Après son échec dans la cryptomonnaie, Telegram prêt à une introduction publique en Bourse
Une entrée boursière qui laisse planer le doute – Le média russe Vedomosti vient d’annoncer que Telegram souhaite entrer en Bourse au cours des prochaines années, selon les propos d’une source anonyme. L’information aurait été confirmée par un auditeur chargé de préparer ladite introduction.
Une introduction en Bourse d’ici à 2022…
Pavel et Nikolai Durov ont fondé Telegram en 2014 suite à la vente forcée de leur réseau social VKontakte au gouvernement russe. Depuis, les 2 frères se sont réfugiés en Allemagne pour développer l’application de messagerie Telegram, en accord avec leurs idéaux libertariens. Cependant, après 6 ans de développement, Telegram n’a pas réussi à établir un business modèle clair et rentable. Ainsi, l’entreprise survit grâce aux fonds personnels de ses fondateurs.
En 2019, Telegram avait tenté de lancer une devise numérique à travers une ICO, dont l’objectif était de lever 1,7 milliard de dollars. Mais, cette tentative a été entravée par la Securities and Exchange Commission (SEC) qui a assimilé l’opération à une vente de titres financiers non enregistrés. L’entreprise a donc dû s’acquitter d’une amende de 18,5 millions de dollars.
… pour une entreprise sans revenus ?
Selon les informations rapportées par Vedomosti, Telegram étudie toutes les possibilités pour sa cotation. L’entreprise envisage aussi bien une cotation directe, comme l’a fait Coinbase, l’utilisation du mécanisme des SPAC ou encore une introduction classique. La question du lieu de l’introduction demeure, elle aussi, entière. Il est possible que Telegram soit coté sur une place européenne ou aux États-Unis.
Pour ce qui est de la valorisation de l’entreprise, Telegram pourrait être valorisé entre 30 et 50 milliards de dollars. Les auditeurs interrogés par Vedomosti suggèrent de lier la valorisation de la société au nombre d’utilisateurs mensuels de l’application, avec une valeur de 50 dollars par utilisateur. Cette estimation se base sur l’achat de WhatsApp par Facebook. Lors de l’acquisition en 2014, le service de messagerie comptait 450 millions d’utilisateurs et a été racheté pour 19 milliards de dollars, soit 42 dollars par utilisateur.
Or, contrairement à WhatsApp, Telegram ne compte pas commercialiser les données de ses utilisateurs et n’a pas encore validé, de manière définitive, l’implémentation d’espace publicitaire dans son application. Dès lors, la juste valeur par utilisateur ne devrait pas être supérieure à celle de WhatsApp, ce qui diminuerait nécessairement la valorisation de l’entreprise. Cependant, dans un monde inflationniste marqué par des valorisations de plus en plus spectaculaires, tout est possible.