Le « Proof of Reserve » : bientôt la nouvelle norme de l’industrie crypto ?

Les cryptos sur la voie de la transparence totale ? – Un doux rêve selon certains, une obligation pour se démarquer des banques pour d’autres. Un fait déjà acté selon les aficionados de la DeFi. Une tendance qui a repris la voie de la concrétisation après la crise liquidité fracassante de FTX. Le « Proof of Reserve » refait soudain surface. Toutes les explications !

Vers des exchanges cryptos bons élèves ?

Depuis quelques jours, le marché tangue dangereusement suite aux révélations concernant l’insolvabilité de FTX, jusqu’alors second plus gros exchange mondial. Tandis que le rachat par Binance tombe à l’eau, son patron Changpeng Zhao (CZ) remet sur la table le concept de « Proof of Reserve ». L’objectif est clair : une transparence totale concernant les liquidités de la plateforme crypto sur lesquelles reposent les fonds des investisseurs et particuliers.

Il s’agit donc de rebâtir une confiance totale entre l’exchange crypto et ses utilisateurs. Une confiance mise à mal par les récents évènements. Pour cela, ce concept se base sur la technologie des « arbres de Merkel ». En bref, chaque utilisateur pourra, à tout moment, vérifier que ses fonds déposés sur Binance reposent bien sur des actifs tangibles.

Comme CZ le rappelle, le système financier traditionnel, les banques donc, ont toutes adopté la réserve fractionnelle. Elles possèdent moins de liquidités que le montant total déposé par les épargnants sur leurs comptes en banque. On le sait. Si tous les usagers d’une banque souhaitent retirer leur argent en même temps, cela mettrait celle-ci en faillite. C’est exactement ce qu’il vient de se produire à plus petite échelle avec l’affaire FTX.

Pour le patron de Binance, les crypto exchanges ne doivent pas reproduire cette erreur, mais au contraire montrer l’exemple. Ils doivent prouver qu’ils détiennent pour chaque dollar déposé l’actif tangible représentant cette valeur au ratio de 1 : 1.

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Le Proof of Reserve : seule solution face à la régulation ?

Une chose est sûre : c’est que les récents évènements ne vont pas plaider la cause des cryptos auprès des régulateurs. Le crash de Terra (LUNA) en mai dernier avait déjà asséné un coup très fort à l’écosystème. Jugé alors comme un cas d’espèce, ce crash avait malgré tout précipité les initiatives régulatoires, comme MiCA en Europe. Cela avait par ailleurs achevé d’entériner dans l’esprit des investisseurs le début du bear market.

Bien que totalement différente dans son contexte, cette banqueroute se reproduit une nouvelle fois, avec des impacts sur l’entièreté du marché que l’on ne soupçonne probablement pas encore. Car FTX, en tant que second exchange du marché et partenaire privilégié d’Alameda Research, était une véritable pieuvre. On ne compte plus les investissements effectués par Sam Bankman-Fried dans les entreprises du secteur crypto. Et inversement, celles ayant une partie de leurs fonds basés sur la puissance jusqu’alors supposée du FTT, le token de FTX.

Les conséquences de ce crash sont encore à découvrir. Mais nul doute que cet évènement aura des répercussions à long terme sur le marché. Avec de tels enjeux, une adoption massive du « Proof of Reserve » par les exchanges semble être l’unique porte de sortie. Un moyen de sauver la face en prévision d’une régulation qui devrait se révéler d’autant plus sévère au vu du contexte. Cette tendance à la transparence est peut-être sur le point de se généraliser par la force des choses, permettant, on l’espère, à l’écosystème crypto de rebondir. Lui qui a encore tant de révolutions à dévoiler.

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