Les USA mettent fin à un Ponzi international à 7 millions de $
Malheureusement, c’est un grand classique. « Un rendement de 0,5 à 1 % par jour jusqu’à ce que vous ayez doublé votre investissement initial », telle était la promesse de ces deux escrocs qui opéraient sur plusieurs continents avec leur projet frauduleux dénommé HyperVerse. Voici une histoire tristement banale d’investisseurs peu scrupuleux, sûrement mal informés, mais irrémédiablement attirés par des gains rapides qui devaient venir de placements juteux à la sauce crypto. Mais comme bien souvent dans ce genre d’affaire, les seuls qui aient empoché de l’argent furent les instigateurs de ce Ponzi auquel l’Internal Revenue Service (IRS) vient de mettre un terme définitif. Le fisc américain a arrêté le complice américain de l’organisation qui aurait accumulé près de 7 millions de dollars d’investissements détournés. Direction le Maryland, sur les bords de la baie de Chesapeake pour faire le point sur cette arnaque aux ramifications internationales.
Les promesses de rendements incroyables d’Hyperverse étaient fausses
Un mot d’abord sur deux des protagonistes de ce dossier que sont Sam Lee, surnommé « le prince héritier du Bitcoin » en Australie, et Zijing « Ryan » Xu, qui s’est présenté comme « l’un des quatre rois du Bitcoin en Chine ». Ces deux-là n’en sont pas à leur coup d’essai puisque la Commission australienne des valeurs mobilières et des investissements (ASIC) a déjà statué sur la faillite d’une première entreprise à leurs noms qui doit rembourser actuellement près de 58 millions de dollars à ses créanciers. Mais pendant que le régulateur australien s’occupait de leur cas, les deux lascars en profitaient pour monter une autre arnaque et commençaient à encaisser de l’argent dans le reste du monde.
Et pour ce faire, ils ont eu besoin d’embaucher des petites mains et c’est là que l’IRS intervient avec l’arrestation d’un des complices du duo d’escrocs crypto, un certain Rodney Burton dit « Bitcoin Rodney ». Il est accusé d’avoir fait la promotion de leur nouveau projet frauduleux baptisé HyperVerse, mais on l’a aussi retrouvé sous d’autres appellations comme HyperFund, HyperCapital ou HyperNation. Cependant, à chaque fois, le modus operandi est le même, à savoir promettre des rendements très intéressants à des investisseurs plus ou moins fortunés.
Celui qu’on appelle Bitcoin Rodney devant la justice américaine
Andrew J. Accardi, un agent spécial du département des enquêtes criminelles de l’IRS, nous éclaire sur certains détails du dossier :
« Un réseau de promoteurs d’HyperFund, dans le district du Maryland et ailleurs, a fait des présentations promotionnelles frauduleuses aux investisseurs. HyperFund a faussement affirmé que les investisseurs qui avaient acheté des soi-disant adhésions recevraient entre 0,5 % et 1 % par jour en récompenses passives jusqu’à ce qu’HyperFund double ou triple l’investissement initial de l’investisseur. »
Andrew J. Accardi, un agent spécial du département des enquêtes criminelles de l’IRS – Source : CoinDesk
Selon le communiqué de presse de la justice américaine, « Bitcoin Rodney » aurait ainsi collecté 562 virements électroniques ou chèques de banque pour un total de 7 851 711 de dollars de la part de particuliers. Il a été interpellé en Floride et sera transféré prochainement dans le Maryland. Mais le régulateur et la justice australienne sont clairement pointés du doigt par d’autres pays pour avoir été un peu léger dans cette affaire. En effet, l’ASIC aurait dû informer les consommateurs australiens et ses homologues internationaux du danger des investissements dans HyperVerse dans la mesure où ses promoteurs étaient déjà entendus dans une autre affaire de fraude financière.
Nous voici finalement au cœur d’un des paradoxes de cet écosystème où des utilisateurs se tournent vers la cryptomonnaie, attirés par la décentralisation et les potentiels gains mirifiques, mais à l’instant où le château de carte s’effondre, ils se tournent vers la justice et les organes de régulation. Certes, les promesses n’engagent que ceux qui y croient, mais cette histoire est une fois de plus l’occasion de rappeler que lorsqu’une proposition est trop belle pour être vrai… c’est sûrement le cas. Attention, car en cas de retour du bull run, cela marquera aussi le retour des escrocs sans foi, ni loi, mais surtout sans frontières.