ETF crypto spot : BlackRock pousse la SEC dans les cordes
BlackRock vs SEC. Décidément, la Securities and Exchange Commission (SEC) des États-Unis doit se sentir bien seule à l’heure actuelle. En cause, sa politique répétitive de l’empêchement systématique dès qu’il s’agit du marché des cryptomonnaies. Mais, un problème de taille semble venir perturber ce plan de l’immobilisme forcé mis en place par son patron Gary Gensler. Et, il s’agit dans le cas présent des acteurs de la finance traditionnelle en train d’attendre une approbation pour leur ETF Bitcoin spot. Une liste où figure le géant BlackRock, désormais également inscrit pour un ETF Ethereum au comptant. Et le plus important gestionnaire d’actifs au monde n’est pas d’accord avec sa façon de procéder.
BlackRock remet en question la politique de la SEC
La SEC fait toujours durer le suspens dans le dossier des nombreuses approbations d’ETF Bitcoin spot en attente. Une situation qui commence à agacer dans les rangs des acteurs de la finance traditionnelle, pourtant bien décidés à franchir ce pas. Au point de voir la fondatrice du fonds d’investissement ARK Invest, Cathie Wood, pointer du doigt son patron Gary Gensler comme le seul véritable obstacle à abattre dans cette affaire.
Un agacement qui semble aussi toucher le leader mondial de la gestion d’actifs BlackRock. En particulier depuis que ce géant de la finance a complété son dossier d’inscription avec une demande officielle pour un ETF Ethereum au comptant (spot). Un dossier au cours duquel il ne manque pas de critiquer la politique menée par la Securities and Exchange Commission.
En effet, BlackRock considère que l’instance de régulation américaine fonde son refus d’approuver les ETF crypto au comptant sur des distinctions réglementaires présentées comme incorrectes. C’est en effet, à la page 17 de ce document de 91 pages que le ton est donné. Car « la SEC a approuvé la négociation de neuf ETF basés sur l’ETH » dans une version futures. Et, cela devrait être suffisant pour permettre à son iShares Ethereum Trust de se voir également validé.
« Étant donné que la Commission a approuvé les ETF qui offrent une exposition aux contrats à terme (futures) sur ETH, dont le prix est lui-même basé sur le marché au comptant sous-jacent de l’ETH, le sponsor estime que la Commission doit également approuver les ETP qui offrent une exposition à l’ETH au comptant. »
BlackRock
Loi de 1940 ou loi de 1933 ?
Afin d’étayer son propos, BlackRock revient sur la position de la SEC dans le dossier de ces Exchange Traded Products (ETP) à traitement variable. En effet, l’instance de régulation considère leurs versions à terme (futures) comme plus sûre pour les investisseurs. Cela du fait de la loi de 1940 sur les sociétés d’investissement qui encadre leur fonctionnement.
Un cadre qui ne concerne apparemment pas les ETF crypto spot. En effet, ils sont pour leurs parts encadrés par la loi de 1933, jugée moins protectrice. Mais cette distinction est rejetée par BlackRock pour une raison assez évidente. La loi de 1940 n’aurait aucun sens, car elle impose « certaines restrictions aux ETF et aux sponsors d’ETF » mais pas à leurs actifs sous-jacents.
« En particulier, aucune de ces restrictions ne concerne les actifs sous-jacents d’un ETF, qu’il s’agisse de contrats à terme ETH ou d’ETH au comptant, ou des marchés à partir desquels les prix de ces actifs sont dérivés, qu’il s’agisse du marché à terme CME ETH ou des marchés spot ETH. »
BlackRock
En conclusion, BlackRock considère que cette distinction imposée par la SEC n’a aucun sens. De ce fait, son ETF Ethereum spot devrait être enregistré au même titre que ses versions à terme déjà existantes. C’est toutefois oublier un peu vite l’incohérence dans laquelle semble se complaire Gary Gensler dès qu’il est question de cryptomonnaies. Une affaire à suivre…