Face aux sanctions, la Russie accélère sur sa MNBC

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Contourner les sanctions internationales – La Russie a déclenché ce qu’elle continue d’appeler « une opération spéciale » en Ukraine il y a bientôt un an. Mise au ban des nations occidentales et sous le joug de sanctions internationales jamais vues, elle cherche par tous les moyens à y échapper et à poursuivre ses échanges économiques avec les pays qui ne lui ont pas tourné le dos. Et il apparaît clairement depuis plusieurs mois que la création d’une monnaie numérique de banque centrale (MNBC) soit une des solutions privilégiées. Après moult tergiversations de la Douma et de la Banque Centrale, les choses se précisent à Moscou.

Un contexte géopolitique tendu qui ralentit la mise en œuvre du projet

Dans ce projet de MNBC russe, les difficultés techniques sont multiples, mais c’est évidemment d’un point de vue politique et diplomatique que le bât blesse. Le vice-président de l’Association des banques de Russie, Alexei Voylukov le confirme :

« Le problème principal n’est pas une mise en œuvre technique, mais politique. L’introduction du rouble numérique ne changera pas et n’améliorera pas la situation ici. Les opérations pilotes ne pourront commencer qu’avec des pays amis très proches qui seraient techniquement prêts à ce moment-là. »

En effet, même si les rumeurs de projets avec la Chine ou avec des pays africains circulent, l’ensemble de ces pays avance sur une ligne de crête. Faire du commerce avec la Russie peut être une bonne idée en ces temps incertains où l’énergie coûte cher. Mais attention au courroux des États-Unis, de l’Union Européenne et de leurs alliés ! Et dans ce contexte, chacun pèse le pour et le contre avec beaucoup de précautions.

La Russie cherche par tous les moyens à contourner les sanctions économiques prises contre elles par une partie de la communauté internationale. Et un système de paiement transfrontalier en crypto est une des options sur la table. Comment ? Avec qui ? Réponse à suivre...
Le rouble numérique avance mais il doit faire face à des obstacles de différentes natures

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On en sait un peu plus sur les deux options envisagées autour de cette MNBC

Mais en réalité, ces difficultés politiques ne découragent pas les équipes en charge du projet de poursuivre leur calendrier. C’est ainsi que le 9 janvier dernier, le quotidien russe Kommersant a publié des informations concernant les prochaines échéances du rouble numérique. On y apprend que certaines banques prévoient des tests grandeur nature, mais aussi que la Douma envisage le vote d’un nouveau cadre règlementaire. Toutefois, la grande nouvelle serait la confirmation de la mise en place d’un système de paiement transfrontalier.

Et dans ce cadre-là, deux options sont sur la table. La première serait basée sur des accords bilatéraux que Moscou passerait avec certains pays. Du coup, pour chacun des partenaires, il conviendrait de mettre en place un système particulier. L’autre possibilité serait la création d’une sorte de plateforme unique qui partagerait des protocoles et des normes avec tous les partenaires potentiels.

La Chine a toujours été un partenaire économique et politique de la Russie. Et la dégradation des relations de Moscou avec une grande partie de la communauté internationale a exacerbé cette situation. Si un projet de paiement transfrontalier en crypto doit voir le jour, ce sera forcément avec la Chine de Xi Jinping. Quand ? Rien n'est moins sûr.
Les Chinois seraient les partenaires privilégiés pour des paiements transfrontaliers en cryptomonnaie

La politique et la technologie ont chacune leur propre dynamique

Roman Prokhorov, le président du conseil d’administration de l’Association des innovations financières, s’est livré au confrère russe sur cette alternative. Pour lui, la première option est techniquement la plus simple à mettre en place, mais elle serait moins prometteuse pour les relations économiques de son pays. A contrario, la deuxième semble plus déjà plus avancée, et donc plus rapide en mettre en place.

D’ailleurs, il verrait bien la Chine comme premier partenaire de ce système bidirectionnel qui intègrerait les MNBC russe et chinoise au sein d’un même modèle. Voici pourquoi :

« De toute évidence, la mise en œuvre des règlements transfrontaliers utilisant la MNBC ne dépendra pas tant de la volonté de la partie russe que de celle de nos partenaires. C’est pourquoi la Chine semble le candidat le plus probable à ce stade, compte tenu de sa préparation technologique et politique. »

L’enthousiasme de la Banque Centrale Russe doit cependant être modéré par la réalité politique de la situation. Pas sûr que les choses aillent aussi vite qu’elle le souhaiterait et pour certains acteurs économiques russes, l’horizon est lointain avant la mise en œuvre d’une telle plateforme. Mais, l’Histoire récente nous a habitué à des contrepieds déroutants et peut-être que les autorités russes auront mis au point leur nouvelle monnaie adossée à l’or avant leur MNBC. A moins que ça ne soit la même…


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Ben Canton

Prof à la ville comme à la scène, vulgariser et expliquer c'est mon quotidien. Crypto-agnostique pratiquant, je cherche la lumière dans les ténèbres des internets en essayant d'éviter les querelles de chapelles ! En attendant la révélation, j'achète du Bitcoin pour mes enfants et je m'enthousiasme pour les projets à destination du grand public.

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