gouverneur a ainsi reproché à cette industrie de consommer énormément d’électricité et de mettre à mal le réseau tout en créant un nombre très faible d’emploi.
Le bras de fer se poursuit donc entre les géants de l’énergie et le pouvoir texan pour trouver le bon équilibre entre exploitation des ressources, respect de l’environnement et développement économique. LandBridge devra bien évidemment se plier aux normes locales actuellement à l’étude et le prochain locataire de la Maison-Blanche trouvera également ce dossier sur son bureau en arrivant, sachant qu’au Texas, on a déjà choisit son poulain préféré ! Dans ce coin perdu du grand ouest américain, on aime pas vraiment les ânes et on leur préfère clairement les éléphants, même si comme tout le monde le sait, ils trumpent énormément…