L’euro numérique sera « mort-né » à son arrivée (MNBC)

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L’e-euro est mort, mais il ne le sait pas encore. Les banquiers centraux de la planète sont tous pressés de sortir leur propre MNBC (monnaie numérique de banque centrale) pour endiguer la concurrence de Bitcoin (BTC) et des cryptomonnaies décentralisées. Mais selon des experts universitaires suisses, le futur euro numérique de l’Union européenne sera déjà promis à la mort, avant même son lancement.

L’euro numérique va avoir plusieurs obstacles à son adoption

S’ils critiquent violemment Bitcoin et les cryptos, les banquiers centraux aiment en revanche beaucoup leurs technologies afin de les exploiter pour émettre une MNBC. C’est notamment le cas de la Banque centrale européenne (BCE), qui souhaiterait avoir une version numérisée sur blockchain de la monnaie unique, l’euro.

Mais cet euro numérique pourrait en revanche ne pas avoir le destin escompté par la BCE. C’est en tout cas l’avis de deux professeurs de l’Université de Berne (Suisse). Dans un papier publié ce 10 août 2023 sur le site du Centre de recherche économique et politique (CEPR), les deux experts considèrent que « l’euro numérique pourrait être mort avant même son arrivée ». Déjà, parce que les banques commerciales – intermédiaires entre la BCE et les particuliers – pourraient ne pas avoir d’intérêt à distribuer cet e-euro.

« Les intermédiaires financiers réglementés seront responsables du déploiement de l’euro numérique. Cela soulève un grave conflit d’intérêts : une part substantielle des bénéfices des banques provient de l’offre de services de paiement (17 % des revenus totaux des banques provenaient des paiements en 2017). (…) Les banques n’ont donc aucun intérêt à voir l’euro numérique en vie et en bonne santé. (…) »

Extrait du rapport

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Les citoyens n’auront qu’une « confiance limitée » dans cette MNBC

Les professeurs bernois Cyril Monnet et Dirk Niepelt vont même plus loin, et parlent d’un grave problème de confiance des citoyens de la zone euro envers la Banque centrale européenne. Il faut dire qu’entre Christine Lagarde (présidente de la BCE) qui n’a pas vu venir l’inflation à deux chiffres en Europe et désormais une folle hausse des taux directeurs qui bloquent gravement les capacités d’emprunt des ménages et des entreprises, il y a de quoi être méfiant.

Car les aspects de respect de la vie privée et de résistance à la censure risquent d’être fort compromis avec ces monnaies numériques centralisées, qui seront sous l’entier contrôle des banquiers centraux.

« (…) Comme le montre une enquête de la BCE (de 2022), les utilisateurs préfèrent les paiements en espèces pour des raisons de confidentialité et les paiements par carte pour la commodité qu’ils offrent (rapidité et sécurité). La commodité et le respect de la vie privée sont donc des éléments clés pour l’adoption. Mais l’euro numérique sera probablement perçu comme insuffisant dans ces deux domaines. (…) En ce qui concerne la protection de la vie privée vis-à-vis du gouvernement et la résistance à la censure, de nombreux citoyens européens n’ont qu’une confiance limitée dans la BCE. »

Extrait du rapport

Malgré les avertissements de ces économistes, la BCE semble, elle, partie sur sa lancée pour construire et émettre l’euro numérique dans les toutes prochaines années. Quant à savoir s’il sera viable et trouvera une certaine adoption… Cela dépendra fortement du succès que Bitcoin et les crypto-actifs auront d’ici là. La course pour devenir la nouvelle forme de monnaie commence.

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Rémy R.

Issu d’une formation universitaire en Sciences, je m’intéresse aux blockchains et à Bitcoin depuis 2013 et en ai même miné à l’époque. La bulle qui s'en est suivie m'en a détourné, mais je m'y suis replongé depuis 2017 et les étudie depuis avec passion.

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