Et si vous repreniez le contrôle ? Si vous êtes un joueur ou une joueuse, une population dont le loisir principal ne cesse de gagner en popularité, vous avez certainement déjà acheté des jeux vidéo en ligne. Mais, avez-vous déjà réussi à revendre un jeu dématérialisé ?
La revente de jeux dématérialisés est une vraie problématique
Il ne vous aura pas échappé que la vente des versions physiques des jeux est en chute libre. Ce qui cause du tort aux magasins spécialisés qui ressemblent désormais plus à des stands de goodies éco+ qu’à de vraies boutiques de jeux vidéo. La faute aux joueurs qui n’achètent plus qu’en ligne ? Pas seulement.
Avant, lorsqu’on achetait un jeu en magasin il était possible de le prêter à sa famille ou à ses amis. Ces derniers pouvaient à leur tour profiter du jeu sans dépenser d’argent ou l’acheter s’ils accrochaient vraiment. Vous pouviez également retourner en magasin et revendre votre jeu une fois terminé. Cela permettait de financer votre prochaine acquisition.
Or, force est de constater que prêter ou revendre un jeu n’est plus aussi simple. Si Steam intègre bien une bibliothèque familiale qui permet à l’un de vos proches de jouer à votre bibliothèque Steam pendant que vous n’êtes pas là, il ne permet pas encore de revendre vos jeux.
Une question sur laquelle la justice a pourtant déjà été saisie à plusieurs reprises sous l’impulsion de l’UFC-Que-Choisir.
2019, les tribunaux condamnent Steam
Joie, allégresse, la justice française vient de condamner Steam à mettre en place un système permettant la revente des jeux achetés sur la plateforme. Les associations de consommateurs et les joueurs jubilent, ils entrevoient les portes d’une liberté retrouvée, sans penser qu’on la leur claquera au nez aussi sec.
Car Steam a fait appel de la décision rendue en première instance et la Cour d’Appel de Paris va invalider la décision des juges du fonds.
La raison ? Les jeux vidéo ne sont pas de simples logiciels, il s’agit de produits complexes qualifiés d’œuvres artistiques qui impliquent une protection absolue des droits d’auteur. Or, la revente d’un jeu dématérialisé n’est actuellement pas compatible avec cette protection.
2023, la blockchain comme solution
Comment redonner le contrôle aux joueurs et assurer aux ayants droit qu’ils percevront leur part du gâteau en cas de revente de leurs jeux ? Une question à laquelle il était jusque-là impossible de répondre. Mais, cela était sans compter l’arrivée de la blockchain dans le monde des jeux vidéo et de projets comme UOS qui développent de nouvelles places de marchés sur lesquelles la revente est autorisée.
Ainsi, de la même manière que le créateur d’un NFT sur OpenSea continue de recevoir des droits d’auteurs à chaque revente de son œuvre, l’éditeur d’un jeu vidéo continuera de percevoir une commission à chaque revente d’un jeu acheté sur le marché de l’occasion numérique.
On peut imaginer que l’éditeur fixe un seuil de 10% (par exemple) du prix de vente qu’il percevra automatiquement à chaque fois qu’un joueur revendra son jeu sur une plateforme utilisant la blockchain.
L’intérêt est double pour les joueurs. Il est le signe d’une liberté retrouvée et d’un évident regain de pouvoir d’achat. Autant revendre certains jeux plutôt que de gonfler inutilement sa ludothèque.
Et pour les éditeurs et les développeurs, ces nouvelles possibilités assurent un nouveau flux de revenus dont ils ont jusqu’à aujourd’hui toujours été privés, même à l’époque des jeux en boites et des magasins de revente. Une révolution à laquelle le créateur de Final Fantasy semble souscrire.
Même si la presse spécialisée en jeu vidéo, et une partie des joueurs, adoptent souvent une posture hostile aux NFT et à la blockchain, espérons qu’ils sauront apprécier les avantages qu’offrent les technologies auxquelles nous croyons. Ne serait-ce que pour permettre la revente des skins honteusement chers dans lesquels certains joueurs se ruinent sur des jeux FTP.
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