Christine Lagarde, Janet Yellen et Bruno Le Maire font la grimace – Bitcoin et l’argent sale, ça n’a rien à voir

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Une vérité qui fâche Les gardiens de monnaies fiduciaires vous clameront haut et fort que Bitcoin est la monnaie des criminels. Sauf que la vérité est ailleurs, comme le dit si bien l’agent Mulder. Les activités illicites représenteraient bien moins d’1 % des volumes d’échange de crypto-actifs.

Bitcoin, bien plus propre que le dollar ou l’euro

Chainalysis, la société de surveillance des transactions blockchains, vient de partager son dernier rapport sur les crimes liés à l’usage des cryptomonnaies. Les spécialistes donnent le ton d’entrée de jeu en annonçant, dès les premières lignes :

« (…) la criminalité liée aux cryptomonnaies a considérablement diminué en 2020 (…) et elle ne représente toujours qu’une petite partie de l’économie globale [de la cryptosphère] »

De ce fait, alors que 2019 a vu 2,1 % de son volume total d’échange (environ 21,4 milliards de dollars) être consacrés à des activités illégales, ces dernières ne représentent plus que 0,34 % seulement des volumes de transaction de 2020, soit environ 10 milliards de dollars.

Valeur totale des cryptomonnaies envoyées et reçues par des entités criminelles, et pourcentages par rapport au volume total des transferts – Source : Chainalysis

Il faut dire que 2019 avait vu la fin de l’arnaque PlusToken qui, à elle seule, avait réussi à escroquer plusieurs milliards de dollars de crypto-actifs.

La part des ransomwares augmente fortement parmi ces activités criminelles

Comme c’est le cas depuis 2017, lorsque Chainalysis a commencé sa surveillance, les scams (les escroqueries) sont toujours la plus importante source de revenus des acteurs malveillants.

Bien que ces arnaques aient fortement diminué depuis l’année précédente, 2020 a tout de même vu 2,6 milliards de dollars partir dans les poches de promoteurs de schémas Ponzi et autres belles promesses de rendements irréalistes. Ces arnaques pyramidales représentent, à elles seules, 54 % des crypto-activités illégales.

À l’inverse, avec les confinements et couvre-feux subis par les populations à cause de l’épidémie du Coronavirus, les ventes de drogues et autres substances illicites sur les marchés noirs du dark net ont légèrement augmenté en 2020, passant à 1,7 milliard de dollars de cryptos reçues, contre 1,3 milliard en 2019.

Mais là où l’on a vu une nette explosion, c’est du côté des ransomwares (ou rançongiciels). Bien que cette méthode d’extorsion ne représente que 7 % des cryptos sales, elle a fait un bond spectaculaire de 311 % entre 2019 et 2020. Un peu plus de 350 millions de dollars de rançons auraient ainsi été payés, principalement en Bitcoin (BTC) et en Monero (XMR).

Valeur totale annuelle des cryptos reçues, par type d’activités criminelles – Source : Chainalysis

Toute forme de monnaie, quelle qu’elle soit, entraînera toujours une part d’économie souterraine. Pourquoi donc un acharnement particulier contre les cryptomonnaies (avec 10 milliards de dollars d’argent sale) plutôt que de s’occuper en priorité des 2 000 milliards de dollars (et/ou d’euros et autres fiats) d’argent louche repéré dans les 100 000 transactions bancaires des « FinCEN files » ?

Rémy R.

Issu d’une formation universitaire en Sciences, je m’intéresse aux blockchains et à Bitcoin depuis 2013 et en ai même miné à l’époque. La bulle qui s'en est suivie m'en a détourné, mais je m'y suis replongé depuis 2017 et les étudie depuis avec passion.

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