Bitfury lance une unité dédiée à l’intelligence artificielle
Le leader européen de la blockchain Bitfury fondé en 2011 et valorisé plus d’un milliard d’euros vient d’annoncer la mise en place d’un département intégralement dédié à l’Intelligence Artificielle. Spécialisé dans la vente de matériel et dans l’exploitation de fermes de minage de cryptomonnaies dans de nombreux pays, Bitfury souhaite dorénavant élargir son positionnement opérationnel et faire converger les technologies.
En outre, ce service aurait notamment vocation à traiter et valoriser la colossale masse de data émise à chaque instant et collectée depuis le début des opérations de l’entreprise, qualifiée de « nouveau pétrole ».
Bitfury, licorne européenne
Le fonds d’investissements de l’ex-ministre Fleur Pellerin, Korely a été probablement bien avisé fin 2018 d’investir dans la levée de fonds de l’entreprise Bitfury (à hauteur de 20 millions d’euros, pour 80 récoltés). En effet, alors même que bruissent des rumeurs récurrentes d’IPO, Bitfury est actuellement valorisé plus d’un milliard d’euros. Il pourrait voir sa valeur multipliée par cinq lors de son introduction en bourse.
Leader européen du minage, la société basée à Londres vient d’annoncer le lancement de sa division intégralement dédiée à l’Intelligence Artificielle (IA).
AI/ML to be trained to identify users and to flag coins that have been used with privacy-enhancing techniques (PETs), no doubt. Using PETs better become standard wallet behaviour quickly, if we care at all about the fungibility of bitcoin. https://t.co/ZGmVoR8OS1
— Eric Wall | BIP-420😺 (@ercwl) August 13, 2019
Certains sur les réseaux sociaux ont fait part de leurs craintes de voir Bitfury pivoter vers un modèle de surveillance, à l’image d’Eric Wall – ancien responsable de Cinnober. Il se questionne pour sa part sur une sophistication des modèles de tracking de coins, notamment pour identifier ceux qui seraient tirés d’activités illicites ou encore qui auraient par exemple été mixés (entre autres techniques d’anonymisation).
La data, nouvelle richesse du continent numérique
Tout se passe un peu comme si Bitfury, en dépit d’une succes story manifeste, n’avait toujours vu son activité industrielle de minage que comme quelque chose de provisoire et pour tout dire, d’un peu honteux.
Ainsi, dés 2014 le cofondateur et actuel PDG de l’entreprise Valery Vavilov déclarait ne pas apprécier qu’on parle de « minage » s’agissant des activités de Bitfury, mais plutôt « d’efforts sur des domaines de connaissance où l’humanité a besoin de beaucoup de puissance informatique ». Une bien jolie figure de style, à n’en pas douter.
Mais laissons là ces considérations purement cosmétiques : c’est ainsi le même Valery Vavilov qui, 4 ans plus tard, est heureux d’annoncer au monde la création de sa division Intelligence Artificielle. A sa tête est nommé Fabrizio del Maffeo, ancien vice-président de AAEON Technology, une société spécialisée en Internet des Objets (IoT), filiale de ASUS.
« Les données sont en train de devenir le prochain pétrole. Nous recueillons une quantité phénoménale de données, mais seulement 2 % de toutes ces données ont été analysées ; 98 % sont inutilisées et attendent d’être analysées. », Valery Vavilov, PDG de Bitfury
La division AI de Bitfury s’inscrit dans une logique de recherche et développement. Rien n’a encore filtré sur les moyens et effectifs qui lui seront attribués, sur les plus de 700 salariés de l’entreprise. Nul doute en revanche que le sujet de la recherche sur la convergence de ces diverses technologies prendra probablement de l’ampleur dans un avenir proche.