Venezuela : le Congrès s’oppose au Petro qu’il juge « illégal »
Alors que les Vénézuéliens attendent avec impatience la sortie officielle du Petro, voilà que le projet du président Maduro se retrouve avec du plomb dans l’aile. Le fait est que le Parlement du pays juge « illégale » la très attendue crypto-nationale.
Le Petro est illégal selon le Parlement
Le président Nicolas Maduro semble beaucoup tenir à son projet de cryptomonnaie nationale, et le développement de cette devise (El Petro) s’est drastiquement accéléré au cours des dernières semaines. En effet, Petro devait être officialisé lors d’une réunion nationale prévue le 14 janvier prochain. Cependant, et comme souvent au Venezuela, Maduro n’a pas attendu l’aval de son gouvernement pour initier le projet. Dans cette mesure, le Parlement a récemment statué sur l’avenir de Petro.
Ainsi, le Parlement du Venezuela, dirigé en grande partie par l’opposition, vient de faire une déclaration surprenante, dans laquelle il stipule que la crypto-nationale Petro est illégale. Selon le Parlement, la monnaie numérique violerait la loi disposant que tout emprunt du gouvernement doit être approuvé par la législature. Or la création du Petro repose sur des réserves de matière première du pays, notamment 5 milliards de barils de pétrole brut.
Ce n’est pas la première fois que les législateurs se prononcent en défaveur de cette cryptomonnaie. En effet, il y a plus d’un mois, alors que Maduro annonçait tout juste l’existence de ce projet, certains membres de son gouvernement n’ont pas hésité à mettre en doute son réalisme.
« C’est Maduro qui fait le clown. Cela n’a aucune crédibilité. » Angel Alvarado, économiste et législateur.
Le fait étant que Maduro voit la cryptomonnaie comme une arme dans la « guerre économique » qu’il estime initiée par les États-Unis. Cette devise pourrait en effet permettre au Venezuela de passer outre les sanctions imposées par les USA, qui interdisent l’achat d’obligations vénézuéliennes.
Le Parlement met en garde les investisseurs
Après avoir déclaré cette crypto-nationale illégale, les législateurs se sont tournés vers les investisseurs en cryptomonnaie afin de les mettre en garde. Ils ont en effet affirmé que cette devise digitale ne sera plus « valide » lorsque Maduro quittera son « trône ». Selon l’opposition, le régime de Maduro ne survira pas aux prochaines élections, ainsi, la cryptomonnaie ferait office de bombe à retardement.
Jorge Millan, un législateur de l’opposition, a été parmi les plus vocaux à ce sujet.
« Ce n’est pas une cryptomonnaie. C’est une vente à terme du pétrole vénézuélien. C’est du fait sur-mesure pour la corruption. » Jorge Millan
"Este es un nuevo fraude disfrazado de soluciones a la crisis. Aquí la única novedad es que este Gobierno ineficiente quiere resarcir la falta de producción con estos barriles virtuales, generando nuevo e ilegal endeudamiento" #SesiónAN
— Jorge Millán (@jorgemillant) January 9, 2018
« C’est une nouvelle fraude déguisée en solution à la crise. Ici, la seule nouveauté est que ce gouvernement inefficace veut compenser le manque de production avec ces barils virtuels, générant une dette nouvelle et illégale. »
"Quien invierta en esa criptomoneda ilegal debe considerar que cuando se recupere la institucionalidad del país, ese dinero no va a entrar para resolver el hambre de los venezolanos" #SesiónAN
— Jorge Millán (@jorgemillant) January 9, 2018
« Quiconque investit dans cette monnaie illégale doit considérer que lorsque l’institutionnalisation du pays sera rétablie, cet argent ne servira pas à aider les vénézuéliens qui ont faim. »
Comment le président Nicolas Maduro va-t-il réagir à cela, lui qui a déjà ordonné l’émission de 100 millions de Petro ? Affaire à suivre…
Sources : Coindesk ; CCN ; Cryptovest
Image : alexandersr/Shutterstock.com