Bitcoin, planche de salut de la Russie ? Les fantasmes à l’épreuve des faits
Contournera ou contournera pas ? – Depuis l’intervention militaire russe en Ukraine, plusieurs banques du pays de Vladimir Poutine ont été bannies du système centralisé de transferts SWIFT. Dans cette situation, certains pensent que Bitcoin (BTC) et les cryptomonnaies pourraient grandement aider la Russie à contourner ces multiples sanctions économiques. Mais aussi bien la capacité que la volonté de l’État russe d’utiliser les crypto-actifs seraient exagérées, selon un juriste, à moins que…
Utiliser les cryptos obligerait un retournement de veste complet
Depuis que Vladimir Poutine a fait franchir la frontière ukrainienne à son armée le 24 février 2022, la pression économique sur la Russie s’accentue. Les membres de l’OTAN et de l’UE ont notamment coupé l’accès au système de virements transfrontaliers SWIFT à certaines institutions bancaires russes. Et dans le même temps, le rouble russe s’est fortement déprécié contre le dollar.
Avec leur décentralisation et leur résistance à la censure, Bitcoin et les crytpomonnaies pourraient sembler toutes indiquées pour aider la Russie à se sortir de cet embargo économique. Mais comme le rapporte notamment Cointelegraph, la théorie n’est pas aussi simple que la pratique.
Jake Chervinsky, avocat et responsable des politiques de la Blockchain Association aux États-Unis, exprime ainsi ses doutes, surtout avec une réglementation russe sur les cryptos encore balbutiante :
« La Russie ne peut pas et ne veut pas utiliser les cryptomonnaies pour échapper aux sanctions. Les inquiétudes concernant l’utilisation des cryptos pour échapper aux sanctions sont totalement infondées. Elles sous-entendent une mauvaise compréhension fondamentale :
– Du fonctionnement des sanctions ;
– Du fonctionnement des marchés des cryptos ;
– De la façon dont Poutine essaie réellement d’atténuer les sanctions. (…) »
Corée du Nord, Venezuela, Iran : pourquoi pas la Russie ?
Dans le cas de la première raison évoquée ci-dessus, il faut savoir que toutes transactions avec la Russie – émanant aussi bien d’entreprises que de citoyens américains – sont soumises aux sanctions. Et donc pas seulement en dollar, mais aussi en or, en Bitcoin ou en tout autre actif.
Ensuite, les importants besoins d’échanges financiers d’un pays de la taille de la Russie ne sont pas compatibles avec la relative petitesse du jeune marché des cryptomonnaies. Et enfin, le plan de Vladimir Poutine pour résister à ces évidentes sanctions économiques de Washington et ses alliés passe par d’autres procédés. Notamment en améliorant les réserves de yuans chinois et d’or de la Russie, et en déplaçant ses échanges vers l’Asie, plutôt que vers l’Europe.
Mais un autre analyste, Roman Bieda, de la plateforme Coinfirm, vient toutefois mesurer ces propos. Même s’il semble évident que le marché des cryptomonnaies n’a pas la capacité d’absorber l’intégralité des échanges économiques russes, d’autres nations en opposition avec les USA se sont servies – certes à la marge – de Bitcoin et de ses semblables. L’expert cite ainsi à raison la Corée du Nord, le Venezuela et l’Iran.
En tout cas, cela sert malheureusement de prétexte suffisant pour alourdir (doux euphémisme) toujours plus les réglementations sur les cryptomonnaies. Dès le lendemain du début du conflit russo-ukrainien, Christine Lagarde a ainsi exhorté l’UE à mettre en place rapidement la problématique loi MiCA sur les crypto-actifs.
Un peu comme la géopolitique, la crypto est parfois complexe à appréhender. Faites le choix de la tranquillité. Inscrivez-vous vite sur la plateforme Binance. Vous économiserez 10 % sur vos frais de trading en suivant ce lien (lien commercial).