La blockchain, une menace pour l’ordre public ? La transparence à sens unique aux USA

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La transparence est de mise. Alors que nous écrivions quelques lignes, il n’y a pas si longtemps, sur les difficultés que l’Union Européenne semble faire vouloir subir aux amoureux de la vie privée. Nos confrères de Bitcoin Magazine s’inquiètent de propos tenus par les procureurs américains dans l’affaire qui oppose les États-Unis d’Amérique à Roman Sterlingov.

L’affaire États-Unis d’Amérique contre Roman Sterlingov

Le parquet considère comme « criminel » le fait de rendre publiques certaines données fournies par Chainalysis. Ces données ont permis l’arrestation de M. Sterlingov, créateur du mixeur de cryptomonnaies Bitcoin Fog.

D’après le gouvernement américain, la transparence offerte par la blockchain pourrait constituer une menace pour l’ordre public et la sécurité nationale. Il s’oppose donc à ce que certaines données sensibles fournies par Chainalysis dans l’affaire United States of America contre Roman Sterlingov ne soient rendues publiques. Impossible en l’état de savoir de quelles données il est question ici.

L’argumentation du ministère public américain repose sur le fait que, selon lui, l’activité principale de l’accusé consistait à aider au blanchiment d’argent. Monsieur Sterlingov étant accusé d’avoir réussi à opérer dans l’ombre pendant une décennie, lui permettre d’accéder à des données qui pourraient donner naissance à des contre-mesures permettant de l’aider à continuer de contourner la loi serait contre-productif et contraire à l’intérêt général.
Vous n’êtes pas d’accord ? Vous avez quelque chose à cacher ?

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La blockchain chahutée au nom de la transparence

Comme le rappellent les confrères de Bitcoin Magazine, ces propos sont tenus alors que les transactions illégales en cryptomonnaies ne représentent que 0,24 % des transactions, selon le dernier rapport de Chainalysis. Il serait donc plutôt dans l’intérêt de la majorité de comprendre les tenants et aboutissants de cette affaire. Oh, mais j’oubliais, personne ne nous demande notre avis.

Chahutés en Europe comme aux États-Unis, le chiffrement de bout en bout ou l’utilisation des VPN sont protégés outre-atlantique (pour le moment du moins) par le premier et le quatrième amendement de la constitution américaine. Plus près de chez nous, la situation est moins encourageante.

Si les propos tenus par les procureurs américains dans cette histoire peuvent surprendre, ou faire peur, il convient de ne pas les généraliser outre mesure. En Europe en revanche, les attaques contre la vie privée se multiplient. S’ouvre d’ailleurs aujourd’hui le procès relatif à l’affaire dite « du 8 décembre » dont nous parlions ici. En cause ? L’utilisation d’outils visant à protéger la vie privée (messageries cryptées, VPN) est assimilée à un comportement dangereux et, donc, criminel. Une dérive judiciaire qui, espérons-le, ne prospérera pas plus longtemps. Nous reviendrons naturellement sur ce sujet. À suivre.

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Recktosaurus

Transfuge du monde bancaire, littéralement diplômé en droit des affaires, j'ai appris que Bitcoin était l'école de la liberté. Attentif à la défense de nos droits individuels et passionné par les nouvelles technologies, j'aime créer du contenu sous toutes les formes possibles.

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