
Bitcoin : Les entreprises jouent à la « roulette du bilan » selon un rapport
Un pari risqué ? L’adoption de Bitcoin par les entreprises comme actif de trésorerie est-elle une stratégie gagnante ou une roulette russe financière ? Selon un rapport récent de Sentora, cette pratique, bien que populaire, pourrait s’avérer dangereuse. Le rapport met en lumière les risques liés à l’accumulation de BTC avec de l’argent emprunté, une stratégie qui pourrait s’effondrer en cas de stagnation ou de baisse prolongée des prix.
- L’adoption du Bitcoin par les entreprises comme actif de trésorerie a été qualifiée de potentiellement dangereuse par un rapport de Sentora.
- Les entreprises qui accumulent des BTC avec de l’argent emprunté pourraient affronter des conséquences catastrophiques si les prix stagnent ou baissent.
- Malgré sa rareté, le Bitcoin est décrit comme un actif à rendement nul, rendant cette stratégie de trésorerie structurellement fragile.

Bitcoin : Un actif de trésorerie atypique…
Le rapport de Sentora souligne que la rareté et la programmabilité du bitcoin en font un actif d’entreprise sans précédent. Cependant, sans rendement évolutif et financement durable, les entreprises qui adoptent cette stratégie jouent à un jeu dangereux. Le rapport a ainsi analysé les stratégies de 213 entités publiques, privées et gouvernementales qui détiennent collectivement 1,79 million de BTC, soit environ 214 milliards de dollars.
Les entreprises cotées en bourse représentent 71,4 % de ces avoirs, ce qui signifie que 1,27 million de BTC font partie des bilans d’entreprise. Cette stratégie d’accumulation repose sur une méthode séculaire de construction de richesse : emprunter des fiat pour acquérir un actif rare. Avec son offre plafonnée à 21 millions, le Bitcoin est un actif dont la rareté est prouvée et qui a surpassé tous les autres actifs majeurs au cours de la dernière décennie.

… mais une stratégie de trésorerie fragile
Le rapport identifie cependant une faille critique : la stratégie d’accumulation de pièces avec de l’argent emprunté est un « carry trade négatif », car le bitcoin, en lui-même, est un actif à rendement nul, tout comme l’or. Contrairement à la terre ou à l’immobilier productif, il ne génère pas de revenus ou de flux de trésorerie par lui-même. Il reste simplement sur le bilan. Le coût d’emprunt pour acheter du Bitcoin est donc une dépense directe et continue sans flux de trésorerie compensatoire.
Le rendement de la stratégie dépend donc entièrement des gains en capital résultant de l’appréciation continue des prix, ce qui la rend structurellement fragile. Si le carry trade en question se brise en raison d’une stagnation prolongée des prix ou d’une baisse du marché, les résultats peuvent être « binaires et réflexifs ». Une baisse du prix du bitcoin menacerait les garanties soutenant leur dette, entraînant une baisse du cours de leurs actions et rendant difficile pour elles de lever de nouveaux capitaux.
La stratégie de trésorerie en Bitcoin fait face au même défi fondamental : tant que le Bitcoin ne pourra pas mûrir en « capital numérique productif » générant un rendement évolutif et fiable, il restera un pari spéculatif risqué. Les entreprises qui misent sur le Bitcoin comme actif de trésorerie doivent donc être conscientes des risques inhérents à cette stratégie, surtout dans un marché aussi volatil.
