MNBC : la BRI propose son modèle « hybride » de monnaie numérique de banque centrale
Propose, ou impose ? Deux choses sont sûres avec la Banque des règlements internationaux (BRI) : ses banquiers supranationaux détestent Bitcoin (BTC) et les cryptomonnaies décentralisées, mais ils adorent les monnaies numériques de banques centrales (MNBC) bien sous contrôle. Et justement, la « banque des banques » vient de proposer son propre modèle de MNBC.
- La Banque des règlements internationaux a proposé un modèle de monnaie numérique de banque centrale (MNBC) de détail « hybride ».
- Ce modèle hybride implique un contrôle de la MNBC par la banque centrale, et des services aux consommateurs fournis par les banques commerciales, soit deux intermédiaires au lieu d’un.
Les banquiers veulent garder la main sur la monnaie avec leurs MNBC respectives
La Bank for International Settlements (BIS) souhaite ardemment préserver l’hégémonie des monnaies fiduciaires, émises par les États et gérer par les banquiers, face aux concurrents décentralisés et sans intermédiaires que sont Bitcoin (BTC) et les cryptomonnaies.
Pour cela, les banquiers centraux de la planète mettent au point leur propre monnaie numérique, ou MNBC. La Chine et la Banque centrale européenne (BCE) sont particulièrement avancées sur le sujet.
Et la Banque des règlements internationaux souhaite donc leur apporter son aide, en publiant un rapport sur « Une proposition d’architecture pour une monnaie numérique de banque centrale de détail ». Ce rapport, que nous allons brièvement détailler, a été rédigé par le Groupe consultatif sur l’innovation et l’économie numérique (CGIDE).
La BRI propose son modèle hybride de monnaie numérique de banque centrale
Pour les particuliers, la BRI recommande dans son rapport une MNBC de détail « hybride ». Par ce terme, l’organisme supranational entend que l’émission et le contrôle de la MNBC sont assurées par la banque centrale d’un pays, alors que les banques commerciales fournissent de leur côté les services aux consommateurs.
Hé oui, le modèle hybride de la MNBC propose donc de ne pas avoir un, mais deux intermédiaires. Car en plus de la banque centrale, il faudra également passer les banques habituellement ouvertes aux particuliers :
« L’utilisateur se connecte à l’application du portefeuille (…) et demande l’échange de MNBC contre de la monnaie locale, en envoyant le montant à échanger et l’identifiant proxy du portefeuille MNBC d’origine. Après avoir respecté les procédures de lutte contre le blanchiment d’argent (AML), l’intermédiaire demande le retrait du montant donné du portefeuille de l’utilisateur. Ensuite, le registre MNBC effectue les validations requises en fonction du type d’inscription de l’utilisateur, retire le montant demandé du portefeuille de l’utilisateur et le dépose dans le portefeuille de l’intermédiaire. Il notifie ensuite l’intermédiaire, qui dépose le montant demandé sur le compte de l’utilisateur (…). Enfin, l’application du portefeuille notifie à l’utilisateur le dépôt ou le paiement en espèces. »
Banque des règlements internationaux
En résumé, exactement le même système bancaire jalonné d’intermédiaires qu’actuellement, mais avec l’exploitation de la technologie des registres distribués (DLT), popularisé par Bitcoin et son réseau blockchain (deux mots qui ne sont pas mentionnés une seule fois dans ce rapport). Étant donné que les banquiers sont les intermédiaires, leur système comportera forcément des points de centralisation (deux en l’occurrence, dans ce modèle). Pas étonnant que de plus en plus de grands leaders politiques commencent à s’opposer à ce dangereux renforcement du contrôle des banquiers sur la monnaie, comme Donald Trump ou Robert F. Kennedy Jr. qui refusent toute MNBC aux États-Unis.