Cryptos au fentanyl. Les cryptomonnaies sont notoirement – et la plupart du temps caricaturalement – présentées comme un moyen d’effectuer des paiements dans le cadre d’opérations criminelles. Certains verront dans cette situation la preuve du risque qu’elles sont censées représenter. D’autres tenteront de comprendre pourquoi cette adoption existe, malgré son manque évident de popularité. Et la réponse est simple : la sécurité et l’efficacité qu’elles permettent d’obtenir est sans pareil. Dernier exemple en date, la vente de fentanyl made in China sur le territoire des États-Unis à l’aide de ces actifs numériques.
Le syndrome Al Capone appliqué aux cryptomonnaies
L’histoire parle souvent d’elle-même. Et il suffit de se tourner vers l’exemple emblématique d’Al Capone associé à l’apparition de l’automobile dans les années 1920 pour prendre le recul nécessaire. En effet, c’est à l’aide de ces engins – et plus particulièrement une Cadillac Town Sedan blindée – que ce gangster a développé son empire face à des policiers bien souvent armés de simples bicyclettes.
Est-ce une raison suffisante pour interdire le développement de l’automobile ? L’avenir apporte une réponse évidente à cette interrogation, dans un monde où ces véhicules sont devenus incontournables. Au point de faire de cette même voiture – celle d’Al Capone – le moyen de transport sélectionné par la Maison Blanche pour protéger le Président Franklin Roosevelt lors de ses déplacements officiels.
Maintenant… modifiez toute cette histoire en remplaçant le mot « automobile » par « cryptomonnaie » et vous obtiendrez un point de vue différent sur la situation actuelle.
Une fois ce cadre posé, voici venu le temps du fentanyl associé aux cryptomonnaies. Cela en lien direct à un trafic en provenance de laboratoires chinois également producteurs de méthamphétamine et autres opioïdes de synthèse. Une véritable malédiction pour les États-Unis en proie à une crise sans précédent. Et selon le ministère de la Justice US, les cryptomonnaies seraient de la partie.
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Un trafic de fentanyl qui a « tendance à utiliser des transactions en cryptomonnaies »
Cette affaire vient d’être rendue officielle dans un communiqué du ministère de la Justice des États-Unis. Cela au sujet d’une « chaîne d’approvisionnement mondiale du fentanyl qui commence souvent par des entreprises chimiques en Chine et se termine par la mort d’Américains ». Une déclaration alarmante du procureur général Merrick B. Garland, accompagnée de la récente saisie de 1000 kilos de « précurseurs chimiques » liés à ce trafic par les autorités locales.
Quel rapport avec les cryptomonnaies ? Et bien dans le cadre de cette enquête en cours, il s’avère que les sociétés impliquées « ont tendance à utiliser des transactions en cryptomonnaies ». Bien évidement d’autres moyens de paiements sont également mentionnés, comme Western Union ou encore des comptes bancaires classiques. Mais de ce côté là pas d’interdictions à prévoir…
« Ces entreprises chimiques basées en Chine tentent souvent d’échapper aux forces de l’ordre en utilisant des réexpéditeurs aux États-Unis, de fausses étiquettes de retour, de fausses factures, des envois postaux frauduleux et des emballages qui dissimulent le véritable contenu des colis et l’identité des distributeurs. De plus, ces sociétés ont tendance à utiliser des transactions en cryptomonnaies pour dissimuler leur identité ainsi que l’emplacement et le mouvement de leurs fonds. »
Les législateurs des États-Unis alertent donc sur l’utilisation des cryptomonnaies dans le cadre du blanchiment d’argent et du trafic de drogue. Une réalité problématique impossible à ignorer qui ne doit cependant pas devenir la seule manière d’envisager l’intégralité d’un écosystème largement destiné à des activités tout à fait légales. D’autant plus si l’on considère que le département de la Justice vient d’annoncer avoir identifié et bloqué plus d’une douzaine de portefeuilles crypto associés à cette affaire.
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