Ethereum Classic et Ethereum sont désormais compatibles
Le réseau Ethereum Classic (ETC) vient d’effectuer un hard fork d’amélioration appelé « Phoenix ». Avec cette mise à jour, le protocole gérant la blockchain ETC se rapproche fortement de celui du réseau Ethereum (ETH) : un rapprochement est-il possible entre ces deux réseaux, séparés depuis 2016 ?
Techniquement, Ethereum Classic (ETC) est la continuité de la blockchain originelle – ou plutôt, de la blockchain « ancestrale« – du réseau Ethereum fondé par Vitalik Buterin le 30 juillet 2015.
En juin 2016, un important piratage du smart contract TheDAO avait entraîné le vol de 3,6 millions d’ethers. Alors que la communauté qui a formé ETC n’a pas voulu entendre parler d’une modification de la blockchain pour revenir avant le hack (rollback), Vitalik Buterin et une majorité de la communauté a effectué ce « retour en arrière« , créant ainsi le réseau Ethereum actuel (ETH).
Phoenix est survenu sans encombre
Le hard fork Phoenix d’Ethereum Classic s’est produit à la hauteur du bloc N° 10 500 839, ce 31 mai 2020. Il fait suite aux mises à jour Atlantis et Agharta, et visent toutes deux à rapprocher le fonctionnement du réseau ETC de celui d’Ethereum.
En fait, Phoenix intègre en grande partie les mises à jour de protocole du hard fork Istanbul d’ETH, déployé en décembre dernier. Cette nouvelle amélioration d’Ethereum Classic lui permet désormais d’être entièrement compatible avec Ethereum.
Malgré quelques petits problèmes de synchronisation d’un des clients ETC – en l’occurrence, OpenEthereum – le développeur d’ETC Labs Stevan Lohja explique dans une publication que la mise à jour s’est passé sans accroc majeur. Le réseau a notamment évité le danger d’un split, c’est-à-dire la création de deux blockchains distinctes après le hard fork.
Un rapprochement entre les « frères » Ethereum ?
Phoenix assure désormais l’interopérabilité entre ETC et ETH. Les développeurs et utilisateurs des deux réseaux pourront ainsi évoluer plus facilement, et presque indifféremment, sur une blockchain ou sur l’autre.
Toutefois, une différence majeure persiste : l’algorithme de consensus. En effet, alors qu’Ethereum s’apprête à utiliser la preuve d’enjeu (PoS) sur son futur réseau 2.0, Ethereum Classic reste farouchement accroché à l’algorithme actuel : la preuve de travail (PoW).
Terry Culver, PDG d’ETC Labs, explique cependant que ses équipes de développeurs continueront d’adopter certains éléments des prochaines mises à jour d’Ethereum (dont le hard fork « Berlin » prévu à la fin de l’été sur ETH). Cela se fera principalement pour « maintenir l’interopérabilité » entre les deux réseaux.
On peut ainsi imaginer qu’une fois ETH passé en version 2.0, le réseau ETC permettra de continuer à tester des applications de finance décentralisée (DeFi) via un algorithme éprouvé.
Si Ethereum Classic souhaite se mettre au niveau de son frère Ethereum, il devra cependant relever lui aussi le défi de la scalabilité – s’adapter à la montée en charge des transactions. Cela sera d’autant plus difficile en restant en PoW, même si les développeurs d’ETC explorent de très près le sujet.