Les Bahamas agissent hors de leur juridiction ? – Dans la pelote de laine de l’affaire FTX, il y a des nœuds plus faciles à démêler que d’autres. Et le conflit noueux qui oppose FTX.com et ses débiteurs associés à la Securities Commission des Bahamas est plutôt serré. Une affaire de gros sous, une de plus, que l’on s’apprête à dénouer dans cet article.
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Bahamas contre débiteurs de FTX : la bataille fait rage
Tout commence au lendemain de la déclaration en faillite de l’exchange FTX. Le vendredi 11 novembre, l’entreprise s’est déclarée en faillite au titre du chapitre 11 de la loi américaine. L’astuce mnémotechnique est remarquable, n’est-ce pas ? Bref, le 12 novembre, des cryptos détenues sur l’exchange FTX auraient été transférées par les deux co-fondateurs de la plateforme, Sam Bankman-Fried et Gary Wang. Le destinataire ? Nul autre que la Commission des Bahamas qui détiendrait encore ces fonds sur une unique adresse d’un wallet Fireblocks.
Le hic ? Un tel transfert n’était tout simplement pas autorisé. Les fonds incluaient environ 195 millions de FTT et 1 938 ETH, selon les données analysées. Cela représentait, le 12 novembre dernier, environ 296 millions de dollars et vaudrait aujourd’hui plutôt 167 millions, la baisse des cours ayant fait son œuvre. A priori, ce serait la Securities Commission des Bahamas elle-même qui aurait exigé le transfert de ces fonds.
FTX et ses débiteurs rappellent qu’il n’y a aucune assurance que ces tokens FTT puissent être vendues en l’état, au prix spot, voire vendues tout court. Qui voudrait aujourd’hui acheter le token d’une plateforme déchue ?
Les débuts d’une longue crise de confiance ?
D’autre part, il y aurait une embrouille sur les chiffres. En effet, dans un article de presse récent, les Bahamas ont déclaré avoir en leur possession plus de 3,5 milliards de dollars en cryptomonnaies issues de FTX. Une valeur bien supérieure aux centaines de millions identifiées pour l’instant via Etherscan. Les Bahamas n’ayant pas précisé la nature de ces fonds, les débiteurs de FTX demande expressément leur clarification.
Par ailleurs, d’un point de vue légal, ni Sam Bankman-Fried ni Gary Wang et encore moins la Commission des Bahamas n’avaient le moindre droit sur ces fonds. En tout cas, selon les dires des débiteurs de la plateforme FTX. En effet, les Bahamas ne régulaient que la branche FTX Digital Markets (FTX DM), une entreprise locale aux Bahamas. Bien différente de la maison mère, FTX.com, selon eux. Des débats houleux qui ne facilitent pas l’apaisement face à cette crise de confiance des investisseurs dans les plateformes cryptos.
La lutte est rude entre la nouvelle direction de l’exchange déchu FTX qui cherche, par tous les moyens, à récupérer les fonds des clients et investisseurs, et les Bahamas, lieu où Sam Bankman-Fried « dirigeait » les activités de FTX. Peut-être que celui-ci pourra éclairer notre lanterne le 3 janvier, date à laquelle commencera sa mise en accusation par le tribunal fédéral.
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