Nouvel ordre monétaire : les monnaies numériques auront un rôle à jouer, pour la Banque d’Angleterre
Le début d’une nouvelle ère monétaire ? – Andy Haldane est l’économiste en chef de la Banque d’Angleterre et membre du Comité de politique monétaire. Le mercredi 18 novembre, il a exprimé sa vision du « nouvel ordre monétaire ». Les monnaies numériques auront un rôle à jouer…
Le nouvel ordre monétaire selon la banque d’Angleterre
Le 18 novembre, TheCityUK – un organisme privé regroupant les industriels du secteur financier – organisait une conférence pour son dixième anniversaire. Ce fut l’occasion pour la Banque d’Angleterre de s’exprimer par la voix d’Andy Haldane.
Intitulé « Saisir les opportunités de la finance numérique », son long discours traite de divers sujets relatifs aux monnaies numériques. Selon l’économiste, ces dernières pourraient jouer un rôle déterminant au sein d’un « nouvel ordre monétaire ».
« En matière de stabilité financière, une monnaie numérique largement utilisée modifierait la topologie des opérations bancaires d’une manière profonde. […] En d’autres termes, le modèle bancaire traditionnel serait perturbé. Alors que jusqu’à présent, l’accent a été mis sur les coûts de cette disruption […] Il faut également tenir compte des avantages potentiels à long terme d’un tel changement structurel. »
Mais de quels avantages parle-t-il donc ? Pour Andy Haldane, la monnaie numérique pourrait améliorer la stabilité financière globale.
« En principe, séparer les paiements et les activités de prêt risquées pourrait conduire à un alignement plus étroit des risques pour le bilan des établissements offrant ces services.«
Taux d’intérêt négatifs et monnaie numérique
Le point le plus intéressant de son discours concerne les taux d’intérêts négatifs. S’ils sont bien installés dans l’Eurozone, ce n’est pas le cas au Royaume-Uni, pour l’instant. Andy Haldane pense que l’utilisation de monnaies numériques pourraient atténuer leur prévalence, voire l’annuler.
« À la base, la barrière du taux zéro découle d’une contrainte technologique, sur la capacité de payer ou de recevoir des intérêts sur les espèces physiques. Une monnaie numérique largement utilisée pourrait atténuer, voire éliminer cette contrainte technologique, en permettant la perception de taux d’intérêt sur les actifs monétaires de détail. »
Comprendre : en éliminant les espèces et en créant une monnaie numérique pour les remplacer, plus besoin de taux négatifs. Il suffit de taxer directement la monnaie ! Une idée qui a déjà germé dans le cerveau de plusieurs économistes, comme Willem H. Buiter.
Quant aux monnaies numériques de banques centrales (CBDC), la Banque d’Angleterre n’a toujours pas pris de décision. Mais une chose est sûre, elle explore activement toutes les possibilités offertes par ces nouveaux modèles.
Le discours d’Andy Haldane ravira les « complotistes ». Du « nouvel ordre monétaire » au « nouvel ordre mondial », il n’y a qu’un pas.