Le poids des remords – Do Kwon, le sulfureux patron de la désormais six pieds sous terre blockchain Terra Luna est toujours recherché par les autorités sud-coréennes et Interpol.
Qu’à cela ne tienne, loin de sembler s’en inquiéter, il vient d’accorder une interview à Laura Shin, journaliste à Unchained. Il revient sur la rocambolesque histoire du crash du Luna et sur sa responsabilité dans les conséquences qui ont suivies. Récit d’un mea culpa selon Do Kwon.
Do Kwon, le repenti qui a frôlé la lune ?
Désormais, rares sont ceux qui sont passés à côté de l’évènement cataclysmique du mois de mai dernier. En l’espace de 3 jours, du 9 au 12 mai, le jeton Luna perd plus de 99% de sa valeur, passant de 70$ à presque 0$. Les utilisateurs du réseau, ces « lunatics », fervents supporters de Do Kwon jusqu’alors, perdent des fortunes. Des sommes bloquées en farming à 20% d’intérêts sur Anchor ou au sein des divers protocoles.
Certains accusent l’évènement d’avoir définitivement entériné le bear market, provoquant des pertes en cascades. D’autres l’accusent d’être le parfait exemple pour les instances de régulation dans la mise en place prochaine de réglementations encore plus restrictives à l’encontre des stablecoins. Six mois plus tard, qu’en pense le principal intéressé, Do Kwon ?
Celui qui considérait en 2018 le système Terra Luna comme « sa plus grande invention » s’amusait jusqu’à présent sur Twitter à se moquer de ses détracteurs à grand renfort de tournures ironiques. Loin de s’attirer la sympathie du public, le patron du Luna n’a pas hésité à renvoyer dans les cordes l’économiste Frances Coppola lorsque celui-ci osa mettre en lumière les failles de son modèle de stablecoin algorithmique. « Je ne discute pas avec les pauvres » lui avait répondu Do Kwon.
Interrogé sur son arrogance lorsque le Luna était au sommet de sa gloire, Do Kwon, reconnait s’être laissé emporté.
« Le jargon de l’industrie [sur Twitter] est appelé shit-posting. En regardant en arrière, j’aurais dû me restreindre à un langage plus standard. Le fait que nous parlions entre personnages de cartoons anonymes et que la parole soit plus libre qu’ailleurs ne signifie pas pour autant que j’aurai dû emboiter le pas. »
Do Kwon, co-fondateur de Terraform Labs et de la Luna Foundation Guard (LFG)
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Crash du Luna, le pardon aux victimes
Des victimes par centaines, par milliers. Un homme qui avait une tumeur a perdu sur Anchor 90% des 50 000 dollars qu’il avait reçu de son assurance. Un autre a perdu 250 000$ dans le crash. Les journaux télévisés à Taiwan ont relayé l’histoire d’un homme détenant 2 millions de dollars sur Terra et qui s’est suicidé une fois sa somme évaporée. Des histoires déchirantes auquel Do Kwon, dont nous avons tracé le crypto-portrait, répond enfin.
« À la communauté qui s’est engagée dans l’écosystème Terra, l’a utilisé, a envoyé ses tokens au sein des différents protocoles ; aux entreprises qui avaient choisi de bâtir sur Terra ; aux centaines de milliers d’utilisateurs […] ; je prends la pleine responsabilité [de cet échec]. […] Assumer une perte aussi astronomique, ce n’est pas une chose avec laquelle il m’est aisé de vivre. […] Je suis désolé. »
Do Kwon, co-fondateur de Terraform Labs et de la LFG
Do Kwon croyait dur comme fer dans la stabilité de l’UST dont la capitalisation semblait vouloir se frotter aux plus gros stablecoins de l’écosystème. Le marché lui a prouvé le contraire. Le Luna semblait robuste, ayant même atteint le Top 10 de CoinmarketCap. L’histoire en a été autrement. Dans la crypto plus qu’ailleurs, sa jeunesse nécessite la plus grande prudence des investisseurs, car même votre token préféré peut-être un jour amené à disparaitre et vos investissements avec. Dans un monde d’incroyables opportunités, les risques financiers sont eux aussi à la hauteur du DeFi.
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