
Bitcoin, or et pétrole : Les frappes israéliennes contre l’Iran embrasent les marchés
Bitcoin sous pression. Dans la nuit de jeudi à vendredi, Israël a lancé des frappes aériennes contre l’Iran, ciblant des infrastructures militaires près de Téhéran et Tabriz. Cette escalade des tensions au Moyen-Orient a provoqué une chute de plus de 4 % du Bitcoin, passant de 108 500 $ à 103 556 $. L’ether n’a pas meilleure mine puisque son cours a chuté de 10 %. Alors que l’or a légèrement augmenté, les marchés cryptos ont connu une vente massive. Cependant, certains experts voient dans cette correction une opportunité d’achat. Explications.
- Israël a lancé des frappes aériennes contre l’Iran, ce qui a provoqué une chute de plus de 4 % du Bitcoin.
- Cette escalade des tensions géopolitiques a entraîné une vente massive sur les marchés des actifs à risque, mais certains experts y voient une opportunité d’achat.

Escalade de tensions au Moyen-Orient : Bitcoin et Ether chutent
Selon l’Associated Press, l’armée de l’air israélienne a lancé des frappes sur des cibles nucléaires et militaires en Iran, ciblant des infrastructures nucléaires et militaires, et provoquant des explosions à Téhéran. Un responsable militaire israélien a confirmé l’opération à des médias locaux.
Parallèlement, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a admis que l’un des objectifs principaux était le site d’enrichissement nucléaire de Natanz, ainsi que les installations liées au programme de missiles balistiques de l’Iran.
De son côté, Israel Katz, ministre de la Défense d’Israël, a déclaré l’état d’urgence. Il a prévenu d’une possible attaque imminente de l’Iran, via missiles et drones, contre la population civile israélienne, d’après CNN.
Comprenons la situation dans son ensemble. La tension était déjà à son comble : la veille, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) avait censuré l’Iran pour la première fois en 20 ans. Téhéran avait refusé de coopérer avec les inspecteurs, et annoncé l’ouverture d’un troisième site d’enrichissement.
Par ailleurs, le secrétaire d’État américain Marco Rubio a qualifié l’intervention d’Israël d’« action unilatérale » et a averti Téhéran de ne pas s’en prendre aux forces américaines dans la région. Des évacuations diplomatiques ont été amorcées à Bagdad.
Les marchés basculent : pétrole, or et cryptos en ligne de front
Le déclenchement des frappes israéliennes n’a pas seulement secoué les chancelleries : il a électrisé les marchés. Comme à chaque brusque montée de fièvre géopolitique, les investisseurs ont fait un pas de côté. Et ce pas a laissé des traces.
Le pétrole, première sentinelle de l’instabilité au Moyen-Orient, a bondi. Le Brent a franchi les 74 $, tandis que le WTI flirtait avec les 73 $, signant une hausse de plus de 7 % en 24 heures. Rien d’anormal dans un monde où le détroit d’Hormuz — artère vitale de l’or noir — pourrait, à la moindre escalade, devenir un goulot d’étranglement stratégique.
L’or, valeur refuge par excellence, n’a pas attendu l’éclatement des bombes pour briller. Il s’est offert un modeste mais symbolique rallye, frôlant les 3 430 $ l’once, preuve que les capitaux, même numériques, savent encore où se cacher quand le monde vacille.
Mais c’est sur le front des cryptomonnaies que la saignée est la plus visible. Le Bitcoin, qui planait encore autour des 108 500 $, a brutalement cédé plus de 4 %, s’échouant sous les 104 000 $. L’Ether, lui, a carrément dégringolé de près de 10 %, pour toucher les 2 497 $. Une correction violente, mais pas inattendue, dans un marché qui a pris l’habitude d’osciller au rythme de la peur.

Un recul… ou une fenêtre d’entrée ?
Faut-il y voir le signal d’un retournement durable ? Pas forcément. Comme le rappellent certains analystes, les cryptos, ou plutôt les investisseurs, réagissaient souvent de façon émotionnelle aux conflits, avant de retrouver leur aplomb une fois la poussière retombée. Ce fut le cas en avril 2024, lors d’un précédent épisode de tensions israélo-iraniennes.
La volatilité actuelle pourrait donc masquer une opportunité. Pour les investisseurs aguerris, ce genre de repli est moins une alerte qu’un possible point d’entrée. À 104 000 $, le Bitcoin ne s’est pas effondré : il recule dans un contexte de panique généralisée, sans remise en cause de ses fondamentaux.
Bien sûr, toute stratégie fondée sur une reprise rapide suppose que le conflit ne s’enlise pas. Mais si l’histoire des marchés nous enseigne une chose, c’est que la géopolitique effraie plus qu’elle ne détruit. Et dans ce ballet d’incertitude, le Bitcoin, loin d’être un simple actif à risque, pourrait bien — paradoxalement — regagner sa stature d’ »or numérique.
