Ethereum : SushiSwap, le protocole DeFi qui affole les compteurs et les esprits

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La polémique sur SushiSwap est ouverte – Présenté par ses créateurs anonymes comme une « évolution » d’Uniswap, le protocole DeFi SushiSwap a attiré en quelques jours 1,2 milliard de dollars de fonds. Pour séduire, il peut compter sur son token de gouvernance, SUSHI, qui est très prisé.

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SushiSwap connaîtra-t-il un destin comparable à celui de YAM, un autre jeton de la DeFi ? En l’espace d’une journée, le token atteignait les 750 millions de dollars en cryptomonnaies sous séquestre. Deux jours plus tard, un bug faisait capoter la belle mécanique.

SushiSwap connaît un début de parcours similaire. En moins d’une semaine, SushiSwap a accumulé plus de 800 millions de dollars de jetons. Cela représentait 80% du total des actifs d’Uniswap, lui aussi dans une forte dynamique.

Une différenciation assise sur le token SUSHI

Cette croissance fulgurante aurait a priori de quoi inquiéter au sein de la communauté crypto. Mais le modèle séduit néanmoins. Le 2 septembre, Sushiboard annonce que le total des fonds engagés atteint désormais 1,2 milliard de dollars.

La valeur du token de gouvernance SUSHI du projet a, quant à elle, passé les 7 dollars. Or, c’est ce jeton qui distingue principalement SushiSwap d’Uniswap. Le DEX populaire de la DeFi n’en propose pas à ce jour.

Pour récompenser les apporteurs de liquidités, Uniswap reverse une partie des frais de trading perçus (0,3%). SushiSwap a opté lui pour un modèle un peu différent. Le projet leur propose 0,25%, mais également 0,05% convertis en tokens SUSHI.

Or, la valeur de ce jeton de gouvernance ne finit pas de progresser. En début de semaine, elle était de 3,62 dollars. Sa cotation a depuis dépassé les 7 dollars. Mais avec son interface inspirée de YAM, ses fondateurs anonymes, des smart contracts non audités et un modèle basé sur le fork de liquidités, SushiSwap divise et interroge forcément.

SushiSwap ou la prime aux amoureux du risque

Ses créateurs ont cependant d’ores et déjà apporté des réponses à certaines de ces inquiétudes. Tout d’abord, un audit des contrats est à l’ordre du jour. Il a été confié à Quantstamp. Des protections ont été implémentées pour empêcher les administrateurs de partir avec la caisse. Enfin, SushiSwap propose de mieux récompenser encore la prise de risque.

En fournissant des liquidités aux pools les plus volatiles, les utilisateurs obtiendront une meilleure rétribution. La nouvelle proposition en matière de gouvernance la porte à x5, soit 5000 SUSHI par bloc pendant les deux premières semaines (contre x2 auparavant).

Cela n’empêche pas néanmoins SushiSwap de compter de nombreux détracteurs parmi les experts de la DeFi. Decrypt voit même un schisme émerger entre les partisans de l’anonymat d’un côté, ou « Anons », et les « élites » financées par le capital-risque.

Brendan Forster, co-fondateur du protocole de prêt Dharma Labs, se place sans conteste parmi les critiques de SushiSwap, dont il souhaite ouvertement l’échec. Selon lui, un tel fork sur la liquidité pèsera gravement sur les prix des swaps et sur les pertes pour les fournisseurs de liquidités.

Les seuls bénéficiaires, ce sont les fondateurs de Sushi, dénonce Forster. La croissance continue des fonds engagés dans le protocole DeFi suggère toutefois que son avis ne fait pas l’unanimité parmi la communauté.

Christophe Auffray

Journaliste spécialiste de la transformation numérique, de la data, des cryptomonnaies et de la blockchain.

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