Le JPM Coin de JPMorgan permet 1 milliard de $ d’échanges par jour

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Crypto-adoption bancaire. C’est un tout un paradoxe : encore cette année 2023, Jamie Dimon a ouvertement insulté Bitcoin (BTC) de « fraude ». Pourtant, la banque JP Morgan Chase & Co dont il est le CEO est certainement une de celles qui exploite le plus, et sans vergogne, les technologies révolutionnaires qui découlent de la première des cryptomonnaies. La méga-banque, en totale contradiction depuis longtemps sur le sujet avec son patron, a notamment sorti son propre token, le JPM Coin, dès 2019. Et ce dernier s’avère aujourd’hui très utilisé, comme nous allons le voir !

Le JPM Coin cartonne auprès des banques pour les échanges transfrontaliers

Si son CEO se montre toujours aussi médisant sur Bitcoin et les cryptomonnaies décentralisées, le groupe JP Morgan expérimente, lui, et depuis un bon moment, les blockchains (Quorum puis Onyx) et les stablecoins. La méga-banque vient même de démontrer le succès de ses travaux sur la tokenisation d’actifs, lors d’une transaction avec BlackRock.

Dans une récente interview accordée à Bloomberg, Takis Georgakopoulos, responsable mondial des paiements chez JP Morgan, a expliquer la stratégie commerciale du groupe pour les paiements en Asie. Et voilà que le JPM Coin vient dans la conversation, couronné de succès qui plus est (et pour un projet qui est pourtant encore en phase d’expérimentation).

Il faut dire que ce token/stablecoin de JP Morgan permet aux « clients de gros » (banques et institutions financières) de grandement faciliter les échanges transfrontaliers via le réseau blockchain privé de la banque.

Des débuts plus que prometteurs pour le stablecoin de JP Morgan

Tels les stablecoins USDT (de Tether) ou USDC (de Circle), le JPM Coin est un token dont la valeur d’échange cherche à maintenir une parité parfaite de 1 pour 1 avec le dollar américain. Et si les échanges qu’il génère sont pour l’instant une goutte d’eau par rapport aux échanges classiques, on ne peut plus dire qu’ils sont négligeables.

En effet, selon Takis Georgakopoulos, le JPM Coin assure déjà 1 milliard de dollars de volume quotidien en transactions inter-bancaires/inter-institutionnels :

« Aujourd’hui, nous transférons 1 000 000 000 $ chaque jour par le biais du JPM Coin (…).  La prochaine étape de ce voyage est de réfléchir à la façon de créer une version plus commerciale de ce stablecoin, afin d’apporter la même efficacité aux consommateurs. Les monnaies numériques des banques centrales (MNBC) sont évidemment un moyen d’y parvenir. Mais les banques ont également la possibilité de créer des versions commerciales de ces monnaies. (…) »

Et vu sa réussite, JP Morgan à de l’ambition pour son stablecoin, y compris dans l’idée de le rendre disponible pour les particuliers ! Il faut dire que ce banquier reconnait tous les bénéfices des cryptomonnaies, même s’il préfère utiliser le terme très générique de monnaie numérique :

« Et parce qu’elles fonctionnent sur le principe des monnaies numériques [ndlr : des cryptomonnaies], elles apportent la même efficacité 24 heures sur 24, le même coût proche de zéro [par rapport aux échanges classiques], la même transaction instantanée et la même capacité à programmer [via les smart contracts] la manière dont le paiement a lieu. (…) C’est la prochaine génération d’innovation pour nous. (…) Et, comme je l’ai dit, même si nous avons déjà 1 000 000 000 de JPM Coin qui sont échangées quotidiennement, (…) nous avons bien l’intention de continuer à développer cette activité. »

Que dire de plus si ce n’est que, malgré les quolibets bien mal placés de son CEO, la méga-banque JP Morgan semble avoir trouvé la poule aux œufs d’or avec le secteur de Bitcoin et des cryptos. Pardon, avec le secteur des « monnaies numériques » (c’est plus politiquement correct). À moins que les médisances de Jamie Dimon soient maintenant devenues une sorte de stratégie pour dissuader les banques concurrentes de prendre trop vite leur part du gâteau ? Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais.

Rémy R.

Issu d’une formation universitaire en Sciences, je m’intéresse aux blockchains et à Bitcoin depuis 2013 et en ai même miné à l’époque. La bulle qui s'en est suivie m'en a détourné, mais je m'y suis replongé depuis 2017 et les étudie depuis avec passion.

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