Le minage de bitcoins au Salvador, une bonne surprise française ?
Alors que tout les regards sont tournés ces dernières semaines vers le Salvador, première nation à historiquement s’apprêter à accorder le statut de monnaie légale au Bitcoin (BTC), l’exécutif local n’est pas avare de communication autour du sujet. Ce faisant, la nation d’Amérique latine entretient la hype autour de l’événement et avance à tambour battant, accompagnée en cela par des ténors du secteur comme l’application de paiement BTC Strike et le géant Blockstream, tout deux très actifs localement.
Et outre la mise en place d’un système monétaire intégral, en parallèle du dollars, monnaie légale du pays depuis 2001, il n’aura pas fallu longtemps pour que le Salvador fasse également état de son intérêt à faire – très littéralement – sortir de terre une industrie de minage de Bitcoin. Et coup de tonnerre, ou plus exactement claquement de drapeau tricolore, l’exécutif local a révélé il y a quelques heures travailler étroitement avec un ténor français du minage de Bitcoin : BigBlock Datacenter.
Le minage de Bitcoin Made in France…au Salvador
On le savait, le président Nayib Bukele n’en faisait pas mystère à grand coup de déclarations enthousiastes et de concept art séduisant, le Salvador se révérait bien en nouvel eldorado du minage du Bitcoin.
Et à la faveur de la désaffection soudaine de la Chine pour l’activité, quel meilleur moment historiquement parlant pour opérer une bascule stratégique et permettre l’émergence de tout un secteur industriel nouveau, innovant, et vecteur d’emplois ? Ce d’autant que dans cette entreprise, le Salvador s’appuie sur un argument de poids : la possibilité d’alimenter de futures fermes d’extraction de Bitcoin, à fleur de volcan, ces dernières tirant leur énergie de l’activité géothermique, un peu sur le modèle islandais.
Un bitcoin miné de manière efficiente, à bas prix énergétique et, cerise sur le ASIC, carbon-free, l’activité de minage dans ce contexte particulier de Bitcoin ne rejetant au final que de la vapeur d’eau (même si cette équation écologiquement séduisante devra nécessairement intégrer l’inévitable facture-carbone de la construction des installations, et de celles de potentiels dizaines de milliers de mineurs de bitcoins qu’il faudra bien transporter et maintenir sur site).
Tout le monde avait compris les ambitions affichées par l’équipe gouvernementale locale, chacun avait saisi que les choses allaient vite et que des tractations plus ou moins discrète étaient nécessairement en cours.
Mais là où chacun aurait pu attendre un des leaders chinois du secteur, en recherche d’un expatriation accueillante, ou un acteur américain comme Marathon soucieux de poursuivre sa conquête continentale, c’est finalement une entreprise tricolore que vient d’évoquer officiellement le Ministère des Affaires Etrangères salvadorien : BigBlock Datacenter, société du mineur de BTC bien connu sur la scène nationale, Sébastien Gouspillou.
France, brigade des mineurs
Étonnamment, ce n’est même pas la société BigBlock Datacenter dont émane l’indiscrétion, mais bien du Ministère des Affaires Étrangère salvadorien lui-même, par la voix d’Adriana Mira, sa vice-ministre.
« Ce jour, avec le soutien de notre ambassade en France et de la Direction des relations économiques de @cancilleriasv, j’ai tenu une réunion avec la société française @BigBlock_DC. En tant que gouvernement, nous continuons à œuvrer à l’établissement d’alliances qui seront bénéfiques pour le pays. »
Adriana Mira, vice-ministre des relations extérieures
S’il ne se passe pas un jour sans que le sujet Bitcoin ne soit évoqué par un membre de l’équipe gouvernementale, ou par le président lui-même (pour annoncer par exemple un airdrop de BTC à destination de ses concitoyens), la mise en avant d’entreprises ou d’acteurs économiques en particulier est rare. Cette précaution rend d’autant plus signifiante l’évocation de l’entreprise française par un canal aussi officiel.
Une exposition que ne boudera pas Sébastien Gouspillou, même s’il ne cache pas un certain étonnement : « On est généralement muets… comme des mineurs ! Depuis le départ nous travaillons en toute discrétion et là tout à coup ce tweet ! »
Si sollicité, l’intéressé n’a pas souhaité s’étendre sur la teneur technique ou l’état d’avancement des discussions, il indique cependant qu’était présent à la réunion plusieurs officiels, parmi lesquels le directeur de cabinet du président Bukele et un représentant du corps diplomatique.
« Je ne souhaites pas trop rentrer dans le détails, mais le sujet de la réunion, c’était la mise en place d’une politique de Mining, une politique nationale, mais également friendly, à partir de solutions développées en propre par BigBlock Datacenter. Ça c’est unique, ça n’a jamais existé, et je peux aider à ce que ce moment historique soit réussi. Ça, ça me plaît. »
Sébastien Gouspillou
En l’état, impossible d’en apprendre plus, le mineur de bitcoins le plus taciturne de l’écosystème français se refusant à lâcher la pioche pour se confier d’avantage. Dans tous les cas, l’exposition offerte à la faveur de cette communication salvadorienne démontre, outre l’engagement total du petit pays dans sa mutation Bitcoin, le fait que sur le sujet, l’industrie française pourrait avoir une carte stratégique autant que symbolique à jouer.
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