Le Congrès US demande à Facebook de mettre Libra en pause
L’annonce du lancement début 2020 de la cryptomonnaie Libra de Facebook à généré de multiples réactions, bien au-delà des limites traditionnelles du secteur blockchain. Oscillant entre sidération et franche inquiétude, les Banques Centrales et de nombreux États ont plus ont moins rapidement fait connaître leurs positions, qu’on qualifiera rarement d’enjouées.
Dans ce contexte, le Congrès américain vient cependant de franchir un pas vers une opposition nette et réelle au travers d’une lettre bipartisane. Cette démarche parlementaire met en demeure Facebook de mettre le projet Libra en pause, le temps que législateurs et régulateurs de tout poil puissent en vérifier l’innocuité pour l’équilibre financier mondial.
Le Congrès américain, gardien de l’Ordre économique mondial
Dans une lettre ouverte adressée à Mark Zuckerberg, Sheryl Sandberg (COO) et David Marcus (en charge du projet Libra), cosignée pas plusieurs de ses collègues parlementaires démocrates et républicains, Maxine Waters, présidente de la commission des services financiers de la chambre des Représentants, demande formellement à Facebook de mettre son projet de cryptomonnaie hégémonique en pause. L’élue américaine s’inquiète notamment des risques potentiels que cette entreprise ferait courir à l’économie US (ainsi que mondiale, pour faire bonne figure) :
« Les intentions, les fonctions, l’utilisation potentielle et la sécurité de Libra et de Calibra exposent une forte gamme de risques et d’activités ainsi que l’absence de protections réglementaires claires. Si des produits et services de ce genre sont mal réglementés et ne sont pas conformes à la loi et en l’absence d’une surveillance suffisante, ils pourraient poser des risques systémiques de nature à menacer la stabilité financière aux États-Unis et dans le monde. » Maxine Waters, présidente de la commission des services financiers de la chambre des Représentants.
On notera que Maxine Waters, était déjà à l’origine d’une première mise en garde adressée à Facebook il y a quelques semaines. Le 18 juin dernier, elle annonçait ainsi souhaiter que le congrès puisse avoir le temps d’examiner Libra en détail avant tout lancement opérationnel (dont on rappellera qu’il est envisagé pour le premier semestre 2020).
Too big to fail
Si au rang des préoccupations de la parlementaire démocrate on retrouve les classiques risques de blanchiment, financement du terrorisme et autres problématiques autour des piratages de cryptomonnaies, c’est bien le potentiel succès écrasant de l’entreprise Libra qui retient le plus l’attention de l’élue.
En effet, rappelant que « Facebook est dans la poche de plus d’un quart de l’Humanité », Maxine Waters insiste particulièrement sur le fait que Libra pourrait très rapidement atteindre une masse critique inédite dans l’histoire économique, rendant en un temps record l’entreprise trop puissante pour échouer (« Too big to fail »).
La démocrate rappelle au passage à quel point Facebook demeure faillible du point de vue de la sécurité, mentionnant bien évidemment le scandale Cambridge Analytica mais également la suppression récente de 2.2 milliards de faux comptes sur le réseau social. Peut-être pire argument encore dans l’esprit d’une élue américaine, l’immatriculation de Libra en Suisse lui fait craindre que cette entité n’échappe aux capacités de régulation Yankee (ce qui, avouons-le est probablement très exactement l’objectif).
Angoissé pour Libra ? Prenez un Bitcoin ça ira mieux
Dans ce flot de mauvaises ondes empêchant Mark Zuckerberg de disrupter en rond, il y en a au moins un que ça fait beaucoup marrer…
Members of Congress just sent this letter to Facebook asking them to officially stop development of Libra.
Wait till Congress finds out they can’t send letters to Bitcoin🔥 pic.twitter.com/rCG1jh4RhL
— Pomp 🌪 (@APompliano) July 3, 2019
« Les membres du Congrès viennent d’envoyer cette lettre à Facebook leur demandant d’arrêter officiellement le développement de Libra. Attendez que le Congrès découvre qu’ils ne peuvent pas envoyer de lettres à Bitcoin » Anthony Pompliano, Troller en chef