Euro numérique : l’équipe de choc de la BCE dans la place… sans pros des cryptos !

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La BCE fait bande à part – La Banque centrale européenne (BCE) rêve depuis longtemps d’imposer sa propre monnaie numérique, afin de s’opposer à la popularité croissante de Bitcoin (BTC) et des cryptomonnaies. Cet euro numérique fait un pas de plus vers la réalité aujourd’hui, après l’annonce d’une équipe de 30 conseillers pour étudier sa mise en place. Surprise (ou pas, en fait) : aucun acteur du secteur crypto n’aurait été convié à la table.

Une équipe du crypto-euro sans spécialiste des blockchains

Les monnaies numériques de banques centrales (MNBC) sont systématiquement présentées par leurs futurs émetteurs (les banquiers centraux donc) comme des sortes de « sauveurs du monde libre » face aux vilaines cryptomonnaies décentralisées.

La BCE n’échappe évidemment pas à cette règle et profite de chaque nouvelle promotion de son super euro numérique pour tacler Bitcoin (BTC) et la cryptosphère, d’une manière ou d’une autre.

Christine Lagarde, patronne de la Banque Centrale Européenne, n'aime pas trop le Bitcoin (BTC). Oui, vraiment.

Le dernier communiqué de presse en date, paru ce 25 octobre, le fait par snobisme. En réalité, la BCE vient de former un « Groupe consultatif pour le marché de l’euro numérique », constitué de 30 membres dont strictement aucun n’est issu du domaine des cryptomonnaies. L’entre-soi parait ainsi pour le moins criant, comme nous allons le voir.

Avant cela, précisons que son but affiché est de conseiller l’Eurosystème sur la conception et la distribution d’un « potentiel » (mais de plus en plus évident) euro numérique, et que le groupe se réunira une fois par trimestre, à compter de ce mois de novembre 2021. Il ne s’agit donc pas stricto sensu du groupe d’opérationnels qui devront s’atteler à la tâche technique de l’émission dudit e-euro du futur.

Un groupe MNBC constitué majoritairement de banquiers traditionnels

Les 30 professionnels de ce groupe consultatif (pas très représentatif) sont en bonne partie issus d’établissements bancaires européens et seront, de toute façon, complétés ultérieurement par l’ajout de représentants des banques centrales nationales de la zone euro.

Si la Deutsche Bank y est notamment représentée, on retrouve également des conseillers travaillant du côté des banquiers français :

  • Le groupe Banque Populaire Caisse d’Épargne ;
  • La Banque Postale ;
  • Société Générale.

Le conseiller le plus « proche » du secteur des cryptomonnaies (le seul ?) parmi ces 30 conseillers est sans doute Sean Mullaney, chef de l’ingénierie des paiements chez la société Stripe, qui pourrait se décider à accepter à nouveau Bitcoin et les cryptos comme méthode de paiement (mais ce n’est pas encore fait).

« Je suis heureux que de nombreux experts de grande qualité, issus du secteur privé, soient prêts à contribuer au projet d’euro numérique (…) Leur expertise facilitera l’intégration des points de vue des utilisateurs et des distributeurs potentiels d’un euro numérique, pendant sa phase d’étude. »

Fabio Panetta, membre du directoire de la BCE

Dans la cryptosphère, nous aurions été heureux si ce groupe consultatif ne fleurait pas autant l’entre-soi et avait pris la peine d’avoir au moins un ou 2 représentants symboliques issus des nombreuses crypto-sociétés talentueuses présentent dans la zone euro. Mais comme nous l’explique très bien Edward Snowden, le but des banquiers centraux n’est certainement pas de s’ouvrir à d’autres émetteurs de monnaies qu’eux-mêmes… surtout s’ils n’ont aucune forme de contrôle sur ces derniers.

Rémy R.

Issu d’une formation universitaire en Sciences, je m’intéresse aux blockchains et à Bitcoin depuis 2013 et en ai même miné à l’époque. La bulle qui s'en est suivie m'en a détourné, mais je m'y suis replongé depuis 2017 et les étudie depuis avec passion.

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