Poursuivi à travers le monde, Binance atterrit dans la liste noire de Singapour
Nouveau coup dur pour le roi du Bitcoin – L’été du numéro 1 mondial de la négociation de cryptomonnaies n’a pas été de tout repos. En effet, Binance a fait l’objet d’un examen minutieux de la part des régulateurs aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Thaïlande, en Malaisie et au Japon. La situation réglementaire de l’entreprise s’est tellement dégradée que Changpeng « CZ » Zhao , le CEO de Binance, recherche activement son successeur. Le critère déterminant du processus sélection serait l’expérience en matière de compliance.
Le cauchemar sans fin de Binance
À la fin du mois d’août, la Financial Conduct Authority (FCA) au Royaume-Uni a jeté l’éponge sur le dossier Binance. L’exchange ne coopérerait pas suffisamment avec le régulateur pour être supervisé.
Cette semaine, c’est l’Autorité monétaire de Singapour (AMS) qui est à la fois la Banque centrale et le régulateur financier du pays qui a sévi contre Binance. Le 2 septembre, l’AMS a effectivement placé Binance sur sa liste noire d’entités non règlementées qui peuvent avoir été perçues à tort comme étant règlementées par l’autorité.
La raison de cet avertissement serait que Binance.com opère en violation du Payment Services Act. Cette loi est celle qui permet de fournir des services de paiements aux Singapouriens.
Cette affaire nous rappelle nécessairement le cas de Crypto.com. Durant le mois d’avril 2021, l’Autorité des Marchés Financiers a placé l’entreprise sur sa liste noire. Le régulateur accusait alors Crypto.com de cibler le public français sans enregistrement préalable. Toutefois, Crypto.com a été blanchi de tout soupçon après quelques semaines.
Ce nouvel écueil règlementaire n’arrange rien aux affaires de la nébuleuse des sites Binance. En effet, Binance US a récemment été privé de Brian Brooks, son CEO. L’ancien Comptroller of the Currency par intérim a quitté l’entreprise quelques mois seulement après sa nomination. Depuis son départ, Binance US n’arrive pas à conclure sa levée de fonds de 100 millions de dollars. Brook avait courtisé plusieurs banques, dont SoftBank, pour mener le tour de financement, mais les banques ont systématiquement refusé de financer l’entreprise par peur des retombées réglementaires.
Binance.com visé, mais Binance.sg échappe à l’avertissement
Il est intéressant de noter que Binance.sg, le site singapourien de l’exchange n’est paradoxalement pas placé sur la liste noire. En effet, Binance opère à Singapour par le biais de Binance Asia Services. Cette entité figure actuellement sur la liste des entités qui ont obtenu une exemption de détention de licence de la part de l’AMS. Cela signifie que l’autorité étudie actuellement la demande de licence du site :
« Binance Singapour a demandé une licence à l’Autorité monétaire de Singapour. Nous opérons actuellement dans le cadre de l’exemption correspondante accordée par l’AMS et nous nous engageons à travailler en étroite collaboration avec l’AMS pour nous conformer à toutes les normes requises pour obtenir une licence. »
Annonce de Binance
La nouvelle du placement sur liste noire intervient juste après que Richard Teng, l’ancien responsable de la compliance pour la bourse de Singapour, ait été nommé à la tête de Binance Singapour. Espérons que le nouveau leader de Binance Singapour ait une meilleure longévité que son homologue américain, Brian Brooks !