Tether : Le contrôle exercé par l’OFAC sur l’USDT soulève des inquiétudes
ofacUSDT. À force de jouer avec le feu, on se brûle. C’est à peu près la situation dans laquelle se retrouve le tout nouveau – et très réglementairement zélé – patron de Tether, Paolo Ardoino. Un homme dont l’arrivée aux commandes du premier émetteur de stablecoins au monde coïncide avec des rapprochements plus que douteux. Comme par exemple l’Office of Foreign Assets Control (OFAC) des États-Unis, dont l’entreprise à annoncé en décembre dernier qu’elle gèlera tous les portefeuilles crypto sanctionnés. Une décision qui ne fait définitivement pas l’unanimité. Car la banque d’investissement JP Morgan alerte sur les risques de contrôle offshore – pas toujours très clairs – de cet organisme de répression made in US.
La relation entre Tether et l’OFAC pose problème
L’Office of Foreign Assets Control (OFAC) se présente comme un organisme de contrôle financier dépendant du département du Trésor des États-Unis. Mais dans la bouche du lanceur d’alerte Julien Assange, son activité s’apparente bien plus à une arme de guerre économique redoutable aux mains de la banque Centrale US.
Un ami encombrant, tout particulièrement dans le secteur des cryptomonnaies. Pourtant, c’est bien en relation à cette structure que le nouveau patron de Tether, Paolo Ardoino, a signifié sa volonté de « lancer une nouvelle politique volontaire de gel des portefeuilles » à la fin de l’année dernière.
Dans sa bouche, cela revenait au final à « protéger l’écosystème des cryptomonnaies. » Une douce ironie, si l’on considère que cette ambition repose sur un partenariat actif entre la plus obscure des sociétés crypto et une instance en charge de réprimer les activités financières considérées comme gênantes par la première puissance économique mondiale… réputée hostile aux cryptomonnaies.
C’est la raison pour laquelle des voix s’élèvent afin de signifier le fait que « les régulateurs américains peuvent exercer un certain contrôle sur l’utilisation offshore de Tether via l’OFAC. » Un avertissement émis par la banque d’investissement JP Morgan. Et la réaction de Paolo Ardoino est… égale à lui-même !
Une simple question de « Jalousie »
Car il ne faut pas confondre trop rapidement activité criminelle et adresses sanctionnées par l’Office of Foreign Assets Control (OFAC) des États-Unis. En effet, cette mesure a par exemple été prise contre les développeurs du mixeur Tornado Cash. Chacun mesurera selon ses propres critères la validité – et les raisons – de ce choix…
Dans le même temps, ce n’est pas la première fois que la banque JP Morgan émet un avertissement à propos de la société Tether. En effet, elle indiquait au début du mois de février son inquiétude vis-à-vis de la dominance de l’USDT, jugée préoccupante. Ce rajout de l’OFAC vient simplement compléter une liste en train de s’allonger au détriment de l’émetteur du stablecoin USDT.
Des allégations auxquelles Paolo Ardoino n’a pas manqué de répondre. Et selon ce dernier, toute cette mascarade orchestrée par la banque JP Morgan reposerait sur un seul élément : la jalousie.
« Les inquiétudes actuelles de JPMorgan semblent davantage liées à une jalousie à l’égard de l’évolution des services financiers et de paiement, qu’ils ont ignorés pendant une décennie. Et maintenant ils sont contrariés parce que cela a suscité beaucoup d’intérêt. Si j’étais eux, je serais plus préoccupé par leurs amendes totales de 39 milliards de dollars. »
Paolo Ardoino
Dans le même temps, la directrice de stratégie réglementaire de Circle (USDT), Caroline Hill, vient de demander au Congrès des États-Unis de diligenter une enquête au sujet de la société Tether et de ses partenaires bancaires. Une sorte de jeu de dupes, où la concurrence d’un secteur en plein essor déclenche des stratégies à double-tranchant.
Quoi qu’il en soit, la banque JP Morgan indique sa volonté de délaisser l’USDT. Cela au profit de « stablecoins avec plus de transparence et une plus grande conformité aux nouvelles normes réglementaires. » Car l’attrait exercé par le leader actuel de cette économie de la stabilité numérique pourrait bien pâtir d’un cadre de loi plus strict aux États-Unis. Les paris sont lancés…