ZkBoost Consortium : les Avengers du zero-knowledge s’associent pour la standardisation

Ces dernières années, les zero-knowledge proofs (zk proof) sont devenus un élément central de l’écosystème crypto. En particulier dans le cadre des Layer 2 (L2). Pour rappel, ces preuves permettent de vérifier une information sans révéler l’information elle-même.

Avec l’explosion des utilisateurs sur des blockchains telles qu’Ethereum, les solutions L2 se sont imposées. Elles déportent une partie des transactions pour soulager la couche principale (Layer 1) et ont besoin de mécanismes efficients pour garantir à la fois la sécurité et la rapidité. C’est là que les preuves ZK interviennent. Elles assurent une vérification sécurisée tout en réduisant considérablement le volume de données à traiter.

Cependant, cette montée en puissance des ZK a entraîné un problème de fragmentation du marché. En effet, chaque solution développe ses propres méthodes, ses propres outils, rendant l’intégration complexe et coûteuse. C’est précisément pour résoudre ce problème que le ZkBoost Consortium a été créé, avec une mission ambitieuse : standardiser et simplifier l’intégration des preuves zero-knowledge grâce à une API universelle.

ZkBoost Consortium : vers un zero-knowledge unifié

Le 9 septembre 2024, le ZkBoost Consortium, formé par 32 entreprises pionnières dans le domaine du zero-knowledge, a officiellement lancé son conseil de gouvernance.

Dans le lot, nous retrouvons des noms tels que ZKsync, StarkWare, Linea, Scroll et tant d’autres. Nous retrouvons également les deux projets français : Hylé et Kakarot.

À travers ce consortium, ces entreprises souhaitent faciliter et démocratiser l’intégration des preuves zero-knowledge (ZK) grâce à une API universelle.

« ZkBoost est un adaptateur universel qui connecte différentes sources de preuves ZK comme les Layer 1, Layer 2, coprocesseurs, la zkML, les bridges ZK et plus encore. »

L’API ZkBoost : qu’est-ce que c’est ?

Pour ceux qui ne le sauraient pas, une API est comme un pont qui permet à deux logiciels de communiquer entre eux. Ainsi, c’est un outil qui simplifie la vie des développeurs en leur permettant d’utiliser des fonctionnalités déjà prêtes, sans avoir à tout coder eux-mêmes. 

L’idée de ZkBoost Consortium est de connecter les différentes sources de preuves ZK. Et ce, qu’il s’agisse de blockchains de Layer 1, Layer 2, ou même de coprocesseurs spécialisés. Cette API permettrait aux développeurs de rester compatibles avec plusieurs systèmes de preuve, sans avoir à jongler avec une multitude d’interactions complexes et coûteuses en maintenance.

Un peu trop technique pour vous ? Pas de panique ! Prenons l’exemple d’un développeur qui crée une application décentralisée sur zkSync, un zk-rollup sur Ethereum.

Sans ZkBoost, il aurait dû s’adapter manuellement à différentes infrastructures de preuves ZK pour rester compatible avec plusieurs systèmes. Par exemple s’il souhaitait aussi déployer son protocole sur StarkNet. Cela aurait nécessité des intégrations complexes et beaucoup de maintenance.

Avec l’API ZkBoost, il peut connecter son application à différents services zero-knowledge sans avoir à gérer lui-même toutes ces interactions. L’API s’occupe de faire le lien entre zkSync et d’autres systèmes de preuves ZK, ce qui lui permet de rester concentré sur son application, sans s’enliser dans des intégrations coûteuses.

Un conseil pour les gouverner tous

Du côté de la gouvernance, le ZkBoost Consortium va être administré par un conseil de gouvernance. Celui-ci est composé des diverses entreprises à l’origine de l’initiative.

« Toutes ces entités ont décidé de développer ZkBoost ensemble et de le traiter comme un bien public. Cette collaboration vise à faciliter l’adoption des preuves zero-knowledge et à accélérer l’expansion de provers décentralisés. Notre objectif est de rendre la génération de preuves efficace et accessible. »

Consortium : Un projet qui lutte contre la fragmentation

Au cours des dernières années, à mesure que la DeFi s’est développée, nous avons de plus en plus entendu parler de fragmentation. Qu’elle s’opère au niveau des liquidités, des développeurs ou encore des solutions, elle est omniprésente dans l’écosystème crypto.

Chaque nouvelle blockchain, chaque nouveau protocole, ajoute sa propre couche de complexité. Les utilisateurs doivent jongler avec des wallets, des frais de transaction variés, et des applications qui ne communiquent pas entre elles. Les développeurs, quant à eux, passent des heures à intégrer leurs projets à plusieurs blockchains, souvent incompatibles.

Cette fragmentation a des conséquences directes sur l’efficacité et l’adoption de la DeFi. D’un côté, les liquidités sont éparpillées entre différentes blockchains et protocoles, rendant plus difficile l’accès à des pools de liquidité conséquents. D’un autre côté, les projets qui pourraient bénéficier d’un écosystème unifié se retrouvent isolés, contraints d’investir du temps et des ressources dans des multiples intégrations.

C’est notamment le cas du projet français Hylé, l’un des membres fondateurs du consortium : 

« Avec notre système de preuves différées, les développeurs peuvent externaliser la génération de preuve à des prover markets pour se concentrer sur ce qui compte réellement. Grâce au zkBoost Consortium, les interactions avec ces prover markets seront simplifiées à l’extrême et enfin abordables pour tout le monde. »

Ici, même les concurrents coopèrent pour faire avancer l’adoption des zero-knowledge. Une volonté louable et nécessaire dans l’écosystème crypto au vu de la fragmentation croissante dont nous sommes témoins.

Renaud H.

Ingénieur en software et en systèmes distribués de formation, passionné de cryptos depuis 2013. Touche à tout, entre mining et développement, je cherche toujours à en apprendre plus sur l’univers des cryptomonnaies et à partager le fruit de mes recherches à travers mes articles.