Le fisc américain offre 625 000 $ à celui qui cassera Monero et le Lightning Network de Bitcoin
Être récompensé pour devenir pirate – Le fisc américain semble fortement agacé à l’idée de ne pas pouvoir surveiller toutes les transactions crypto, dont la vocation est justement de mieux préserver la vie privée de leurs utilisateurs. L’Internal Revenue Service (IRS) vient ainsi de lancer une offre pour désanonymiser ces transactions, avec pas moins de 625 000 dollars à la clé.
Monero, un repère d’acteurs malveillants pour l’IRS ?
Après le Pentagone et la Securities & Exchange Commission (SEC), c’est désormais l’Internal Revenue Service qui lance un appel d’offre pour améliorer toujours plus la surveillance des cryptomonnaies.
Dans la notice explicative de l’offre, l’IRS fait le constat qu’actuellement, les outils d’enquête des autorités américaines sont trop « limités » pour pouvoir tracer les transactions anonymes.
Cela est valable aussi bien sur des blockchains à vocation anonyme, comme Monero (XMR), ou des solutions de seconde couche, comme le réseau Lightning de Bitcoin
Concernant Monero, c’est surtout l’augmentation des ransomwares qui préoccupe le service des impôts américain. En effet, les pirates à l’origine de ces logiciels malveillants exigent désormais davantage des paiements de rançons en XMR :
« L’utilisation des cryptomonnaies centrées sur la protection de la vie privée est de plus en plus répandue, et on constate également une augmentation de leur utilisation par des acteurs illicites. Par exemple, en avril 2020, un groupe RaaS (Ransomware as a Service), appelé Sodinokibi (ou REvil), a déclaré que les futurs paiements de demandes de rançon se feront en Monero (XMR) plutôt qu’en Bitcoin (BTC) (…). »
Les transactions sur sidechain et off-chain aussi dans le viseur de l’IRS
Toutes les solutions de seconde couche semblent aussi préoccuper les services fiscaux étasuniens.
En effet, bien que Lightning Labs développe une application de surveillance du Lightning Network (LN) de Bitcoin (appelé Lndmon), l’IRS explique qu’il n’existe pas de tels moyens de surveillance pour « d’autres registres distribués (par exemple, la blockchain Litecoin), Raiden Network (sur la plateforme Ethereum), etc. ».
Or, l’IRS veut être en mesure d’enquêter sur toutes les activités pouvant être illicites de ces réseaux parallèles aux blockchains principales.
C’est pour cela que l’administration fiscale souhaite financer un projet en 2 phases, pour un total de 625 000 dollars. La première phase consistera à présenter la preuve de concept d’un outil qui permettrait de tracer plus facilement tous les types de transactions mentionnés ci-dessus. La phase 2 consistera ensuite à effectuer des tests pilotes de ce logiciel de surveillance.
Les développeurs et entreprises intéressés ont jusqu’au 16 septembre pour déposer leur candidature.
Si l’IRS parvient à ces fins, cela enlèvera une grande partie de l’intérêt propre à des cryptomonnaies anonymes, comme Monero. Bien qu’un peu moins grave pour les solutions de seconde couche (car la scalabilité/rapidité des transactions y est le principal intérêt), elle les privera d’un atout qui manquait justement à leur blockchain principale.