Analyse : le GlobalCoin de Facebook confronté au vieillissement de ses utilisateurs
Facebook continue discrètement mais fermement à avancer sur le dossier de sa crypto interne, récemment rebaptisée GlobalCoin. Cependant, c’est peut-être les règles immuables de la démographie qui pourraient poser un problème insoluble au géant Californien, confirmant à quel point le projet se conçoit à une échelle sans précédent. Selon des sources spécialisées, le géant Californien pourrait en effet voir ses ambitions crypto se heurter au vieillissement de ses utilisateurs.
Facebook ne hype pas les millenials !
C’est une étude de la société Diar spécialisée dans les statistiques crypto qui l’affirme : Facebook est plutôt délaissé par la jeunesse. Ainsi, seuls 50% des adolescents américains affirment utiliser les services du réseau social (à comparer aux 85% qui indiquent utiliser YouTube). Plus inquiétant encore, cette tendance demeure, même concernant les 18-35 ans.
Problème : c’est précisément ces générations que Facebook peut raisonnablement espérer le plus séduire avec sa future offre de stablecoin, interne à son écosystème !
Si Facebook peut se réjouir d’avoir doublé le nombre de retraités utilisant ses services depuis 2012, un problème se fait jour : les millenials (la fameuse génération Y née à la fin des années 90 en même temps que l’explosion d’Internet), cœur de cible d’une grande partie de ses innovations, trouveront-ils « cool » d’utiliser la cryptomonnaie Facebook ?
L’expansion géographique, la réponse à l’équation démographique ?
Au-delà même de la perception que peuvent avoir ses utilisateurs des futurs projet du géant californien, l’analyse de l’étude de Diar, fait également apparaître une autre difficulté : les utilisateurs vieillissants du réseau social pourraient ne pas être suffisamment sensibilisés aux monnaies numériques, tandis que les jeunes, bien informés sur cette nouvelle monnaie, ne seront pas assez fortunés pour l’utiliser en grande quantité.
Ainsi, confronté à un problème qui relève de la structure sociale même des marchés occidentaux, il est probable que Facebook voit en la conquête de nouveaux territoires une alternative valable. A ce titre, l’Inde, le Brésil et l’Indonésie doivent retenir toute l’attention des comités stratégiques de l’entreprise.
Facebook sur tous les fronts
On savait déjà que le réseau social, dans le cadre de ce qui baptisé en interne Projet Libra multipliait les démarches dans de nombreux domaines : discussions avec les responsables de banques centrales européennes, avec de grands acteurs du paiement international (Mastercard, VISA, etc.), ouverture à des fonds d’investissements pour une levée de fonds d’1 milliard de dollars…
Ainsi, alors même qu’il se murmure que l’entreprise aurait échangé avec le célèbre milliardaire et crypto-investisseur Tim Draper, Facebook serait également en discussion avec des exchanges majeurs tels Coinbase et Gemini.
On se souviendra pour l’anecdote que Gemini a été fondé par les jumeaux Winklevoss, dont le conflit juridique avec Mark Zuckerberg, s’agissant de la paternité de Facebook, est rentré dans la légende. Il semble ainsi que les potentialités financières du Projet Libra soient telles, qu’elles méritent d’enterrer – du moins pour un temps – la hache de guerre.