Tokenisation : Le géant allemand Siemens utilise la blockchain de JPMorgan pour une opération financière
La tokenisation en marche. Actions d’entreprise, obligations d’Etat, transactions immobilières, paiements transfrontaliers, commerce de produits alimentaires, les cas d’usage liés à la tokenisation des actifs financiers se multiplient dans le monde économique. Aujourd’hui c’est le géant allemand de l’ingénierie Siemens qui vient d’annoncer avoir recouru à la blockchain Onyx développée par JPMorgan pour émettre et racheter 100 000 euros de billet de trésorerie. Voici ce que l’on sait de cette opération.
Siemens a émis 100 000€ de billet de trésorerie sur la blockchain gérée par JPMorgan
D’un côté, nous avons Siemens, un des plus gros employeurs privés d’Allemagne et une des plus importantes sociétés en Europe et de l’autre JPMorgan, une des plus grandes banques du monde. Le premier a besoin de structures financières innovantes pour gérer ses opérations commerciales et financières et justement, c’est ce que propose la firme américaine. Avec sa blockchain Onyx, opérationnelle depuis un peu plus d’un an, JPMorgan permet à ses partenaires de profiter de son expertise de la blockchain et de la tokenisation d’actifs financiers qui va avec.
C’est dans ce cadre que le géant industriel d’outre-Rhin vient donc d’annoncer avoir utilisé Onyx pour émettre et racheter 100 000 euros de billet de trésorerie, c’est-à-dire de titres de créances négociables. Très courante dans le commerce international, cette pratique consiste pour des entreprises ayant besoin temporairement de liquidités d’émettre des billets de trésorerie rachetables dans un délai de 1 jour à 1 an et de les vendre à d’autres acteurs privés ayant a contrario un excédent de liquidités, le tout avec évidemment un intérêt.
La tokenisation des opérations financières intéresse au plus haut point la firme américaine
En vertu de la German Electronic Securities Act qui autorise ce type d’opération, Siemens a donc émis 100 000 euros de titres de créance via la blockchain développée par les équipes de SWIAT, une entreprise allemande du secteur, en collaboration avec JPMorgan. Rachetées seulement trois jours après leur émission, les paiements ont été gérés avec le JPM Coin system tandis que les transferts d’actifs ont été effectués en utilisant le mécanisme de livraison contre paiement du réseau SWIAT. A noter également, la participation de la DekaBank agissant en tant que registraire règlementé sur le réseau SWIAT.
Cette transaction qui n’a pris « que 93 secondes » comme l’expliquent les équipes de JPMorgan qui se félicitent d’une telle célérité et qui affirme que tout ceci pourrait marquer « le début de la collaboration entre Onyx et SWIAT pour développer des produits d’émission d’actifs sur des rails de blockchain pour les banques commerciales ». Raccourcir les délais de traitement des opérations financières et augmenter la flexibilité des transactions font partie des objectifs clairement affichés par ces spécialistes de la tokenisation des actifs financiers.
Après plusieurs années de critiques ostensibles et répétées de Bitcoin, des cryptomonnaies et de la blockchain, JPMorgan a fait un virage à 180° et fait désormais montre d’un enthousiasme débordant devant les possibilités de cette nouvelle technologie. Son PDG, Jaime Dimon, déclare maintenant à qui veut l’entendre que son entreprise est « probablement l’un des plus grands utilisateurs de la blockchain ! » alors qu’il n’avait pas de mots assez durs il y a à peine deux ans. Les temps changent…