Crash LUNA : la justice coréenne confisque 100 millions de $ au co-fondateur
Un crash peut en cacher un autre – Le séisme FTX aux multiples répliques ferait presque passer l’effondrement de l’écosystème Terra (LUNA) pour un fait divers. Pourtant, les fantômes de cet événement survenu au mois de mai dernier continuent de hanter le secteur de la cryptomonnaie avec des faillites en cascade qui ont fragilisé énormément d’acteurs financiers.
Et que dire du comportement de Do Kwon, fondateur du projet, qui alimente les chroniques judiciaires du monde entier avec une cavale surmédiatisée et qui va probablement disputer le titre de personnage le plus détesté de la crypto à Sam Bankman-Fried en 2022. Aujourd’hui, on s’intéresse à Shin Hyun-Seong, lui aussi dans le viseur de la justice sud-coréenne pour ses implications dans LUNA.
La justice sud-coréenne continue ses investigations sur LUNA
Alors que l’intérêt des médias spécialisés s’est déporté sur l’affaire FTX, la justice sud-coréenne continue de faire son travail dans celle qui concerne LUNA. Et, c’est la première chaine d’information en continu du pays, YTN, qui a révélé en fin de semaine dernière que la justice s’intéresse de plus en plus à Shin Hyun-seong, qui se fait également appeler Daniel Shin.
Le Tribunal du district sud de Séoul a ainsi ordonné la saisie de 100 millions de dollars sur les fonds personnels de ce monsieur, à la demande des procureurs en charge de l’affaire. Cette somme va être gelée en attendant la décision finale du tribunal, il s’agit, en effet, d’une conservation pré-inculpation qui empêchera le suspect de jouir librement des fruits supposés de son forfait.
Do Kwon est virtuellement moins seul sur le banc des accusés
Mais, que reproche exactement la justice au co-fondateur de Terra (LUNA) ? Selon les détails livrés par les médias locaux, Shin Hyun-seong a deux casquettes dans ce procès. Tout d’abord, en tant que dirigeant du projet, il aurait vendu des jetons LUNA juste avant l’effondrement du stablecoin maison en profitant au passage d’une jolie plus-value. Mais, plus que ça, il aurait également conservé une grande quantité de jetons pré-émis sans en informer quiconque avant de les revendre au plus haut du marché. Ce qui est totalement illégal.
Mais, il était également le directeur général de la société Chai Corporation, qui est une plateforme de paiement de la FinTech coréenne fondée par… Terraform Labs. Et c’est à ce titre qu’une perquisition a eu lieu dans les locaux de l’entreprise pour faire la lumière sur les allégations d’utilisation des données personnelles des clients de Chai pour le compte de Terra. Réaction des intéressés par voie de presse :
« Chai opère indépendamment de Terra depuis le premier trimestre 2020, lorsque notre partenariat marketing a été suspendu. Depuis lors, il dispose d’une équipe indépendante et d’une gouvernance opérationnelle également indépendante. Daniel coopérera pleinement à l’enquête en cours pour clarifier les malentendus et répondre à ces spéculations. »
Nous ne sommes pas au bout de nos surprises dans cette affaire à tiroirs. Entre les protagonistes en fuite et ceux qui se réfugient derrière leurs avocats pour tenter de dissimuler leur mauvaise foi manifeste, le tribunal aura bien du mal à faire toute la lumière sur le déroulement des événements et sur l’ensemble des pratiques douteuses du CEO en cavale.