« Bitcoin ne remplacera jamais l’Euro » : Bruno Le Maire se confie à propos des cryptomonnaies
De l’ouverture et de ses limites – Le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno le Maire, a donné des détails sur ce qui pourrait être considéré comme un aperçu de la feuille de route des autorités françaises, pour les crypto-actifs. Si la France ne veut pas rater la révolution web3, elle reste intransigeante sur certains points qui visent à protéger la souveraineté de sa monnaie et de celle de l’Europe.
Réglementation crypto : les extrêmes en ennemis
Dans une interview accordée à BFM Crypto, Bruno le Maire a apporté des éclaircissements sur le regard et la vision qu’il porte aux cryptomonnaies. Le ministre de l’Économie et des Finances s’est étalé, sans surprises, sur la question de la réglementation du secteur, qu’il met en parallèle avec cette ambition de faire du pays, « le hub européen de l’écosystème des crypto-actifs ».
Pour atteindre cet objectif, Bruno le Maire évoque deux pièges à éviter, qui correspondent à deux extrêmes. L’un concerne les peurs liées à l’innovation, à la concurrence, et à la décentralisation. L’autre porte sur :
« L’idolâtrie d’un monde sans Etat, sans banque centrale, sans frontière et finalement sans monnaie ».
Ces propos vont ainsi à l’encontre des rêves des maximalistes de la décentralisation, qui voient en toute forme de centralisation, partielle ou totale, le mal à abattre à tout prix.
De la France à l’Europe : un cadre attractif pour bitcoin
Bruno le Maire rappelle dans son interview, ce qu’il considère comme étant les victoires réglementaires de la France, sur le terrain des crypto-actifs : la concertation pour l’élaboration de la loi PACTE, et la création du statut PSAN, qui serait « le cadre réglementaire le plus abouti d’Europe ».
Pour appuyer ses dires sur ces avancées majeures de la France dans l’industrie, le ministre de l’Économie n’a pas manqué de citer les noms de Binance et de Crypto.com, deux géants qui ont posé leurs valises à Paris, attirés par les « nombreux talents » du pays et par une réglementation saine.
Bruno le Maire défend aussi le bilan du gouvernement dans le domaine des crypto-actifs. Il souligne le fait que le règlement MiCa, qui devrait entrer en vigueur en 2024, s’inspirerait du cadre réglementaire français, et en est son « prolongement naturel ».
Le ministre de l’Economie affirme que les entreprises cryptos qui ont obtenu le sésame PSAN, devraient ainsi recevoir plus facilement le futur agrément européen.
Les cryptos actifs verts : Ethereum, le bon élève
Bruno le Maire a également présenté la stratégie du gouvernement, concernant le volet environnemental sur les crypto-actifs. Cette approche reposerait sur « une base scientifique et rigoureuse », avec un rapport sur l’impact environnemental des crypto-actifs élaboré avec les « acteurs concernés, dans des réunions inclusives ».
Le ministre de l’Économie a même eu des mots flatteurs sur The Merge, qui devrait réduire l’empreinte carbone d’Ethereum (ETH).
Signal fort cohérent et/ou opportunisme, L’État français à travers la filiale web3 d’EDF fait d’ailleurs fonctionner plus de 150 nœuds sur un Ethereum post-The Merge.
La fiscalité et le règne non discutable de l’Euro
Sur les questions relatives aux impôts et taxes sur bitcoin et les crypto-actifs, Bruno le Maire écarte pour le moment, le scénario d’un « alignement pur et simple avec les actions ». L’année 2023 serait celle de l’approfondissement des réflexions avec les acteurs concernés, de la nécessité ou non d’adaptations sur la législation fiscale actuelle.
Bien que les mots du ministre de l’Économie sur les crypto-actifs soient modérés, avec une volonté apparente de montrer que la France est engagée dans cette course à l’innovation dans le monde du web3, les limites de cette ouverture sont claires. L’Euro demeure la seule monnaie de référence.
Les paiements des impôts avec des cryptomonnaies, comme au Colorado, ne sont « pas à l’ordre du jour », tout en ajoutant que :
« Le bitcoin n’a pas vocation à devenir un moyen de paiement à grande échelle dans l’Union européenne »
Ces propos de Bruno le Maire posent tout de même des questions sur l’avenir de l’industrie crypto en France, si les autorités devaient bannir certaines cryptomonnaies, pour protéger l’Euro. La Banque de France ne semble d’ailleurs pas voir d’un bon œil ces cryptomonnaies qui font concurrence et qui pourraient faire de l’ombre à la monnaie fiduciaire.
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