Scandale équestre : SushiSwap vacille, Bitcoin reste en selle

Etre à cheval sur les détails – Ces derniers jours, le petit, mais décidemment toujours surprenant, monde de la cryptomonnaie a été ébranlé par un simili-scandale comme seul cet écosystème semble en avoir le secret. En effet, le nouveau patron de la plateforme SushiSwap (SUSHI) a été visé par des rumeurs nauséabondes, sans qu’il soit encore possible d’en déterminer l’origine ou l’éventuel commanditaire.

Et si la calomnie débarque souvent au galop, elle ne s’évanouit que d’un pas tranquille, laissant souvent de lourds et durables dégâts derrière elle. Retour sur le drama équin du moment et tour d’horizon des dangers de « l’incarnation » des projets crypto. Des dangers dont Bitcoin, par sa nature particulière, est parfaitement préservé.

Le nouveau patron de SushiSwap soupçonné de monter sur ses grands chevaux

Jared Grey a été désigné il y a quelques jours par la DAO SushiSwap pour prendre la tête de la célèbre plateforme de finance décentralisée.

Problème, il n’a pas fallu longtemps pour que l’intéressé ne devienne la cible d’accusations d’escroquerie et ne se retrouve malgré lui l’objet d’un emballement médiatique. Dans le détail, il lui serait reproché d’avoir siphonné des fonds communautaires du projet ALQO (depuis rebaptisé EONS) en 2019.

Grey s’est rapidement défendu de ces allégations sur Twitter indiquant avoir lui même été victime de cette escroquerie, commise – selon lui – par l’un de ses associés alors que lui-même était occupé à lever des fonds. Le déroulé des faits avait à l’époque fait l’objet d’un post Medium récapitulatif.

Les gros sabots du scandale

Plutôt banale dans sa forme, cette accusation a cependant pris soudainement un tour plus dérangeant alors qu’ont commencé à circuler des rumeurs laissant entendre que Jared Grey aurait été compromis dans une sombre affaire mêlant sa personne, un cheval et une relation contre nature réprouvée à la fois par la morale, la loi, et la plupart des religions actuelles et passées.

Si l’affaire pourrait prêter à sourire, elle n’en a pas moins constitué une fabuleuse matière première de nature à enflammer les réseaux sociaux, entre fausse indignation et trollage véritable (non sans un certaine créativité parfois).

Dégonflons immédiatement toute spéculation : de toute évidence, et sauf révélations choc dans les prochaines heures, les faits reproché au nouveau patron de SushiSwap ont tout de la « fake news » façon boule puante. Mais qu’importe, le mal est fait, et s’est même répercuté de manière très visible sur la valeur même du token de gouvernance $SUSHI.

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Ça sent le poney pour le $SUSHI de SushiSwap

Conséquence directe de ce dossier au doux relent de fumier, le token $SUSHI a immédiatement subi une sévère correction, accusant plus de 10 % de baisse en 24 h, dans un marché par ailleurs peu tonique.

Sushiswap

Et c’est précisément là que le bât blesse : dans cette chute soudaine de la valorisation d’un actif dont la nature même, associée à la promesse de décentralisation, serait pourtant supposée le mettre à l’abri de toute variation de cours en lien avec autre chose que ses qualités propres et sa valeur ajoutée technologique et financière.

Reformulons les choses : dans une finance présentée comme décentralisée, évoluant elle-même dans un marché réputé libre et peu régulé, on serait en droit d’attendre que les actifs crypto ne vaillent que par et pour eux-mêmes. Et surtout, par dessus tout, ne voient pas leur valeur corrélée avec la réputation ou les agissements (réels ou présumés, éthiques ou pas) d’un membre de leur équipe, fût-il le dirigeant.

Autrement dit, le token SUSHI de la plateforme SushiSwap a un cours supposé être le reflet exact de la pertinence et la robustesse de son modèle DeFi (bien réputé au demeurant). En quoi les passions équestres supposées d’un de ses patrons devraient-elles remettre cette mécanique en question ?

Trêve de fausse naïveté, la réalité nous démontre évidemment une nouvelle fois que la forme, ou la méforme d’un projet sont en grande partie liées à la personnalité de ses créateurs ou dirigeants du moment. Et c’est un problème.

Un problème qui représente peut-être finalement la principale vulnérabilité des grands projets crypto de ces dernières années. Des projets crypto dont l’état de forme, et même la survie, peuvent parfois sembler ne tenir qu’au bout des doigts – parfois encore bien enfantins – d’un de leur charismatiques leaders, de Vitalik Buterin à Charles Hockinson, de Beniamin Mincu à Justin Sun.

Le facteur humain

Prenons un exemple : qui pourrait garantir avec certitude qu’Ethereum ne serait pas lourdement endommagé si son bien connu fondateur Vitalik Buterin était sérieusement compromis, dans le cadre d’une affaire de justice, ou de mœurs ?

Imaginons un instant qu’a l’instar de la mésaventure traversée par Virgil Griffith (un des développeurs historiques d’Ethereum), il soit soupçonné pour sa trop grande proximité avec une nation infréquentable ?

Ou, que dans la droite ligne de la jurisprudence Tornado Cash, l’éternel adulescent Vitalik soit sérieusement menacé d’embastillement par des états commençant à véritablement s’inquiéter du potentiel de bouleversement de ces technologies subversives ?

Il ne s’agit là que de conjectures, mais il est certain que les effets sur les marchés seraient potentiellement catastrophiques, allant jusqu’à mettre en péril des écosystèmes entiers.

A tel point que, plutôt que d’imaginer un état tentant de mobiliser des moyens techniques et financiers colossaux pour « casser » le code d’une blockchain afin d’en contrarier le développement, ses services s’attèleraient plus vraisemblablement à en saper la réputation, de façon à la rendre infréquentable. Et pour ce faire, rien de mieux que de s’attaquer à l’individu, « cible molle » du dispositif comme les qualifient les stratèges militaires.

En effet, la blockchain peut bien être d’une robustesse sans égale, ses représentant n’en demeurent pas moins foncièrement humains, et donc faillibles.

Comme c’est souvent le cas en matière de cybersécurité, l’individu représente ainsi, en quelque sorte, l’unique maillon faible et la véritable vulnérabilité critique de réseaux pourtant loués pour leur résilience.

Bitcoin fix it

En usant d’un pseudonymat étudié et d’une discrétion tactique désormais légendaire, Satoshi Nakamoto a fait en sorte que Bitcoin ne soit pas associée à sa personne en tant que leader.

Le créateur de Bitcoin a même pris la précaution de gommer autant que possible tout biais culturel (approche nord-américaine de la tech et de la communication, parfaite expression écrite britannique, patronyme japonais…).

En disparaissant, en s’ôtant volontairement de l’équation, Nakamoto a ainsi offert le plus précieux des présents à Bitcoin, et surtout à l’ensemble de ses utilisateurs : il lui a permis de ne dépendre de personne, et de ne pouvoir à ce titre être compromis ou entaché par aucune des turpitudes humaines allant souvent de pair avec l’incarnation, la direction d’un projet.

Pas d’accusation de détournement de fonds dans la PME Bitcoin, pas de scandales équestres, pas d’histoires glauques pouvant entacher la réputation de la Nakamoto Company. Contrairement à SushiSwap, Bitcoin demeure insensible aux rumeurs, se contentant de paver son chemin, un bloc après l’autre.

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Ex-rédacteur en chef du Journal du Coin j'apporte ma petite pierre à l'édifice financier global qui émerge sous nos yeux. Les insultes, scoops, propositions de sujets, demandes en mariage et autres corbeilles de fruits sont à livrer sur mes différents comptes sociaux. Vous pouvez également venir discuter sur le groupe FB associé à l'initiative Tahiti Cryptomonnaies