
Crypto : Plusieurs centaines de personnes en France accusent la plateforme AccGn d’escroquerie
Du rêve au cauchemar. L’espoir d’un gain facile s’est transformé en cauchemar pour Gaëlle, mère célibataire dans le Gard, et des centaines d’autres Français. Tous se disent victimes d’une escroquerie à la cryptomonnaie orchestrée par l’AccGn, une plateforme de trading automatisé qui avait établi ses bureaux à Bagnols-sur-Cèze. Après avoir investi 350 euros, Gaëlle se retrouve aujourd’hui avec ses fonds en suspens et la certitude d’avoir été dupée par une organisation qui avait tout mis en œuvre pour inspirer confiance.
- Gaëlle, mère célibataire, a été victime d’une escroquerie à la cryptomonnaie orchestrée par la plateforme AccGn.
- L’Autorité des Marchés Financiers a inscrit AccGn sur sa liste noire, et des recours collectifs sont en cours pour regrouper les plaintes des victimes.

La plateforme AccGn au cœur du scandale
Pour Gaëlle, qui n’y connaissait rien en monnaie électronique, l’incitation est venue d’un proche, le mari d’une collègue, qui affichait un retrait réussi. Convaincue, la Gardoise de 36 ans réalise ainsi ses premiers transferts d’argent en avril et se retrouve rapidement intégrée à un groupe Telegram par les membres de l’AccGn, nous raconte Ici Gard, anciennement France Bleu.
La plateforme a su jouer sur l’image de sérieux pour la séduire : elle a reçu une brochure détaillée et un tableau de placements. Plus troublant encore, elle a eu accès à des photos de réunions et de témoignages montrant des retraits d’argent. « Tout était fait pour y croire », se souvient-elle amèrement. Pour cette mère solo au « petit salaire », l’investissement était donc « une chance d’améliorer son quotidien » et de compenser une précédente fraude bancaire.
Malheureusement, le mirage s’est brutalement éteint. Aujourd’hui, Gaëlle attend désespérément de revoir ses 350 euros. La promesse de gains faciles a fait place à l’angoisse de la perte. La Gardoise, comme de nombreux autres investisseurs, est désormais persuadée d’avoir été la cible d’une arnaque. Le fait que l’AccGn ait pu s’implanter localement dans le Gard Rhodanien, à Bagnols-sur-Cèze, a sans doute renforcé la crédibilité de l’opération aux yeux des victimes.

La justice et l’AMF s’en mêlent
Gaëlle devait savoir le 14 octobre si ses fonds seraient récupérés, mais son pessimisme est palpable. Face à la multiplication des cas d’escroquerie impliquant l’AccGn, elle regrette : « je me dis que je ne vais jamais retrouver mes sous ». À ce jour, nous n’avons d’ailleurs aucune nouvelle de la procédure en cours.
L’organisation AccGn, bien qu’ayant établi une présence locale comme une association d’enseignement à Bagnols-sur-Cèze, est officiellement considérée comme illégale sur le plan financier en France : l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) a inscrit AccGn sur sa liste noire des plateformes non autorisées à proposer des services en cryptoactifs. Suite au blocage des fonds de nombreux investisseurs, des recours collectifs sont en cours d’organisation par des cabinets d’avocats afin de regrouper les plaintes des victimes pour escroquerie.
Cependant, il est important de noter que, malgré le signalement de l’AMF et l’organisation de ces plaintes, toute personne physique ou morale impliquée dans AccGn demeure présumée innocente des faits qui lui sont reprochés tant qu’aucune culpabilité n’a été légalement établie par une décision de justice.
Le cas de Gaëlle illustre un phénomène croissant : l’exploitation de la méconnaissance du grand public pour l’appât du gain rapide via la cryptomonnaie. L’AccGn, en jouant sur la proximité et une mise en scène soignée, a réussi à entraîner des centaines de personnes dans une spirale financière.
Le dénouement est amer pour cette mère célibataire qui espérait juste un coup de pouce : la perte de 350 euros, un montant significatif pour son budget, et une confiance brisée. L’affaire soulève une fois de plus la nécessité d’une extrême prudence face aux offres d’investissement cryptos trop alléchantes.
