Bitcoin (BTC) à la rescousse des Japonais et de leur yen au fond du trou (Metaplanet)
Bitcoin vu comme de l’or numérique. La valeur que l’on donne aux monnaies fiduciaires est entièrement basée sur la seule confiance en son État émetteur depuis que le standard or a été définitivement (et unilatéralement) mis à mort par le président des États-Unis Richard Nixon en août 1971. Et quand l’économie d’un pays va mal, sa monnaie fiat s’écroule en même temps que cette confiance. Au Japon, le yen est au plus mal, et certaines grandes entreprises, comme Metaplanet Inc. ici, font le choix de Bitcoin (BTC) comme protection et valeur refuge.
De plus en plus de sociétés font le choix de Bitcoin comme « actif de réserve »
La société Metaplanet est un groupe japonais coté à la Bourse de Tokyo qui possède une expertise dans les domaines de la finance, du trading et de l’immobilier, mais qui a choisi de se réorienter plus récemment sur le roi des cryptomonnaies : Bitcoin. Comme on peut le lire sur la page d’accueil du groupe sur Internet :
« Metaplanet utilisera Bitcoin (BTC) comme principal actif de réserve de trésorerie, en orientant les flux de trésorerie excédentaires vers l’accumulation de bitcoins. Cette réorientation stratégique est le résultat des attributs uniques du bitcoin, tels que sa rareté absolue et sa politique monétaire apolitique. »
Extrait de l’auto-description de Metaplanet sur son site metaplanet.jp
Cette transformation en profondeur de Metaplanet est définitivement officialisée par un communiqué de presse de l’entreprise japonaise ce lundi 13 mai 2024. Sous le titre « Transformation stratégique de la trésorerie et adoption de Bitcoin par Metaplanet », la société détaille ces possessions actuelles en BTC et détaille donc sa nouvelle stratégie.
Le japonais Metaplanet veut imiter l’américain MicroStrategy
Depuis quelques mois déjà, l’entreprise nippone souhaite prendre le même chemin couronné de succès que la société de Michael Saylor. Si Metaplanet est encore bien loin du gigantesque trésor en bitcoins de MicroStrategy, le groupe semble bien parti pour accumuler les BTC très régulièrement. Il possèderait 117,7 bitcoins pour l’instant, soit environ 7,4 millions de dollars au moment d’écrire ces lignes (avec un BTC autour des 63 000 dollars l’unité).
Il faut dire que sans l’interventionnisme manipulateur de marché de la Banque centrale du Japon (Bank of Japan), la monnaie fiduciaire locale qu’est le yen était proche du désastre. En effet, fin avril, le yen tombait à son plus bas niveau depuis 34 ans face au dollar US. Seule la magie manipulatrice de la planche à billets des banquiers centraux a réussi à sauver l’affaire avec la création out of thin air (à partir de rien) de 5 500 milliards de yens (environ 35 milliards de dollars) en une journée, « ce qui a permis à l’économie japonaise de se redresser » (et donc au yen également), comme l’explique le communiqué de Metaplanet.
« En réponse à ces défis, Metaplanet a réorienté sa stratégie de trésorerie vers Bitcoin. (…) Cette décision stratégique est motivée à la fois par la nécessité d’atténuer les risques de change liés aux politiques budgétaires [de la Banque] du Japon, et par l’opportunité de tirer parti du processus continu de monétisation de Bitcoin, qui s’installe progressivement dans les bilans de trésorerie du monde entier. (…) [Et c’est une] protection contre la dépréciation de la monnaie fiat : alors que le yen continue de s’affaiblir, Bitcoin offre une réserve de valeur non souveraine qui s’est appréciée – et qui a de bonnes chances de continuer à s’apprécier – par rapport aux monnaies fiduciaires traditionnelles. »
Extrait du communiqué de presse de Metaplanet
Metaplanet souhaite donc suivre l’exemple du pionnier MicroStrategy, qui dès août 2020 a détecté que Bitcoin – qui ne peut être manipulé par aucune banque centrale au monde – était une bien meilleure réserve de valeur que le dollar, ou que toute autre monnaie fiduciaire inflationniste. Gageons que ce sera loin d’être la dernière entreprise à faire ce choix, au fur et à mesure que cette évidence fera son chemin partout autour du monde.
Rémy R.
Issu d’une formation universitaire en Sciences, je m’intéresse aux blockchains et à Bitcoin depuis 2013 et en ai même miné à l’époque. La bulle qui s'en est suivie m'en a détourné, mais je m'y suis replongé depuis 2017 et les étudie depuis avec passion.
