En Argentine, une « quasi-monnaie » s’attaque à Javier Milei
Bienvenue dans l’ère des « quasi-monnaies ». Le paysage monétaire mondial est en plein chamboulement. Avec, en toile de fonds de cette mutation historique, un roi dollar bien mal assis sur son trône. Et face à cela, un Bitcoin en train de devenir un actif financier du monde réel depuis son accession au rang d’ETF au comptant sur le territoire des États-Unis. Un changement de paradigme financier en cours dont il est encore difficile de mesurer les conséquences effectives. C’est dans ce contexte que le président argentin nouvellement élu, Javier Milei, vient d’annoncer qu’il ne s’opposera pas à la création de monnaies locales sur son territoire, en proie à une inflation critique.
L’Argentine face à une crise monétaire majeure ?
La récente élection du président ultralibéral Javier Milei à la tête de l’Argentine a déclenché une vague d’excitation dans l’écosystème crypto, du fait de sa position de candidat pro-Bitcoin. Malgré cela, la plupart de ses autres positions ne sont pas nécessairement progressistes. Toutefois, l’aspect monétaire – même indépendant de sa volonté – de son tout nouveau mandat mérite le détour.
En effet, dès son arrivée au pouvoir, Javier Milei a enclenché une série de réformes de « dérégulation » très controversées. L’une des conséquences directes est la dévaluation record de 50 % du pesos, sur fond d’une inflation en hausse de 25,5 %.
Et alors que les habitants se demandent s’ils vont payer leurs loyers en viande ou en briques de lait, des initiatives locales voient le jour afin de créer des monnaies soutenues par les autorités provinciales. Ces projets sont, la plupart du temps, initiés en opposition à la politique de Javier Milei. Et alors que ce dernier parle avec dédain de « quasi-monnaies », il affirme dans le même temps qu’il ne s’y opposera pas.
Le président argentin ne s’opposera pas aux « quasi-monnaies »
L’Argentine serait-elle en train de devenir un pays multi-monétaire ? La question mérite d’être posée, alors que Javier Milei vient d’affirmer officiellement qu’il ne ferait rien pour s’opposer à la création de monnaies locales dans les provinces de son pays.
« Ceux qui reçoivent des paiements en quasi-monnaies de la part de gouverneurs irresponsables verront clairement une perte de leurs revenus […] Ce qui ne leur est pas retiré par l’ajustement budgétaire leur sera retiré via l’inflation de la quasi-monnaie. »
Javier Milei
Car Javier Milei affirme que ces monnaies alternatives au pesos n’auront que la valeur du marché qui les soutiendra. Cela tout en précisant dans le même temps que cette initiative ne fera qu’accentuer une inflation difficile à aggraver, puisqu’elle affiche déjà son pire bilan sur les 30 dernières années.
Une initiative à la tête de laquelle se trouve le gouverneur de la province de La Rioja, Ricardo Quintela. En effet, il souhaite créer une monnaie distincte du pesos afin de tenter de limiter les conséquences jugées néfastes de la politique de Javier Milei. C’est la raison pour laquelle il a déjà demandé au Parlement de La Rioja de préparer la base juridique pour frapper cette monnaie locale.
L’Argentine se prépare donc à vivre une expérience inédite. Car, au-delà du simple combat politique, quelle conséquence pourra bien avoir ce morcellement monétaire sur un même territoire. Un contexte qui pose une nouvelle fois la question de la création de monnaies numériques souveraines. Une affaire à suivre…